Mar05282024

mise a jour :Dim, 20 Aoû 2023 9pm

Al-Çirât

Al-Çirât


Al-Çirât (la voie droite) est l'une des étapes les plus terribles de la Résurrection. C'est un pont qui s'étend sur la Géhenne (l'Enfer), et ne peut entrer au Paradis que celui qui le traverse. Selon les récits hagiographiques, il est plus fin que le cheveu, plus tranchant que l'épée et plus ardent que le feu. Les plus sincères des croyants le traversent facilement avec la rapidité d'un éclair rapide.

D'autres le traverseront avec un peu de difficultés, mais finissent par passer et se sauver. Certains autres tombent dans l'Enfer à cause de quelques obstacles. Il est un échantillon du Çirât droit de la vie d'ici-bas, c'est à-dire la Religion vraie, la Voie de la Wilâyah (l'attachement à la Direction des Ahl-ul-Bayt (p)) et de la marche sur les traces de l'Imam Ali ibn Abî Tâlib et des Imams (p) de sa descendance purifiée. Car quiconque dévie de cette voie terrestre pour se diriger vers le Faux, que ce soit par ses actes ou ses paroles, tremblera sur le çirât de l'Autre-monde et tombera en Enfer.

La voie droite (al-çirât al-mustaqîm) qu'on lit dans la sourate coranique Al-Hamd (Al-Fâtihah) fait référence aux deux çirâts à la fois: celui de la vie terrestre et celui du Jour de la Résurrection.(160)

Al-Majlicî rapporte dans son Al-Haqq al-Yaqîn les propos suivants d'al-Cheikh al-Sadûq: «Nous croyons que chacun des obstacles qui se dressent devant un ressuscité porte le nom d'une de nos obligations religieuses (farîdhah) - les ordres de faire et les interdictions de faire. Lorsque le serviteur arrivera à l'obstacle qui porte le nom d'une obligation, il y sera arrêté, s'il avait manqué à cette obligation dans sa vie terrestre, et on lui demandera d'y acquitter le Droit d'Allah: s'il parvenait à négocier cet obstacle soit grâce aux bonnes actions qu'il avait accomplies, soit à la faveur de la Miséricorde qu'Allah lui accordera, il dépassera et traversera le dit obstacle, pour rencontrer le suivant et le suivant etc. La durée de l'arrêt dans chaque obstacle sera de mille ans. Les obstacles se suivront, ainsi que les arrestations et les interrogatoires concernant les obligations qui portent les noms respectifs des obstacles rencontrés.

 

»Lorsqu'il aura donné toutes les bonnes réponses des interrogatoires, il traversera le dernier obstacle, il sera libéré en beauté pour se diriger vers la Demeure durable et mener une vie éternelle dans laquelle il n'y aura ni mort ni perdition, mais un bonheur continuel sans malheur ni ruine, couvert par la Miséricorde d'Allah avec les Prophètes, les Imams, les Véridiques, et les vertueux. Quelle meilleure compagnie

»Mais s'il est interrogé dans l'un des obstacles et qu'on lui demande d'acquitter un devoir qu'il avait manqué d'accomplir dans la vie terrestre, sans qu'il puisse se prévaloir d'une bonne action (qu'il aurait accomplie et) qui compenserait ce manquement au devoir, et sans qu'Allah ne le couvre de Sa Miséricorde pour le sauver de cet obstacle, son pied trébuchera alors sur cet obstacle et il tombera dans l'abîme de l'Enfer. Qu'Allah nous en préserve Tous ces obstacles se trouvent sur le Çirât. L'un d'eux s'appelle al-Wilâyah devant lequel toutes les créatures seront arrêtées et interrogées sur la Wilâyah(161) de l'Imam Ali ibn Abî Tâlib (p) et les Imams purifiés après lui. Celui qui s'en sera acquitté et l'aura suivie, sera sauvé dudit obstacle, autrement, il tombera dans l'Enfer. Allah dit dans le Noble Coran: «Et arrêtez-les: car ils doivent être interrogés».(162) Le plus important de ces obstacles est le mirçâd (affût). Le Coran nous dit à ce propos: «Car ton Seigneur demeure aux aguets»,(163) et Allah nous prévient: «Par Ma Puissance et Ma Gloire Aucune injustice d'aucun oppresseur ne M'échappera».

»D'autres obstacles s'appellent respectivement «al-Rahm» (le lien de parenté), «al-Amânah" (le Dépôt), «al-çâlât» (la Prière) etc.

»Ainsi à chaque obligation, à chaque interdiction décrétées par Allah, le ressuscité s'arrête pour répondre de ce dont il est responsable vis-à-vis de ses devoirs envers elles».(164)

L'Imam al-Bâqir (p) rapporte que lorsque le verset coranique «et que ce jour-là, on amènera l'Enfer...»(165) fut révélé, on demanda au Prophète (P) sa signification.

Le Prophète (P) expliqua: «L'Esprit honnête, Jibrâ'îl (l'Archange Gabriel) m'a informé que lorsqu'Allah rassemblera les premiers et les derniers (hommes), on amènera l'Enfer avec mille rênes tirées par cent mille Anges rigoureux et rudes. L'Enfer aura des cris, des lamentations, des bruits, des vacarmes, des tumultes de cassure, de destruction et de bris. Il aura aussi inspirations, aspirations et respirations. Il respirera et produira un bruit qui anéantirait et annihilerait tout, si Allah n'épargnait les serviteurs en vue de l'établissement des comptes. Il n' y aura alors pas un de Ses serviteurs, de Ses Anges, ni de Ses Prophètes sans crier: «A moi A moi», sauf toi qui crieras: «O mon Seigneur Ma Communauté Ma Communauté», c'est-à-dire que tu intercéderas en faveur de ta Communauté et tu demanderas pour elle aide, pardon et salut. On dressera alors, le Çirât sur l'Enfer. Il sera plus fin que le cheveu et plus pointu que l'épée. Il aura trois ponts. Sur le premier se trouveront le Dépôt et le maintien du Lien de parenté(166), sur le deuxième, la çâlât (la Prière rituelle), sur le troisième, la Justice d'Allah - c'est-à-dire l'examen des plaintes des serviteurs lésés. On demandera alors aux gens de traverser le Çirât. Le pont du maintien du Lien de parenté et du respect du Dépôt les arrêtera tout d'abord. Si le serviteur avait coupé le lien de parenté avec ses proches dans la vie terrestre ou trahi le dépôt ou l'argent qui lui avait été confié ou qu'il avait usurpé les biens d'autrui, il ne pourra pas traverser cet obstacle sans acquitter ce dont il serait redevable. S'il ne parvient pas à s'en acquitter, il tombera dans l'Enfer. Si, toutefois, il réussit à dépasser cet obstacle, c'est l'obstacle de la Prière qui l'arrêtera ensuite, et s'il parvenait à s'en délivrer là aussi, c'est la Justice divine qui l'interpellera pour lui demander des comptes concernant les injustices commises contre les gens». C'est à tout cela que se rapporte le verset coranique précité «Car ton Seigneur demeure aux aguets».(167) Ainsi, on verra sur le Çirât des gens tomber comme des papillons éparpillés, d'autres suspendus par leurs mains ou une main ou par leurs pieds, se débattre pour ne pas lâcher prise, alors que les Anges autour d'eux, debout, en train de prier Allah et de l'implorer: «Ô Seigneur clément Pardonne à ces gens et compatis à leur sort, par Ta générosité Fais qu'ils traversent et passent le Çirât». Celui d'entre eux qui sera parvenu enfin à le dépasser à la faveur de l'intervention de la Miséricorde d'Allah, de la dernière minute, dira: «Louanges à Allah Par la Bénédiction d'Allah se réalisent les bonnes actions et se développent les actes de bienfaisance Je remercie Allah de m'avoir sauvé de toi (l'Enfer), par Sa Faveur et Sa Bonté, après que j'eus désespéré de m'en sortir. Notre Seigneur est Pardonneur et Reconnaissant à l'égard des actes de Ses serviteurs».(168)

L'Imam al-Bâqir (p) parlant d'Abû Tharr al-Ghifârî, l'un des plus intègres et des plus pieux des Compagnons du Prophète (P) rapporte: «Un homme est venu voir Abû Tharr al-Ghifârî et lui a annoncé la bonne nouvelle de la reproduction de son bétail et de sa croissance. Abû Tharr lui a répondu: «L'augmentation de mes moutons ne me fait pas tant plaisir. Je n'aime pas cela, car le peu qui me suffise est mieux que la multitude qui me distrait (de mes obligations envers l'Autre-monde) J'ai entendu le Messager d'Allah (P) dire: «Le maintien du lien de parenté et le respect du dépôt sont sur les deux bords du Çirât. Quiconque maintient le lien de parenté et respecte le dépôt (les propriétés d'autrui) pourra traverser le Çirât en toute sécurité, car les deux bords (du Çirât) le préserveront de la chute».(169)

Selon un autre hadith: Lorsque celui qui a rompu le lien de parenté et trahi le dépôt se met sur le Çirât, ses actions de bienfaisance ne lui seront d'aucun secours ici, tant qu'il est marqué par ces deux péchés qui le feront tomber dans l'Enfer.

A part le maintien du lien de parenté et le respect du dépôt, nous mentionnons ci-après, d'autres facteurs concourant à faciliter la traversée du Çirât:

1- Sayyid ibn Tâwûs rapporte dans Kitâb al-Iqbâl que quiconque accomplit la veille du 1e du mois Rajab, après la Prière du Maghrib (crépuscule), 21 rak'ah de prière comportant chacune la lecture de la sourate Al-Hamd et de la sourate Al-Tawhîd, ainsi que le Tachahhud et le Salâm après chaque deux rak'ah, Allah le protégera, ainsi que sa famille, ses enfants et ses biens, l'assurera contre les supplices de la tombe et il traversera le Çirât comme un éclair sans y subir aucun interrogatoire.(170)

2- Il est rapporté que quiconque jeûne six jours du mois de Rajab, sera rassuré le Jour de la Résurrection et traversera le Çirât sans subir d'interrogatoire.(171)

3- Il est rapporté aussi de sources dignes de foi que quiconque accomplit la nuit du 28 au 29 de Cha'bân, 10 rak'ah de prière, comportant chacune la lecture de la sourate Al-Hamd (une fois), suivie de 10 fois la lecture de chacune des sourates Al-Takathur, Al-Falaq (chapt 113), Al-Nâs (chapt 114) et Tawhîd, Allah lui accordera le thawâb (récompense spirituelle) accordé aux mujtahids (docteurs de la Loi), alourdira le plateau de la balance, contenant ses actes de bienfaisance, facilitera pour lui l'interrogatoire et la demande des comptes, et il traversera le Çirât comme un éclair.

4- Il a été déjà dit dans un précédent chapitre que quiconque se rend à la tombe de l'Imam al-Redhâ (p), malgré son éloignement, l'Imam (p) lui rendra visite le Jour de la Résurrection dans trois situations, dont le passage sur le çirât, pour le sauver de ses terreurs.(172)

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