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mise a jour :Dim, 20 Aoû 2023 9pm

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Chapitre 3: La foi religieuse

Chapitre 3:

La foi religieuse


Nous avons appris de ce qui précède que l'homme ne peut mener une vie saine ou offrir à l'humanité une oeuvre utile et fructueuse que s'il est armé d'idéaux et de buts sublimes et de foi.

S'il perd les idéaux et la foi, il plonge dans l'égoïsme et ne pourra sortir de la coquille de ses intérêts égoïstes, ou bien il se transforme en un être perplexe, désemparé, ne connaissant pas son rôle dans la vie et ne sachant pas prendre l'attitude qui s'impose vis-à-vis des questions morales et sociales.

L'homme croyant et finaliste a une position claire et précise devant ces questions, tandis que l'homme non finaliste demeure devant elles hésitant et indécis, emporté de tous côtés par tous les vents. Il n'y a dans son comportement ni harmonie, ni équilibre.

Oui, la nécessité d'être engagé dans une école de pensée est une question indiscutable. Mais ce qu'il faut souligner, c'est que la foi religieuse est la seule à pouvoir créer l'homme "croyant" réaliste.

La foi religieuse est en mesure de faire fondre dans son creuset tout l'égoïsme et tout l'égocen-trisme, et de susciter chez l'homme une sorte de culte et de soumission, de sorte qu'il n'hésite pas à respecter toutes les lignes, les grandes et les moins grandes, du principe. De même, le principe devient chez l'homme une chose chère et chérie qu'il défend avec jalousie et esprit de protection. Sans ce principe, la vie devient chez lui vide et banalité.

 

La foi religieuse pousse l'homme à déployer des efforts dans une direction qui peut être en rapport avec ses penchants naturels. Aussi peut-il se sacrifier sur le chemin de sa foi. Ceci ne se produit que si le principe revêt un caractère sacré et finaliste et impose sa souveraineté totale sur l'existence de l'homme. La force religieuse est seule capable d'assigner aux prin-cipes un caractère sacré et de les imposer à l'homme.

Certains groupes humains se révoltent parfois contre l'injustice et la tyrannie et sacrifient, sur la voie de leur révolution, leurs biens et leur vie; mais ce qui les anime dans cette entreprise, ce sont des complexes, la haine et l'esprit de vengeance, et non point un principe ou une doctrine religieuse. C'est ce à quoi nous assistons dans différentes régions du monde.

Lorsque la doctrine religieuse est proposée à la révolution, les principes acquièrent un caractère sacré et les sacrifices sont offerts volontairement et d'une façon naturelle.

La différence est grandie entre une action qui est accomplie par un libre choix et une autre qui est accomplie sous l'effort de complexes et de pressions psychologiques, c'est-à-dire conséquemment à une "explosion".

D'un autre côté, l'homme matérialiste, c'est-à-dire celui qui fonde sa conception de la vie sur le matérialisme et limite la réalité aux choses sensibles, voit une opposition entre toute tendance doctrinale finaliste et la réalité de ses relations sensorielles avec le monde.

La conception sensualiste engendre le subjectivisme et non un esprit doctrinal; et si celui-ci ne concorde pas avec la conception en question, il ne serait plus que fiction et imagination.

La foi religieuse est un lien amical entre l'homme et le monde, une harmonisation entre l'homme et l'orientation générale du monde; tandis que la conception matérialiste est une séparation entre l'univers et l'édification d'un monde imaginaire que le monde extérieur rejette.

La foi religieuse ne se limite pas à imposer quelques devoirs à l'homme, malgré ses penchants naturels, mais elle change la vision que l'homme a du monde, elle ajoute à la structure du monde des éléments autres que les éléments sensibles et elle transforme le monde mécanique, matérialiste, sec et froid en un monde doté d'une âme, d'un esprit et d'une conscience.

La foi religieuse change la vision qu'a l'homme de l'univers et de la vie.

William James, philosophe et psychologue américain du début du XXème siècle, écrit: "La pensée religieuse ne nous présente pas seulement le monde matériel dans un aspect changeant, mais elle intègre dans la structure de ce monde des éléments qui s'ajoutent à ceux que l'homme matérialiste perçoit"(15). Il existe, en outre, dans la nature de tous les êtres humains, un penchant vers les vérités sacrées qui méritent le culte.

L'homme est le centre d'un groupe de penchants et de dispositions immatériels qui peuvent être éduqués et développés. Les penchants spirituels et moraux ne sont dus ni à l'acquisition, ni à l'apprentissage. C'est une vérité que tout le monde soutient.

William James dit encore: "Bien que le motif ou le moteur de nos désirs se meuve dans ce monde, nos penchants et nos expériences sont animés dans la métaphysique, car ils ne compatissent pas avec les calculs matérialistes"(16).

L'existence de ces penchants impose qu'on les éduque. S'ils ne sont pas éduqués convenablement, ni exploités correctement, ils suivent un cheminement dévié et provoquent des dégâts considérables, comme cela se voit dans les milieux de ceux qui pratiquent le culte des idoles, de la personnalité, de la nature..., et tout autre culte.

Erich Fromm dit: "Personne ne se passe de la religion et du cadre qui détermine la direction et le sujet de ses propres penchants. Il se peut que l'individu qui a puisé ses croyances dans des sources irréligieuses ne leur donne pas le nom de religion; il se peut aussi qu'il se croie irréligieux et qu'il considère que son attachement à des buts qui paraissent irréligieux - tels que le pouvoir, l'argent et le succès - est le signe de son attachement à des questions d'ordre pratique et d'intérêts personnels (...) Il ne s'agit pas de savoir si l'homme est religieux ou irréligieux, mais de déterminer le type de religion à laquelle il croit"(17).

Ce psychologue entend par là que l'homme ne peut vivre sans vénération ni adoration. S'il n'adore pas Dieu, l'Unique, l'Un, il s'oriente vers l'adoration d'autres choses qu'il considère comme la vérité sublime et dont il fait l'objet de sa croyance.

Les êtres humains sont donc tenus d'avoir une pensée, un but et une foi. La foi religieuse est la seule capable de soumettre l'homme à sa réelle influence. L'homme, d'un autre côté, cherche, de par sa nature, un objet d'adoration et de vénération. De tout cela nous déduisons que la seule voie se limite au renforcement de la foi religieuse.

Le Coran nous dit que la foi religieuse coor-donne l'homme à l'univers:

"Que désirent-ils d'autre que la religion de Dieu? Alors que se soumet à Lui tout ce qui est dans les Cieux et la Terre". (Coran: III, 83)

et qu'elle fait partie de la nature humaine:

"Pour la religion, donc, debout ton visage, en sincérité, selon la nature dont Dieu a fait la nature des hommes". (Coran: XXX, 30)

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