Jeu05092024

mise a jour :Dim, 20 Aoû 2023 9pm

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2. La Position du Matérialisme vis-à-vis de Cette Demonstration:

2. La Position du Matérialisme vis-à-vis de Cette Demonstration:


Le matérialisme mécanique ne s'embarrasse pas de cette démonstration; car, comme nous l'avons vu, il définit la vie, la sensibilité et la pensée comme: rien d'autre que des formes de rassemblement et de répartition des corps et des corpuscules, ne produisant rien de nouveau, à part un mouvement de particules, dû à des forces mécaniques.

En revanche, le matérialisme moderne s'en embarrasse en raison de sa croyance à l'évolution qualificative et modale de la matière, à travers ces formes. Mais il a choisi un mode d'interprétation de cette évolution modale, dans lequel il réconcilie le second postulat avec son désir de se contenter de prendre la matière à elle seule comme explication de toutes ses propres évolutions. Selon ce mode d'interprétation, la matière est la source de tout; et c'est elle qui alimente le processus de l'évolution modale (non pas à la manière d'un "pauvre finançant des projets capitalistes"; ce qui contredirait le second postulat) puisqu'elle renferme à l'état latent et dès l 'origine, toutes les formes et tous les contenus de l'évolution: le poulet existe dans l'oeuf et le gaz dans l'eau et ainsi de suite.

Quant à savoir comment la matière peut être en même temps oeuf et poulet, eau et gaz, le matérialisme dialectique répond qu'il s'agit là d'une contradiction et que celle-ci est la loi générale de la nature. Pour lui, chaque chose contient son contraire - son "opposé" - à l'intérieur d'elle-même et est en lutte permanente avec lui. A travers cette lutte entre les deux contraires, le contraire intérieur se développe jusqu'à ce qu'il surgisse à la surface pour réaliser un changement dans la matière, exactement comme un oeuf qui éclôt subitement pour sortir de son intérieur un poussin. Et c'est de cette manière que la matière se perfectionne perpétuellement, car le "contraire" qui ressort de la lutte représente l'avenir, c'est-à-dire un pas en avant.

 

Cette analyse appelle les remarques suivantes:

Qu'est-ce que le matérialisme entend exactement par «chaque chose porte en elle son "contraire" ou son "opposé"», ou plus précisément, laquelle des significations suivantes est visée par cette affirmation:

1. Veut-il dire que l'oeuf et le poussin sont deux "contradictoires" ou deux "contraires" et que l'oeuf crée le poussin et le doté des propriétés de la vie, c'est-à-dire que le mort engendre le vivant et crée la vie? Cela nous ramène exactement au "pauvre finançant des projets capitalistes", et contredit par conséquent le postulat précité.

2. Ou bien, il veut dire que l'oeuf ne crée pas le poussin, mais le fait apparaître alors qu'il y était en puissance étant donné que chaque chose contient à l'état latent son contraire. L'oeuf, lorsqu'il était oeuf, était en même temps poussin, exactement comme une photo qui offre un profil d'un côté, un autre profil différent, de l'autre.

Or, il est évident que si l'oeuf était en même temps poussin, aucune opération de croissance ni de perfectionnement n'interviendrait lorsqu'il devient poussin; car tout ce que ce dernier état (poussin) présente maintenant, existait déjà originellement dans le cas précédent (oeuf); cela ressemblerait à l'action d'un homme qui prend de l'argent de sa poche pour le tenir dans sa main, ce qui ne l'enrichit guère, puisque tout l'argent qui se trouve maintenant dans sa main, se trouvait déjà dans sa poche. Donc pour qu'il y ait une opération de croissance et de perfectionnement et que quelque chose de nouveau se réalise vraiment lors de la transformation de l'oeuf en poussin, il faudrait dire que l'oeuf n'était pas poulet ou poussin, mais un projet de poulet, c'est-à-dire quelque chose de susceptible de devenir poulet. Par-là seulement, l'oeuf se distingue de la pierre qui ne peut devenir poulet. Quant à l'oeuf, il peut être poulet sous certaines conditions et dans des circonstances précises. Car la possibilité d'une chose ne signifie pas forcément sa réalisation. Si l'oeuf devient vraiment poulet, la possibilité à elle seule ne suffit pas pour en expliquer la transformation.

D'un autre côté, si les formes de la matière résultaient de leurs contradictions internes, il faut expliquer leur variété par la variété de ces contradictions internes. Ainsi l'oeuf a ses propres contradictions qui diffèrent des contradictions de l'eau: c'est pourquoi, alors que de celles-ci résulte le gaz, de celle-là, résulte un poulet. On a là, une supposition facile à formuler, puisqu'il s'agit d'une phase avancée de la variation des formes de la matière; car dans la phase où nous avons affaire à l'oeuf et à l'eau, nous pouvons facilement expliquer leur différence par leurs contradictions internes; mais que dire de la vérité des formes de la matière au niveau des corpuscules qui constituent des unités fondamentales dans l'univers, tels les électrons, les protons, les neutrons, opposés à des contre-électrons, des contre-protons et des contre-neutrons? Chacun de ces corpuscules a-t-il pris une forme particulière des dites formes en raison de ses contradictions internes, ce qui reviendrait à dire que le proton existait dans les entrailles de sa matière avant d'en sortir à la suite du mouvement et de la lutte, exactement comme le cas de l'oeuf et du poulet?

Si nous admettons une telle supposition, comment pourrions-nous justifier la variété des formes de ces corpuscules, alors qu'une telle variété suppose, selon la logique de la contradiction interne, que ces corpuscules variés soient différents par leurs contradictions internes, c'est-à-dire leur entité interne. Or, nous savons que la science moderne tend à croire à l'unité de l'entité de la matière et à l'unité de son contenu intérieur, et que les diverses formes qu'elle prend ne sont que des cas changeants à contenu unique et invariable; ce qui rend possible la transformation de proton en neutron et vice-versa, c'est-à-dire que la forme du corpuscule change (outre l'atome et la particule) alors que son contenu reste unique et invariable. Est-ce que cela signifie que le contenu est le même dans tous les cas, même si les formes changent? Comment supposer, dès lors, que ces formes résultent des contradictions différentes internes?

L'exemple de l'oeuf et du poulet suffit lui-même à éclairer cette question. Car pour que les formes que prennent plusieurs oeufs varient en raison de leurs contradictions internes supposées, il faut qu'elles soient différentes de par leur structure interne. L'oeuf d'une poule et celui d'un oiseau produisent deux formes différentes, en l'occurrence, le poulet et l'oiseau. Mais si les deux oeufs étaient d'une même sorte, tels deux oeufs de poule, nous ne pourrions pas supposer que leurs contradictions internes débouchent sur deux formes différentes.

Ainsi, nous pouvons remarquer que l'interprétation du matérialisme moderne, des formes de la matière, basée sur les contradictions internes de celle-ci diverge avec la tendance de la science moderne à affirmer l'unité du contenu intérieur de la matière.

3. Ou bien, le matérialisme entend-il, en affirmant que «toute chose contient son "contraire"», que l'oeuf lui-même exprime deux contraires ou deux contraires indépendants, dont chacun a son existence propre et dont l'un est représenté par l'embryon issu de la présence de la semence à l'intérieur de l'oeuf, et l'autre par tout ce que l'oeuf contient de substances, que ces deux contraires se sont unis par leur combat à l'intérieur de la coque de l'oeuf et qu'à l'issue de cette lutte l'un des deux contraires s'est imposé pour aboutir à la victoire de l'embryon qui transforme l'oeuf en poule?

Ce genre de lutte entre les contraires est courant dans la vie des hommes et enraciné dans leurs visions habituelles en plus de leurs visions philosophiques. Mais pourquoi appeler cette corrélation entre l'embryon et les substances qui composent l'oeuf, contradiction? Pourquoi appeler la corrélation entre la graine, le sol et l'air, contradiction? Pourquoi appeler la corrélation entre le foetus à l'intérieurs de l'utérus et la nourriture qu'il y puise, contradiction? Ce n'est en fait qu'une simple appellation qui peut bien être formulée autrement. On peut le remplacer par cette affirmation: les deux "contraires" fusionnent l'un dans l'autre et s'unifient.

Mettons que cela s'appelle contradiction. Le problème serait-il résolu pour autant, tant que nous admettons que cette corrélation spécifique entre les deux contraires aboutit à un résultat plus grand, à l'opération de la croissance d'une chose nouvelle qui dépense le total numérique des deux contraires? D'où vient donc ce surplus? Vient-il des deux contraires en lutte, lesquels l'ont perdu tous les deux, alors que celui qui perd une chose ne peut pas l'offrir, si l'on en croit le deuxième des trois postulats précités?

Connaissons-nous un seul exemple de la nature dans lequel la contradiction et la lutte entre les contraires constituent vraiment un facteur de développement? Comment un contraire peut-il contribuer à développer son contraire à travers sa lutte contre lui, alors que cette lutte traduit un degré de résistance et de refus, et que toute résistance réduit la capacité de l'autre à se mouvoir et à se développer au lieu de l'y aider? Nous savons tous que si le nageur se heurte en se baignant, à des vagues d'eau opposées à la direction qu'il suit, celles-ci entravent son mouvement au lieu de le faciliter.

Si la lutte entre les contraires, - en quelque sens que ce soit - est la base du développement de l'oeuf et de sa transformation en poulet, quel est le développement produit de la lutte entre les contraires lors de la transformation de l'eau en gaz et son retour à l'état d'eau de nouveau?

La nature nous dévoile constamment des contraires dont l'adhésion et la rencontre conduisent à leur destruction mutuelle au lieu de les conduire au développement et au perfectionnement. Le proton positif qui est la particule constitutive du noyau de l'atome et dont la charge électrique est positive, a en face de lui un proton contraire et négatif. L'électron négatif qui gravite dans l'orbite de l'atome a un électron contraire et positif, et s'il arrivait que ces deux contraires se rencontrent, des processus d'anéantissement atomique seraient déclenchés qui feraient disparaître la matière, alors que des énergies en seraient libérées qui se répandraient dans l'espace.

De tout ce qui précède, nous pouvons conclure que le mouvement de la matière sans alimentation ni approvisionnement venant de l'extérieur ne saurait produire un véritable développement et une évolution vers des formes supérieures et des degrés plus élevés de concentration. Pour que la matière se développe et s'élève vers des niveaux supérieurs, tels la vie, la sensibilité et la pensée, il faut qu'il y ait un Seigneur qui jouit de ces qualités afin qu'il puisse les conférer à la matière.

Le rôle de la matière dans les opérations du développement se limite à une aptitude, à une disposition, à une possibilité. Il est comparable à celui d'un enfant disposé et apte à apprendre des leçons qui lui donnent ses éducateurs.

Que Dieu, Seigneur des Mondes soit donc béni.
 

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