Mer05152024

mise a jour :Dim, 20 Aoû 2023 9pm

Préface.

Préface.


 
Du Dr. Hamid Hafni Daoud, chef du département de la littérature arabe, Faculté de linguistique, Université Ayn Chams, Egypte.

   Le Professeur Muhammad Baqir AI-Sadr est un savant érudit, et une personnalité brillante qui fait la fierté de la pensée moderne. Ses livres, ses recherches et ses articles se distinguent par une objectivité dépouillée de toute position partisane, passionnelle ou d'intérêt personnel.

   De là les études dans tous les domaines qu'il a abordés ont elles valeur de valeurs intellectuelles, si j'ose dire.
En effet, il est l'un des rares savants à allier dans son style les deux piliers de l'originalité de l'expression :
a - la peinture artistique
b - le style scientifique et de procès-verbal.

    Lorsqu'il aborde un sujet aussi délicat que celui d'Al Mahdi , Il lui apporte sûrement un nouveau crédit ; car ce sujet relève du domaine du mystère et de la révélation, tout comme "la descente de Jésus" (*), la "Sortie d'Al-Dajjal"," L'apparition de l'âne", ainsi que bien d'autres questions dont l'idée ne peut être traitée par l'expérience tangible dans les usines de la nature ou les laboratoires de chimie, et qui doivent être soumises à un autre type de démonstration, approprié à leur nature spirituelle ; ou en d'autres termes les questions dont la démonstration repose sur l'expérience spirituelle, si l'expression est exacte.
(*) Selon la doctrine islamique Jésus (a.s) est monté au ciel et Il en redescendra vers la fin des temps.

 

  Si nous exceptons la première époque de l'islam jusqu'à la fin du 311 siècle de l'hégire  les penseurs musulmans se sont divisés en deux groupes face à la question d'Al Mahdi : un groupe qui croit fermement qu'Al Mahdi réapparaîtra, le moment venu. Il fonde cette croyance sur des hadiths du Prophète (pslp) , celui-ci étant un homme véridique dont les paroles sont certitudes.
Les penseurs appartenant à cette catégorie qui forment la majorité de la umma n'ont pas besoin de preuves et d'arguments pour croire à

Al Mahdi (a.s) ; car leur foi en Al Mahdi  (a.s) est telle qu'elle atteint le degré de certitude, et ils ressemblent en cela à quelqu'un qui croit .aux mystères comme s'ils se matérialisaient sous ses yeux.

  Cette foi, DIEU (s.w) l'accorde à qui Il veut parmi les fidèles de la Umma (*) du Maître des Prophètes (Muhammad),(pslp) Umma que DIEU (s.w) a distinguée des autres nations selon le dire même de notre Messager : "Aucune autre Umma n'a reçu autant de certitude que la-mienne".
.(*) la nation islamique

   Le second groupe  très innovateur, Dieu merci  se comporte comme s'il croyait à une partie du Livre en en rejetant l'autre. Il entend analyser les questions religieuses dans les limites de la logique de sa raison, Comme si les mystères et les textes révélés devaient se traiter de la même manière que les autres questions de l'univers. Il ne croit qu'à l'expérience du laboratoire et récuse tout ce qui ne s'y rapporte pas.
On ne peut qualifier ces gens là d'ignorants  car il y a parmi eux des hommes cultivés et même spécialisés dans des cultures variées  ni de sots, car Ils comptent des esprits Intelligents et doués.

  Ils nous rappellent plutôt cette prière du Prophète : "Ô Mon Dieu ! Je t'implore de me protéger d'une science inutile". L'intelligence dont ils sont dotés  l'expérience et la science qu'ils ont acquises ne leur servent à rien ; Car Ils ne possèdent pas l'esprit de discernement ou la raison capable de résoudre les questions Intellectuelles et les problèmes de la vie : en un mot la raison que J'ai tendance à qualifier de "raison canonique" à laquelle DIEU (s.w) a conféré l'efficacité et la faculté de manier l'instrumental (1) et le rationnel.
Le niveau de ces gens là , quel que soit le degré de spécialisation qu'ils ont atteint dans leurs connaissances  s'arrête là où s'est arrêté le niveau des matérialistes, et ils sont par conséquent privés du bienfait de cet événement extraordinaire (le phénomène d'Al Mahdi ) et de tous les faits religieux qui tiennent du prodige.
(1) scripturaire, qui relève des textes sacrés.
    En outre, la "raison philosophique" est incapable de réaliser les perceptions spirituelles alors que "la raison canonique" y parvient, comme nous l'avons expliqué.
  A l'époque moderne, ce chaos s'est accentué et étendu lorsque les gens se sont éblouis par les progrès des sciences naturelles, et ont constaté les grandes réalisations dans la vole de la découverte des secrets encore Inconnus de l'univers, et le progrès enregistré par les savants matérialistes quant aux moyens des différentes sciences, dont les applications sont devenues si évidentes dans les domaines de la technologie que l'homme se trouve à un niveau où il pourrait faire aboutir toutes ses revendications vitales et satisfaire avec facilité tous les besoins de sa vie, en se contentant d'appuyer sur quelques boutons pour obtenir ce qu'il veut en temps de paix comme en temps de guerre.
  Ayant vécu les applications de ces sciences naturelles à la maison, à l'usine, dans la rue, l'homme moderne en a subi l'influence, laquelle, s'est manifestée sous forme d'un doute obsédant à l'encontre de tout ce qui n'est pas matérialiste, doute qui a atteint son âme et son cœur en le privant du bienfait de la certitude. C'est pourquoi il a renié tous ces prodiges, et est devenu incrédule en ce qui concerne tous les miracles similaires.
  Ainsi, parler de la métaphysique et des événements rapportés tantôt par le Coran tantôt par la sunna, est devenu une question spéculative que le savant  si érudit et si compétent soit il   ne pourrait plus inculquer dans l'esprit de cette minorité de contemporains.
    Les anciens musulmans  aussi bien sunnites que chiites   ont été unanimes sur la vérité d'Al Mahdi  (a.s), sur le fait qu'il est de la famille du Prophète, qu'il est le descendant d'Al-Husayn, que DIEU (s.w) le réformera en un jour ou en une nuit, qu'il fera régner la justice et l'équité sur la terre à un moment où celle-ci aura été remplie d'injustice et d'iniquité, qu'il gouvernera sur la terre pendant sept ou neuf ans selon les différents hadiths qu'il conduira l'humanité au bonheur alors qu'elle aura été assombrie dans la misère, qu'il accueillera Jésus(a.s), fils de Marie, à sa "descente", que ce dernier priera derrière lui... Ainsi que bien d'autres indications et prédictions mentionnées dans environ 39 hadiths   de sources sunnites  et 300 hadiths de sources chiites imamites.
Donc le consensus chez les deux parties  sunnite et chiite  sur l'existence d'Al Mahdi (a.s), et sa réapparition lorsque le monde se trouvera en crise et que la situation des fidèles sera troublée, n'est pas sujet à caution. Mais là où les deux parties divergent, c'est lorsque les chiites croient qu'Al Mahdi (a.s), fils d'Abi Al-Hassan Al Askari (a.s), a disparu quelques années après sa naissance bénie, alors que les sunnites sans avoir des doutes sur la vérité d' Al Mahdi (a.s), croient toutefois que DIEU (s.w) le créera le moment venu pour qu'il accomplisse les prodiges dont les hadiths parlent.
C'est donc à propos de la croyance selon laquelle la vérité d'Al Mahdi  (a.s) (vérité admise par tous les musulmans) se rapporte bien à la personne de Muhammad Al Mahdi (a.s), fils de l'imam Al-Hassan Al-Askari (a.s) que son Éminence le Professeur Muhammad Baqir AI-Sadr a choisi la méthode scientifique pour démontrer au lecteur musulman  quelle que soit la secte à laquelle il appartient   que cette croyance n'est pas en contradiction avec le possible rationnel et le possible scientifique,
bien qu'elle s'oppose à ce qui est "pratiquement possible".
Par conséquent la démonstration de l'existence et de la vie d'Al Mahdi (a.s) depuis le 3e siècle de l'hégire jusqu'à nos jours n'est pas inadmissible pour la raison, notamment sur les plans philosophique et scientifique, tout en étant difficilement concevable dans son application.
  Le différend entre les imamites et les sunnites ne concerne pas l'essentiel, à savoir la venue d'un homme qui réformera la Umma après une longue période de souffrance et de persécution qui frappent durement les musulmans, et notamment les adeptes de la voie idéaliste, lesquels sont façonnées par les mœurs et la conduite des Ahl-al-bayt (a.s)

(la famille du Prophète) en s'attachant aux idéaux mahométans et aux valeurs Islamiques, au mépris des philosophies réalistes et matérialistes qui favorisent les intérêts personnels au détriment de l'intérêt général de la Umma (la nation islamique).
Tous ces concepts qu'incarne la personnalité d'Al Mahdi (a.s)font l'objet du consensus unanime des deux parties de la Umma et sont concordants chez toutes les écoles Islamiques politiques et jurisprudentielles. Si nous dénombrions ici tous les hadiths rapportés par des gens parfaitement crédibles, et dignes de la confiance de tous, concernant ce sujet, nous nous écarterions de l'objet de cette préface. Il nous suffit, toutefois, de citer Al-Majlici et Al-Touci parmi les chiites jafarites, AI Safarini parmi les Hanbalites, AI-Choukani parmi les Zaydites, ainsi que Siddiq Hassan Khan et Muhammad Ibn AI-Hussain AI-Abiri.

  Tout ce que ces hommes ont rapporté sur la personnalité d'Al Mahdi (a.s) appartient aux conclusions des imams de l'ijtihad absolu des huit écoles jurisprudentielles, et notamment des cinq les plus adoptées d'entre elles, celles de l'Imam Jafar AI-Sad'iq
(Ja'farite), de ses deux disciples Malik (Malikite) et Abou Hanifa (Hanafite), d'Al--Chafi'i (Chafi'ite), d'Ibn Hanbal (Hanbalite) : Quant aux fondateurs des trois autres écoles : AI-Imam Zayd (Zaydite), Abâdh (Abâdhite), Daoud AIZahir (Zahirite),

nous ne leur connaissons pas une seule parole qui renie cette vérité.
  Même ceux qui sont extrémistes dans leur recherches jurisprudentielles, tels que les Kharijites, Ibn Hazm, Ibn Taymiyya et Ibn Abdul Wahab la confirment unanimement. Or chacun d'eux est, à notre avis, considéré comme "Mujtahid d'une école", bien qu'ils ne soient pas au niveau de la première catégorie de I'ijtihad absolu.
Le différend entre les sunnites et les chiites sur cette question est donc purement formel et ne constitue pas un véritable sujet de discorde.

Il se limite à ceci que les premiers (les sunnites) estiment que DIEU (s.w) créera Al Mahdi  (a.s), le moment venu, à la fin des temps, lorsque les crises se multiplient et deviennent aiguës, qu'il est de la famille du Prophète, qu'il descend de Fatima (a.s), et qu'il constitue l'un des grands signes de l’heure, comme l'affirme le hadith prophétique; alors que les seconds (chiites) croient qu'il s'agit de Muhammad Ibn AI-Hassan AI-Askari (a.s) qui entra dans le caveau de Samarra (*) en l'an 255 de l'hégire, et que DIEU (s.w) le fera réapparaître à la fin des temps pour qu'il gouverne l'humanité selon la vole sublime suivie par Ali Ibn AbiTalib (a.s) et ses descendants, De tels différends sont à notre avis formels, car le prodige d'Al Mahdi  (a.s) ne se limite pas au fait qu'il vit 1300 ans, mais réside surtout dans l'acceptation des "gens des deux poids" (1) (la Umma) de se soumettre à lui et de suivre sa vole, ses idéaux et ses valeurs héritées du Prophète et des Imams "bien guidés et bons guides d'Ahl-Al-Bayt (a.s)".
(*) ville Irakienne.

(1) Ahl-Al-Thaqalayn.

Sans doute la doctrine adoptée par les Imamites dans ce domaine est-elle plus révélatrice du prodige d'Al Mahdi (a.s) et encore plus, de l'honorabilité et de la noblesse de la position qu'il occupe dans la Umma sans pour autant avantager une des deux parties  les chiites et les sunnites  par rapport à l'autre ; car le critère de la doctrine se limite ici à l'essence du prodige et au message par lequel DIEU (s.w) qualifie Al Mahdi  (a.s).
Le savant Muhammad Baqir Al-Sadr, lorsqu'il se penche sur le second aspect de ce prodige veut en couvrir tous les aspects essentiels et formels qui mettent en évidence son auteur (de ce prodige)c'est à dire Al Mahdi(a.s)

Et étant donné qu'il s'agit là d'une question qui relève du domaine spirituel et dogmatique sa démonstration s'avère des plus difficiles même pour quelqu'un d'aussi enraciné dans la science que l'érudit Al-Sadr.
   Par démonstration, j'entends ici la démonstration scientifique qui peut convaincre les penseurs contemporains notamment les réalistes, les expérimentateurs, les pragmatistes, ainsi que tous les adeptes du matérialisme.
   Avec l'habileté du véritable savant son Éminence Al-Sadr (auquel DIEU (s.w) avait conféré la disposition et l'instrument  par disposition j'entends , le don naturel d'analyse des questions religieuses et par instrument  le fait de posséder et de réunir en lui sous une forme encyclopédique rarement égalée les différentes parties des sciences instrumentales et rationnelles, canoniques et cosmogoniques) a pu traiter de ce prodige, d'une façon scientifique, exactement comme le fait le savant naturaliste ou le chimiste dans le laboratoire pour convaincre ses adversaires ou détracteurs.

    Je ne peux donc que lui serrer la main pour le féliciter du grand succès qu'il a réalisé dans l'interprétation de ce prodige d'Al Mahdi (a.s), en expliquant aux chercheurs logiciens les degrés de la vraisemblance en établissant avec le doigté du savant chevronné, un dosage entre le possible réel, le possible scientifique et le possible logique en ce qui concerne l'âge d'Al Mahdi (a.s) depuis le 3e siècle de l'hégire jusqu'à nos jours, et en faisant valoir qu'une telle longévité, si elle n'est pas plausible sur le plan de la réalité, est concevable sur le plan philosophique, et que si la science refuse d'envisager une vie humaine qui s'étend sur 1300 ans, il n'est pas impossible scientifiquement que dans des cas exceptionnels, les cellules vivantes l'emportent sur les facteurs de leur destruction et de leur anéantissement.
  Je veux dire par là que les expériences des biologistes effectuées sur certains animaux, pour étudier la possibilité de prolonger la vie au-delà de ses limites habituelles, montrent que les hypothèses avancées par le savant Al-Sadr, sont scientifiques et possibles du point de vue de la Science.
  Mais ce succès remporté sur les détracteurs et les adversaires de la religion sur leur propre terrain, est aussi confirmé par la Science instrumentale (le hadith et le Coran).

   Ainsi, ce hadith prophétique rapporté par des sources concordantes : "Vous suivez les règles de vos prédécesseurs au point d'entrer dans le trou du lézard s'ils vous précédaient", signifie que la Umma du Prophète Muhammad (PSLP) incarne, en les résumant, tous les prodiges et les miracles qui s'étaient produits déjà chez d'autres nations, et ne concerne pas seulement, comme certains le croient, les péchés et les malheurs.

   La preuve en est que cette Umma n'a subi ni éclipse, ni dynamitage, ni camouflet grâce à la position privilégiée de son Prophète auprès de DIEU (s.w).

  Il s'agit donc bel et bien des prodiges semblables à ceux des missions prophétique précédentes, tels que le miracle des "Gens de la Grotte" (Ahl al-Kahf) et celui d'Al-Aziz.
De cette façon la démonstration scientifique de l'érudit Al-Sadr se trouve confirmée par l'argument coranique.
Si Al-Aziz et son âne ont pu être morts pendant cent ans puis ressuscités par la volonté de DIEU (s.w), et si les Gens de la Grotte ont pu dormir, sans discontinuité et sans boire ni manger pendant trois cents ans, pourquoi DIEU (s.w) ne réaliserait 'il pas le même miracle, en la personne d'Al Mahdi (a.s), pour la Umma de son bien-aimé Muhammad(PSLP) ?
  En outre, selon les ulémas qui réunissent en eux la loi révélée, la vérité et la nature, la vie ne prend pas fin  légalement  avec la fin de la résistance du corps aux facteurs de destruction internes et externes, mais lorsque la Providence en fixe le terme.
  A propos de ce mystère que ne connaissent que ceux qui sont enracinés dans la science, l'Imam Ali (a.s), grand-père des imams (a.s) a dit : "Ce qui conserve l'homme, c'est le terme de sa vie", et non pas sa santé ou les facteurs constructifs qui résistent aux facteurs destructifs.
  Je ne puis conclure ma préface qu'en exprimant mes vifs éloges pour la plaidoirie méritoire de sayyed Al Sadr en faveur du prodige de l'imam Al Mahdi (a.s), plaidoirie formulée d'une façon scientifique conforme à l'esprit de l'époque contemporaine, car je ne pouvais pas imaginer qu'un savant musulman essaye un jour de concevoir ces miracles de la même façon scientifique dont J'ai traité, Il y a vingt ans, le miracle "d'AI-Isra' Wal Mi'raj".

  Je trouve donc dans son essai un encouragement à ce que j'avais essayé de faire jadis...

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