Le Consensus (Ijma)
Dans La Science Des Fondements
De La Jurisprudence
Cette preuve s’est mise ensuite à évoluer. Après l’époque des califes bien dirigés, les savants lui ont trouvé des bases et des fondements spécifiques et, de la sorte, le consensus est devenu un fondement indépendant de la jurisprudence, tout comme les autres sources légales (Coran et Sunna). La seule différence est que son utilisation dans la déduction ne peut avoir lieu qu’après celle des Textes. De cette façon, les consensus qui ont lieu à l’époque des califes bien dirigés constituent une partie et intégrante de la jurisprudence islamique.
Ainsi, nous voyons que le besoin d’utiliser la preuve du consensus est déterminé par le caractère fini des textes légaux. C’est pour cette raison que la tendance juridique sunnite était la première à utiliser cette preuve, puisqu’elle considérait que l’émission des textes légaux s’est arrêté avec la disparition du Prophète. Pour ce qui est des Imâmites, l’utilisation de cette preuve a eu lieu ultérieurement, avec l’occultation de leur douzième Imam.
Cela explique l’attitude des traditionalistes imâmites qui considéraient que la preuve du consensus a été empruntée des fondements de la jurisprudence sunnite et introduite dans les fondements de jurisprudence imâmite, ce qui lui ôte toute légalité, du point de vue de la pensée fondamentaliste imâmite.
Mais, en vérité, le « consensus » tels qu’il est conçu par les Imâmites, est complètement différent de son acception sunnite. Il n’est, pour eux, qu’une simple voie qui permettrait de connaître et d’identifier la Sunna.