2- La justice

2-   La justice



Les termes de justice et de piété ont une place particulière dans Nahj al-Balaghah et l’explication qu’en donne l’Imam Ali (a.s) mérite attention. Le gouvernement islamique a le devoir d’assurer la justice sociale. Comment pouvons-nous attendre qu’un individu défende la justice et la piété dans la société si ses actes, son comportement et son âme en sont dépourvus ?

La première condition pour appliquer la justice est qu’elle soit permanente dans la vie individuelle et sociale de l’être humain, c’est-à-dire qu’il soit capable de faire la justice entre ses passions, ses instincts et sa raison, ce qui équivaut à la sagesse chez les moralistes.

Le commandant des croyants (a.s) dit à propos de celui qui est apte à diriger la société :

« Il fut dévoué à Allah Seul et Allah l’a choisi, il fait partie de la fermeté de Sa religion, des piliers de Sa terre, il a exigé de lui-même la justice et son premier acte de justice fut d’écarter sa propre passion. Il décrit le vrai et agit en conséquence. Il se dirige vers tout objectif du bien et lève le doute, il a fait du Coran ses limites, le Coran est son dirigeant et son Imam… ».


Et venant à Ohtman, en tant que délégué des gens, il lui dit :

« Le meilleur des gens pour Allah est un Imam juste qui guide et par qui les autres sont guidés, qui a élevé une sunna connue et fait mourir une innovation inconnue ».

Lorsqu’il fut critiqué sur l’arrangement conclu concernant le don, car beaucoup d’aristocrates ne le supportèrent pas, et qu’il lui fut proposé de donner des choses à Mu’awiya et à ses amis aristocrates pour les faire taire, il dit :

« Vous me demandez d’obtenir la victoire en étant injuste envers ceux qui m’ont choisi pour dirigeant ; par Allah, je ne m’y approcherai pas tant qu’il y a le jour et la nuit, tant que les étoiles se suivent les unes les autres. Si l’argent m’appartenait, je l’aurais partagé à égalité entre eux, mais comment cela se ferait-il puisque l’argent est celui d’Allah ? Donner l’argent à celui qui n’en a pas le droit est du gaspillage et de la dilapidation. Cela élève celui qui agit ainsi dans ce monde et le rabaisse dans l’au-delà, il l’honore parmi les gens mais l’humilie dans la vie future ».

As- Sodouq rapporte les paroles de l’Imam Al-Baqer (a.s) disant à ce propre :

« L’Imamat ne convient qu’a un homme ayant trois particularités :

Une piété qui empêche de commettre les interdits, une clémence qui contienne sa colère et une autorité bienveillante sur ceux qu’il dirige afin d’être pour eux comme un père miséricordieux ».