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mise a jour :Dim, 20 Aoû 2023 9pm

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L'insouciance Vis-À-Vis Des Problèmes Des Autres

L'insouciance vis-à-vis des problèmes des autres


Les gens qui abhorrent tout ce qui a trait aux bonnes actions et éprouvent du mépris pour leurs semblables n'ont plus d'attachement avec le monde où ils vivent! Ils se sont renfermés sur eux-mêmes et ont oublié l'existence des autres, auxquels ils ont d'ailleurs dénie tout droit à l'existence. Jamais ils ne pourront penser que leur prospérité implique aussi celle des autres. Il est vrai que cette catégorie de gens n'est pas totalement dépourvue de sentiments humanitaires en ce sens qu'ils sont conscients de la souffrance des autres. Ils sont, hélas, prisonniers de leur égoisme et de leur narcissisme qui ne laisse aucune place dans leur coeur à l'amour d'autrui. En d'autres termes, ils ne peuvent dépasser le "moi" individuel pour le "moi" collectif.

 

Le Dr Alexis Carrel écrit dans cette optique:

"Tout homme qui conduit sa vie de façon rationnelle voit son caractère changer du tout au tout. Et quand les actes du corps et de l'espirt sont en harmonie avec leur ordre naturel, ils deviennent plus fructueux encore. Le respect des régles de la nature pour la préservation de la vie et la continuation de l'espèce et le développement mental entrainent un surcroit de force dans toutes les activités physiques et mentales. Ce développement se manifeste de façon particulière dans l'accroissement des vertus morales, du sentiment religieux et humain, et dans l'illumination de l'intelligence.

Quand l'être humain comprend que le but de la vie ne consiste pas seulement dans la jouissance et l'intérêt matériels, mais dans la vie elle-même, il cessera de faire de ce monde son seul souci. Il regardera sa vie et celle des autres d'un regard plus aigu. Il comprendra par exemple que sa vie dépend de celle des autres et réciproquement. Il devient alors manifeste pour nous que les théories de Jean-Jacques Rousseau sont des vues de l'esprit, et que l'individualisme est une théorie dangereuse, et que la théorie du contrat social n'est pas logique, et qu'il est nécessaire de considérer les autres à toutes les étapes de la vie.
Certes, il existe une contradiction flagrante entre l'amour de soi et l'amour de l'espèce en tant que nécessité sociale. Le développement du corps et des appareils se réalise par les facteurs du milieu et de l'environnement et de l'aide d'autui. Quand l'homme se trouvait dans la matrice maternelle, il dépendait de sa mere, et quand il grandit il devient dépendant de la famille et de la société. Et c'est ainsi qu'il s'habitur à considérer que trier profit des facteurs environnants est un droit pour lui, et que l'expansion de l'individualisme est en relation avec ces tendances instinctives vers l'amour de soi dans toutes les créatures.

D'autre part, l'excès dans l'amour de soi rend impossible la constitution de la société. Par conséquent l'amour de l'espèce est aussi une nécessité naturelle comme l'amour de soi. Un équilibre doit régner entre le "moi" et le "nous" comme la condition sine qua non pour la résussite dans la vie, comme la précision dans les mouvements de nos mains est la résultante naturelle de la contradictuion qui existe entre les membres qui se courbent et ceux qui sont droits."2

Les programmes éducatifs en Islam ont été conçus de façon à permettre à l'esprite humain d'approfondir sa vision des choses en matière de réflexion et d'étude des faits sociaux. En effet à chaque fois que la vision de l'hommme s'élargit et que le niveau de sa reflexion s'approfondit et s'élève, celui-ci parvient à sortir de l'ornière du moi et de l'égoîsme. Pour ce faire, les programmes d'inspiration islamique ont été organisés de façon à affermir, en sus du sens moral individuel, l'éthique sociale afin que l'être humain lie son moi individuel au moi collectif. Ce faisant la société sera composée d'êtres solidaires entre eux et non d'égoistes qui ne penseront qu'à eux-mêmes. Les liens et les relations sociales dans une société islamique sont également affermis par une attache divine qui leur confère un caractère sacré. C'est ainsi qu'ils sont tenus de se recommander les uns les autres le bien, la piété et les bonnes oeuvres, de même qu'ils doivent s'aider mutuellement afin de jeter les bases d'une société solidaire où les générations futures pourront vivre dans le vien et la vertu, à l'ombre de la foi et des valeurs saines. A la suite de quoi, toutes les forces vives seront mobilisées dans la voie du bien et du progrès et non dans la voie du mal et de la destruction. De cette façon-là, se conjugueront les démarches et les objectifs de même que s'harmoniseront les coeurs pour travailler au service de l'humanité. Par ailleurs, du moment que l'Islam exige que soit mise en place une société solidaire fraternelle et unie, de façon à pouvoir assumer ses responsabilités sociales, et sachant que la vertu, la piété t la bienfaisance sont les fondements de sa morale, il a proclamé et décrété que celui qui ne travaille pas pour le bien de la société n'est pas un musulman, C'est ce qui ressort de la parole du Prophète (sur lui bénédiction et salut):
"Celui qui ne s'intéresse pas au sort des musulmans ne fait pas partie d'eux".3

Depuis que l'Islam s'est levé comme une aurore dans les ténèbres de l'ignorance, il a donné au monde une conception de la vie embrassant toutes les préoccupations de l'individu et de la société. Il s'est attelé à purifier et à éduquer une nation habituée à vivre dans la haine, l'orgueil, le vice, la déchéance morale et l'exploitation de l'homme par l'homme. Il les a invités à la fraternité, la bienfaisance, la compassion, la miséricorde et l'amitié sincère. De ce fait, il a pu donner à chaque homme une personnalité solide et remarquable de façon à ce qu'aucun prétexte ne puisse les diviser, et semer parmi eux la haine. Ce fut une société forte et saine où la foi, le dévouement pour autrui et la recherche de l'intérêt général constituaient les fondements principaux. Dans cette société-là, il est évident que chaque membre se sente reponsable du sort des autres comme s'il en avait la charge à lui seul. Chacun des membres de cette société éprouve pour son prochain de l'affection, de la générosité et un dévouement qui l'amène à lui donner la préférence sur sa propre personne. N'est-ce pas ces relations qu'a décrit le Saint Coran dans les versets qui suivent:

"Ceux qui avant eux se sont installés dans le pays et dans la foi, qui aiment ceux qui émigrent chez eux et ne ressentent dans leurs poitrines aucun sentiment d'envie pour ce que ces gens ont reçu. Ils leur donnent de plus la préférence sur eux-même, même quand ils sont dans le besoin".4

Il a aussi décrit les pieux et les justes en ces termes: "Qui a donné l'argent, malgré son amour pour lui, aux proches, aux orphelins, aux miséreux, à l'étranger de passage, aux mendiants et pour affranchir les esclaves".5

L'amour propre étant ce qu'il est, il importe à l'homme riche et aisé qui veut aider les nécessiteux de ne pas toucher leur dignité en sachant procéder avec finesse et tact. Dans cette optique-là, l'Islam recommande aux riches d'abaisser la main qui tient l'aumône par humilité, afin que les pauvres puissent la prendre sans avoir à s'abaisser et sentir l'humiliation et afin qu'ils puissent rester eux-mêmes loin de l'orgueil et de la fierté. Comme disait l'imam Ali:

"Qu'elle est admirable l'humilité des riches vis-à-vis des pauvres pour obtenir les bienfaits de Dieu. Mais ce qui est plus admirable encore, c'est l'orgueil des pauvres vis-à-vis des riches parce qu'ils s'appuient sur Dieu".6

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