Jeu04252024

mise a jour :Dim, 20 Aoû 2023 9pm

Le Sens Du Bien Dans Le Monde Moderne

Le sens du bien dans le monde moderne


Nous savons tous que les pays riches consacrent une part de leur budget à l'aide aux pays pauvres. Ceci est une bonne chose en soi, mais malheureusement, cette aide n'est jamais dénuée d'arrière-pensées non louables. Les considérations humanitaires ne sont pas les seules à entrer en ligne de compte. C'est souvent des raisons bassement mercantiles ou politiques qui déterminent cette aide. On maintient en vie des pays qui, s'ils entraient en révolution mettraient en danger les pays riches eux-mêmes. Quant aux actes charitables accomplis par certaines personnes qui veulent d'ailleurs donner à leurs actes une publicité la plus large, ils ne sont souvent que des manoeuvres de snobisme qui finissent le plus souvent en pure perte ou des tremplins pour lancer de nouvelles stars de la politique mondiale.
 

On veut bien penser que, bien que ce soit l'intention d'un acte qui détermine sa valeur, dans ces cas-là le résultat soit pris en considération si quelque aide matérielle parvenait quand même aux malheureux du monde. Mais ce serait faire injure à la morale que d'assimiler une bonne action à une équation mathématique, ne prenant en compte que les chiffres.

Voici ce que dit Alexis Carrel à ce propos:

"Le mobile de nos actions est l'acquisition d'un progrés personnel, et en premier lieu les intérêts financiers et la satisfaction de l'instinct de mise en valeur de sa personnalité, de la recherche de la promotion et des grades, ainsi que de la gloire et du rang social. Ces visées se camouflent parfois sous les masques de l'ostentation et de l'amour du genre humain. Il nous est possible d'observer les défis secrets et les trahisons inavouées dans les milieux militaires, les universités, les milieux politiques et judiciaires, où l'idée d'honneur est souvent défigurée.
Ceux qui se consacrent à une grande cause, ou s'efforcent sincérement sans ostentation sont souvent considérés par la plupart de gens comme des fous misérables. On peut observer les signes de la recherche de l'intérêt personnel partout. Dans une femme qui se consacre aux oeuvres de bienfaisance, mais ne nourrissant pas dans son coeur le moindre sentiment d'aide au nécessiteux, et qui en fait convoite un poste de direction d'une oeuvre de bienfaisance par exemple ou bien encore de recevoir la médaille d'honneur dont elle pourra tirer plus tard quelque bénéfice quand elle ouvrira une boutique commerciale par exemple.

Dans un médecin célébre qui conseille ses étudiants et ses patients d'utiliser un médicament pour lequel il reçoit un pot de vin de la part du fabriquant.
Dans un homme de science universitaire qui ne vise pas dans ses efforts le progrés scientifique, mais qui espére acquérir une chaire à l'Académie ds sciences, titre qui lui ouvrira la porte à ses intérêts matériels. Dans des médecins qui ne respectent pas le coté moral de leur profession dans leurs expérience, et la préservation du secret de leurs patients.
Dans un étudiant qui tente de corrompre le secrétaire de la faculté pour obtenir les question qui seront posées aux prochains examens. Dans des étudiants qui se livrent à la commercialisation au marché noir des avantages matériels qui leur sont offerts pour leurs études.
Souvent, la recherche de l'intérêt personnel se cache sous le voile de la science, de l'humanitarisme, du sacrifice et de lintégrité. Nous sommes soucieux de gagner de l'argent, car l'argent est tout, et il nous confére la puissance. On peut tout acheter avec. L'argent satisfait nos misérables désirs."7

Il va de soi que cette conception du bien qu'ont les pays riches est dénuée de tout sentiment noble qui donne au geste charitable toute sa valeur humaine. Ce qui n'est pas le cas bien sûr, dans l'enseignement religieux des prophètes, où chaque acte de bienfaisance est un maillon d'une chaî ne de vaste solidarité sociale qui relie toutes les catégories sociales et tous les individus. Voici à titre d'exemple ce qu'enseigne l'Islam:

"Un homme vint un jour chez le Prophète et lui dit: J'ai faim O envoyé de Dieu"; Celui-ci envoya quelqu'un auprés de son épouse pour lui apporter de quoi nourrir l'homme affamé. On lui apprit qu'il n'y avait rien chez lui, sinon de l'eau. L'Envoyé de Dieu se tourna alors vers ses compagnons et leur dit: "Lequel de vous veut donner l'hospitalité à cet homme-ci?" Un homme des Ansars (premiers musulmans de Médine) accepta d'être l'hôte de l'invité de Prophète. Cet homme se rendit donc chez lui accompagné de l'indigent, mais sa femme lui apprit que la nourriture disponible pouvait juste suffire aux membres habituels de la famille. Il demanda quand même que le repas fut servi, et s'asseyant lui-même dans un coin sombre, il se débrouilla pour que son invité qui mangea à sa faim, ne se rendit pas compte qu'il ne mangeait pas.
Dans ce même ordre d'idées, Al-Majlisi rapporte dans le niveau de sa reflexion s'approfondit "Tout musulman doit faire chaque jour une bonne action". quelqu'un lui dit: "Et qui peut supporter cette tâche?" Il répondit: "En débarrassant la voie des objets qui l'encombrent, tu auras accompli une bonne action."8

Il y a lieu de signaler cependant que ce genre de bonnes actions que l'Envoyé de Dieu compare à un simple geste consistant à enlever des pierres sur la voie, constitue le minimum que peut accomplir un musulman dénué de moyens et de ressources pouvant lui permettre de faire mieux. Quant à ceux dont la position sociale est plus aisée, ils doivent faire des actes de charité en fonction de leurs ressouces et de leur rang social. En d'autres termes, chaque membre de la société est tenu de faire des actions de bienfaisance proportionnellement à ses capacités.
Un de mes amis, qui exerçait dans un service des oeuvres sociales m'a fait un jour, la confidence suivante: "Chaque jour, avant de commencer mon travail, je me suis fixé un programme consistant à faire une bonne aciton ne serait-ce que de donner des conseils à celui qui ne sait pas comment commencer son travait."
En effet, si chaque musulman applique selon ses capacités les directives du Prophète en matière d'éthique, nul doute que la vie sociale aura plus de dynamisme et partant plus d'efficacité et que beaucoup de problèmes seraient ainsi résolus.

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