Lun04292024

mise a jour :Dim, 20 Aoû 2023 9pm

Les Dégâts De L'indifférence

Les dégâts de l'indifférence


Il existe, en ce monde, des gens qui, quelque soit le bien qu'on leur fasse et quelque soit l'aide qu'on leur apporte, n'éprouvent aucune satisfaction morale et ne témoignent leur gratitude ni par l'action ni par le verbe, comme si autrui devait tout naturellement leur rendre service sans qu'ils aient, pour leur part, de devoirs à l'égard des autres et qu'il leur est permis d'ignorer leurs droits et de leur témoigner de la reconnaissance. Les lecteurs pourront remarquer aisèment cette attitude autour d'eux. Le Calife Ali utilise cette comparaison:

 

"Celui qui ne montre pas de la gratitude pour les bontés devra être compté parmi les animaux."9

En ce qui vous concerne, si vous ressentez en quelqu'un de la bonne volonté, vous devez alors montrer de la considération pour cette volonté, même si son résultat n'est pas probant. Car Ali dit également: "Qui ne loue pas son frère pour sa bonne volonté ne le louera pas pour son oeuvre."10

L'lmam Hassan Al-Askari disait:

"Le meilleur de tes frères est celui qui oublie tes fautes pour ne se souvenir qui de tes bontés envers lui."11

L'homme ingrat envers autrui ne pourra que se repentir de son attitude; car celui qui ne montre pas de considération pour le travail et les services de ceux qui lui viennent en aide et qui est incapable de les louer et de les remercier en sachant l'importance que revêt leur travail ne fera que les amener à ne plus lui rendre service plus tard et à l'aider à résoudre ses problèmes.

L'Emir des Croyants nous fait observer cette occurence à travers une courte phrase qui dit;

"Qui ne loue pas la bonté n'aura que privations."12

Tandis qu'à l'époque de Malek Al-Achtar, celui-ci rappelait l'importance qu'il y avait à faire montre de considération à l'égard d'autrui et ses conséquences:

"Ne laisse pas passer les bontés de leurs actes pour te rappeler leurs fautes, car te souvenir de leurs bontés les réjouira et leurs fautes leur seront d'une utilité certaine."13

"Laisse les espérer et continue à les louer et à énumérer les bontés de ceux qui sont bons parmi eux, car le rappel constant de leurs bonnes actions soulève leur courage et incite ceux qui sont forts."14

Nous pouvons, à cet égard, nous reporter aux expériences qui ont réussi:

"Si les pères, mères et enfants s'engageaient à louer leurs oeuvres réciproques et à les glorifier plus souvent, la présence des gens atteints du complexe d'infériorité soignés par les psychiatres serait moindre. Car l'homme a besoin de sentir en lui la flamme de l'action attisée par le souffle des louanges et de l'éloge qui lui sont adressées par autrui, sinon le respect de soi serait en grand péril.

Si l'homme n'entend pas de mots de remerciement pour la peine qu'il se donne, la vie devient très pénible pour lui. Une femme qui gardait des vaches pendant vingt ans et qui espérait de ses patrons un mot de remerciement et de considération essuya seulement ces mots: Tu est folle! Elle leur répondit: Je ne vous ai jamais entendu dire, jusqu'à présent, un mot qui me laisserait penser que vous faîtes la différence entre les fous et les autres!
Le Docteur Wyle qui avait une longue expérience dans le traitement des enfants inadaptés me dit, à propos d'un de ces enfants qu'il était arrivé à la conclusion qui la considération porté au malade devait faire partie du traitement psychologique. Puis il ajouta: L'affaire concerne deux frères jumeaux, l'un étant très éveillié alors que l'autre paraissait attardé; le père me demanda de lui donner une explication et lorsque j'entrepris de questionner l'enfant simplet, il me surprit pas cette question, comme le font parfois dans ces cas les enfants: pourquoi les autres ne l'aimaient pas comme son frère. Car lorsque son frère faisait quelque chose, ils lui souriaient, mais lorsque lui faisait la même chose, ils le rabrouaient: je ne peux pas faire mieux que ne le fait mon frère.

Le Docteur Wyle ajouta:

"J'ai éloigné ces deux frères autant que j'ai pu. Par exemple, je les ai mis dans des rangs différents et j'ai demandé aux parents de ne pas blesser les sentiments de l'enfant attardé en le comparant à son frère plus intelligent, mais plutôt de prendre en considération et louer tout travail, aussi banal soit il, que l'enfant entreprendrait. Le résultat fut que, très rapidement, cet enfant a pu se prendre en charge lui-même parce qu'il avait pris conscience de ses capacités et qu'il avait recouvré la confiance qui lui faisait défaut"

L'une de mes meilleures et plus riches connaissances se targuait fièrement de n'avoir rien accordé à personne en contrepartie d'un service ou d'un travail qu'on lui avait rendu, excepté le salaire prévu, a subi, au premier jour de l'année, une épreuve douloureuse: son comptable s'est suicidé alors que les comptes portés sur les registres étaient réguliers et ce comptable était un homme franc, équilibré et sans charge familiale. la seule lettre qu'il avait laissée était un petit mot à l'adresse de son riche employeur et qui disait: Je n'ai entendu de vous, depuis plus de trente ans, aucun mot de remerciement! Je suis las de la vie, c'est pourquoi je me suicide."15

Ainsi, l'esprit de louange et de considération est le propre de l'homme mûr, ayant une confiance en soi et un esprit sain, tandis que la flagornerie est la caractéristiques propre d'un sentiment de faiblesse et de peur qui domine la personnalité. La considération et la louange déplacées ne sont qu'une manière à travers laquelle procèdent ceux qui veulent masquer leurs propres faiblesses et leur incapacité ou qui veulent, par ce moyen, servir des intérêts personnels. En conséquence, les paroles trompeuses que distillent les flagorneurs ne sont d'aucune valeur car ne reposant pas sur la conviction et la foi, mais sont plutôt la manifestation d'intérêts personnels inavoués. Les flatteurs et opportunistes sont comme d'habiles pêcheurs qui tendent leurs filets de flatteries et de louanges en vue de réaliser une bonne prise.

Selon Walter.

"La plupart de ceux qui exploitent le don de la flatterie et de la cajolation cachent, généralement, en leurs coeurs des intentions malhonnêtes."

Il est rapporté du Prophète-que le Salut soit sur lui-qu'il disait:

"Il n'est pas dans les moeurs du croyant de cajoler "16

Car la flatterie et la louange déplacées mènent à la vanité et la vanité, si elle donne une certaine influence et un certain pouvoir empêche l'homme d'accepter les conseils des autres pour éloigner celui-ci du mensonge et l'amener à la vérité.

Durant le Califat d'Ali, celui-ci disait à Malek Al-Achtar. "Habitues-les à ne pas te flatter et te louer pour ce que tu n'as pas fait, car beaucoup de flatterie mène à l'engourdissement de l'esprite et rabaisse la fierté."17

Et à "Béhâr", il disait:

"Louer quelqu'un plus qu'il ne mérite c'est faire preuve de flagornerie et ne pas reconnaître à leur juste valeur les mérites c'est faire preuve d'un manque de discernement ou de jalousi."

De ce fait, si vous louez quelqu'un plus qu'il ne le mérite réellement et que vous le fassiez outrancièrement, vous ne rehaussez en rien sa personnalité; au contraire, par ces flatteries vous avez porté atteinte à sa personnalité. Tandis que si vous le louez insuffisamment au vu de son mérite réel, cela est la marque soit d'un esprit peu assuré et faible, soit de votre jalousie. Alors que si vous estimez quelqu'un pour ce qu'il est et pour ses mérites propres, vous ne faîtes par là que préserver sa personnalité et la vôtre en l'empêchant lui de sombrer dans le mensonge et vous de vous déconsidérer.
Par contre, si la flatterie est outrancière et du fait même qu'elle ne repose sur aucune réalité et ne découle pas d'une qualité innée, vous ne devez donc vous fier à la considération ou au respect du flatteur. car de même qu'il s'exprime en bien en votre présence, il est possible qu'il vous accablera de critiques en votre absence.

Le Calife Ali rapporte cette odieuse particularité chez les flagorneurs lorsqu'il dit:

"Du moment qu'il te loue pour ce que tu n'es pas, il peut te critiquer pour ce que tu n'es pas."18

De même que la considération et l'incitation sont des besoins spirituels chez l'homme qui peuvent l'aider à se développer et à mûrir, la critique et le blâme perpétuels et déplacés peuvent influer négativement sur la personnalité humaine et la pousser sur la mauvaise voie.

L'lmam Ali disait;

"Gardes-toi de blâmer sans cesse car cela incite au pêché et diminue les effets de la réprimande."19

Introduire de la joie dans le coeur des enfants est un facteur d'incitation positive à leur amour qui influe sur leurs relations sentimentales avec leurs proches. Il est rapporté dans le livre"Mustadrak Al-Wassâél" que le Prophète-que le Salut soit sur lui-a dit:

"Lorsque le père regarde son enfant et lui fait plaisir, il a alors affranchi un homme."

Quant à Bertrand Russell, Il dit:

"Il est nécessaire que notre usage de la réprimande et du blâme soit moindre que pour la considération et la louange. La réprimande doit être, à un certain égard, un avertissement qui ne sera utilisé que pour certaines dévations inattendues qui apparaitraient dans le comportement de l'enfant. Et dès lors qu'elle a produit son effet, il convient de ne plus y avoir recours."

Contribuer au bonheur d'un enfant équivaut à tous les plaisirs et joies de l'existence. Nos ancêtres et nos pères ne connaissaient rien de cette joie et de ce plaisir, c'est pour cela qu'ils en ignoraient la saveur. Ils enseignaient à leurs enfants qu'ils devaient aimer leurs parents puis ils agissaient de façon telle qu'il devenait pratiquement impossible aux enfants de respecter cette volonté.
Carolin rapporte ce vers dans le premier chapitre de son poême: "Il était rare qu'il soit heureux que son père accoure vers lui, car il ne doutait point que ce ne fut pour le fouetter!".

Tant que cette idées dominera la pensée humaine, à savoir que l'amour des parents est un devoir et qu'il est possible de parvenir au respect de ce de voir par la contrainte, les pères ne pourront jamais compter sur l'amour réel de leurs enfants. C'est pour cela que les relations et les liens humains restent durs, froids et bloqués et que les image de mal, de douleur, d'avertissement et de réprimande sont fortement imprimées dans la mentalité. Il est heureux de constater qu'au cours de ce siècle une meilleure image a dominé les relations entre pères et enfants et entre enfants et pères et qu'avec cette image s'est transformée radicalement la théorie ancienne: "Le bâton pour les récalcitrants".

J'ai bon espoir que ces idées qui tendent à dominer le monde de l'éducation se propagent plus largement pour englober tous les secteurs de la vie sociale, car nous en avons besoin pour l'ensemble des rapports humains comme nous en avons besoin dans nos rapports avec nos enfants."
Cette méthode pédagogique que le philosophe anglais rapporte au siècle dernier était prise en compte dans les programmes d'enseignement que prônait le Prophète de l'Islam il y a quatorze siècles déjà, lui qui ne se limitait pas à montrer amour et affection à ses seuls enfants, mais aimait tous les enfants en général, marquait de l'intérêt à chacun d'entre eux, de sorte qu'on disait de lui: "L'amour des enfants était la préoccupation première du Prophète."20

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