Sam04272024

mise a jour :Dim, 20 Aoû 2023 9pm

L'échelle De Valeurs De L'action Humaine

L'échelle de valeurs de l'action humaine


L'Islam juge, d'un point de vue objectif et rationnel, les motivations personnelles intrinséques qui poussent l'homme à agir. Les actes se fondent sur "l'intention". Le Coran ne dit-il pas: "Les actes se jugent sur les intentions".
Chaque acte revêt deux aspects qui sont étudiés séparément. Un acte peut être méritoire, d'un côté, mais sans valeur, d'un autre côté. Dans ce cas, l'attention doit être portée sur les motivations morales et spirituelles qui ont poussé l'auteur de cet acte à agir ainsi et sur le but qu'il poursuivait du point de vue de la pensée et de la foi.

 

Notre jugement, à ce stade, doit reposer sur les valeurs sociales et extérieures particulières de cet acte, sachant qu'il n'y a ici aucune objectivité dans l'intention de son auteur. Nous devons savoir que cet homme peut à travers son acte poursuivre un objectif purement matérialiste et vil, ou bien un but noble. Dans les deux cas, l'intention étant sincère et pure. La bonne action dans le cadre social est celle qui est bénéfique à la communauté et qui n'a aucune relation avec l'intérêt particulier de l'individu, même si celui-ci a agi selon des motivations et en fonction d'éléments qui lui sont propres. Cependant, dans l'Islam, ce qui compte principalement ce n'est pas l'acte en tant que tel, car ce qui a de la valeur c'est la manière d'agir et l'effet psychologique généré sur l'esprit de son auteur. La récompense ou la punition dépendent, ici, du lien dialectique qui unit l'acte, son auteur et l'intention qui est à la base de l'acte, c'est-à-dire le but recherché derriére l'acte. Si celui-ci est le résultat d'un désir de gloire, alors son auteur ne se rapprochera pas de Dieu mais s'en éloignera davantage, car il ne suffit pas que l'acte soit bénéfique à son auteur mais il faut également qu'il serve la société.

L'acte social bénéfique n'est considéré comme tel que s'il porte en filigrane l'intention et le désir sincères de servir la cause sociale, l'esprit étant libre de toute tentation de gloire personnelle, et s'il y a la détermination et la volonté de son accomplissement.
Dieu dit, dans le Coran: "Ils ne leur fut ordonné que d'adorer Dieu, avec loyauté dans l'acte".18

Le Prophète (que le salut soit sur lui) disait pour sa part:
"Les actes sont jugés sur leurs intentions".19

Ainsi, il est évident que l'intention sincère et la volonté d'agir dans le sens du bien sont les éléments qui concourent à l'élévation de l'âme et à la recevabilité des actes et à l'agrément du Seigneur.
L'élément déterminant d'une foi inébranlable c'est l'intention. Dès lors, l'action aura une valeur et une portée particulières et son auteur bénéficiera de la miséricorde et de la protection divines.
Celui que la grâce du Seigneur ne touche pas est un être dont l'esprit ne possède ni sincérité ni foi. Cet homme est motivé, dans ses actes, par les désirs et les penchants de l'âme. Tout ce qu'il entreprend est vide de sens et amoral.
Ces intentions indignes sont la raison du rejet de ses actes, car ses oeuvres n'ont aucune valeur aux yeux de Dieu et ne lui rapportent rien de plus que ce qu'il visait à travers eux.
Cependant, ceux qui ont confiance en eux-mêmes et sont confiants dans leurs actes et n'ont nul besoin d'en tirer gloire et fierté sont les gens dignes de la grâce du Seigneur. A ce sujet, le Calife Ali (que le salut soit sur lui) disait:

"Les paroles du flagorneurs sont belles, mais son coeur est malade".20

Il ajoutait également:
"La fierté est liée aux petits destins".21

Schachter écrivait:

"Parmi les subterfuges que nous utilisons pour attirer l'attention des autres, lors de nos échecs, désillusions et insuccès, il faut relever la tendance à s'attribuer un mérite factice. Nous nous imaginons les actes que nous aimerions réaliser et les succès que nous souhaiterions remporter, comme s'ils s'étaient réalisées, pour nous les attribuer ou bien pour nous convaincre de toujours parler des actes que nous avons entrepris en les glorifiant, quelle que soit leur importance, en oubliant toutes les actions que nous n'avons pas faites et les succès que nous n'avons pas obtenus.

"Ce genre de personne se leurrent elles-mêmes et en tirent contentement, laissant passer les occasions de vraiment oeuvrer et entreprendre. Si la satisfaction de l'égo évite à son auteur les tourments de l'échec et de l'insuccès à attirer l'attention des gens et à les tromper momentanément, cela ne résoudra pas pour autant le problème.
"Celui qui peut faire le bien et y réussit, obtenant l'estime des gens, n'a nul besoin de se tresser des couronnes. Au lieu de cela, il entreprend, oeuvre et gagne, chaque jour, de nouveaux amis et vole de réussite en réussite".22

Pour Schoppenhauer.

"La louange de soi suscite le mécontentement chez autrui, car, d'un côté, cela peut contenir une part de mensonges et de contre-vérités et, d'un autre côté, elle est le fruit de l'ignorance et de la bêtise. Celui qui parle tout le temps d'une qualité ne la possède probablement pas lui-même. Sachez que ceux qui parlent continuellement de leurs réussites, de leur intelligence, de leurs capacités et aptitudes en sont certainement démunis. Nous ne devons pas oublier que le mensonge et la vantardise ne durent pas éternellement et arrive un jour oú le voile sera levé sur la réalité. C'est alors que l'homme perdre sa dignité et sa respectabilité".23

La mesure de sol

Si l'homme est sans moralité, son jugement sur le comportement et actes d'autrui sera basé sur ses motivations et ses intention, si méprisables soient-elles. Ali (que le salut soit sur lui) disait à cet égard:

"L'homme de mal ne voit le bien en personne car il ne le voit, bien sûr, qu'en lui-même".24

Ceci est une vérité bien établie. Les psychologues disent:

"Si le monde est observé à travers le prisme de nos sentiments, de nos penchants et de nos pensées, il est alors évident que nous verront toute chose selon l'image qu'on en reçoit, comme si notre moi était au-dessus de la création. Les tempêtes amènent le désespoir et l'abattement, tandis que la brise légère contente et apaise. Ainsi, nous voyons la nature du point de vue de nos sentiments et de notre perception qui peuvent nous amener à croire, c'est selon que le chat est un animal docile et d'agréable compagnie ou bien qu'il est nuisible et désagréable. Les sentiments déforment l'image du monde réel dans lequel on vit.
"Les juristes et les hommes de loi savent qu'il est très rare que des témoins fassent des déclarations concordantes sur des évènements qu'ils ont pourtant tous vu de près. Même quand il s'agit de choses qui ne nous émeuvent pas, nous nous aperçevons de la différence dans nos pensées et nos visions, à l'égard de ces choses. A fortiori quand il s'agit d'évènements ayant un caractère émotif, car dès lors nos esprits sont encore plus hésitants et méfiants".25

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