Mar03192024

mise a jour :Dim, 20 Aoû 2023 9pm

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La Vie de la Pensée et du Message

L’Imâm ‘Alî Ibn Mûssâ ar-Ridâ (p) : La vie de la pensée et du Message ; la grandeur dans les manifestations de l’Imâmat

L’imâm ‘Alî Ibn Mûssâ ar-Ridâ (p) est l’un des Imâms appartenant aux Gens de la Famille (p). Lorsque nous parlons de l’un de nos Imâms (p), il nous est indispensable de vivre avec ses actes, ses paroles, ses recommandations, ses enseignements, ses sermons et ses instructions.

La raison en est leur Imâmat qui est présent dans notre vie du fait qu’ils ne vivaient pas seulement à l’époque où ils vivaient, mais qu’ils accompagnaient la marche de la vie toute entière… Il en est ainsi car le Message de l’Islam est celui de Dieu, celui qui est envoyé à tous les hommes, dans tous les temps et dans toutes les espaces.

L’imâm ar-Ridâ (p) a vécu après son père, l’Imâm Mûssâ al-Kâzim (p). Son influence a touché toute la vie islamique et toute la réalité islamique. Les gens se rendaient chez lui pour apprendre. Quant à lui, il portait son attention à toutes les questions qui se posaient à son époque, comme celles du conflit intellectuel et de la diversité religieuse…

C’était cela la tâche des Gens de la Famille (p), tâche consistant à épier tous les aspects de la réalité : La réalité culturelle, afin d’assainir les concepts qui donnent à des interprétations divergentes ; la réalité intellectuelle, afin de rajuster beaucoup d’idées qui prêtent à des confusions ; la réalité sociale, afin de réorienter la marche lorsque les gens dévient par rapport au droit chemin.

C’est dans cet esprit que L’imâm ar-Ridâ (p) rencontrait des Chrétiens, des Juifs, des Sabéens et des athées pour dialoguer avec eux, pour leur parler de l’Islam et pour discuter avec eux de leurs religions et de leurs idées. Selon les témoignages de ses contemporains qui étaient au courant de ces discussions, les adeptes de ces religions se trouvaient devant lui à court de réponse. Ils se taisaient comme le fait celui qui ne possède pas de preuve pour défendre son avis.

Pour connaître l’image de l’imâm ar-Ridâ (p) dans sa profondeur en tant que celui d’un homme porteur du Message, il est nécessaire de nous arrêter devant ce qui a été dit, à son compte, par certains de ses contemporains ou par certains savants ultérieurs.

Muhammad Ibn ‘Issâ al-Yaqtînî a dit : « Lorsque les avis ont divergé au sujet de Abû al-Hassan ar-Ridâ, on a rassemblé dix-huit mille questions qui lui avaient été posées ainsi que les réponses à ces questions ». Parmi les auteurs qui se référaient à lui et qui transmettaient ses paroles, on note Abû Bakr al-Khatîb, dans son « Târîkh » (Histoire), at-Tha’labî, dans son « Tafsîr » (Exégèse), as-Sim’ânî dans son « Traité » (Risâlat) et Ibn al-Mu‘tazz, dans son livre, ainsi que beaucoup d’autres (1).

Al-Hâkim, Abû ‘Abdullah al-Hâfiz, tient –selon sa propre chaîne de transmission- de al-Fadl Ibn al-‘Abbâs, qui tient de Abû as-Salt, ‘Abdus-Salâm Ibn Sâlih al-Harawî, qui a dit : « Je n’ai jamais connu quelqu’un d’aussi savant que‘Alî Ibn Mûssâ ar-Ridâ (p). Aucun savant ne peut le voir sans en donner un témoignage comme le mien.

Le calife abbasside al-Ma’mûn a rassemblé un grand nombre de savants de toutes les religions, ainsi que des savants appartenant à toutes les mouvances intellectuelles, des jurisconsultes et des théologiens, et il leur a demandé de polémiquer librement avec l’Imâm ar-Ridâ (p). L’Imâm (p) a pu les vaincre tous, et ils ont tous reconnu leur propre faiblesse comparée à la supériorité de l’Imâm dans tous ces domaines.

J’ai entendu ‘Alî Ibn Mûssâ ar-Ridâ dire : « Je m’asseyais à l’intérieur de la Mosquée du Prophète (P), à Médine, tout près du Sanctuaire Sacré où d’innombrables savants répondaient aux questions que posaient les gens. Chaque fois que l’un de ses savants se voyait incapable de répondre à une question, ils me désignaient tous de leurs doigts et ils m’envoyaient les questions auxquelles je donnais toujours les bonnes réponses » (2).

Ibrâhîm Ibn al-‘Abbâs, l’un de ses contemporains, a dit : « Jamais ar-Ridâ n’a été interrogé sur une question religieuse ou profane sans en connaître la réponse. Je n’ai jamais connu quelqu’un qui, comme lui, savait tout ce qui s’est déroulé depuis le début des temps jusqu’à son époque. Al-Ma’mûn le testait en lui posant des questions sur toutes les choses et toujours il lui donnait la réponse satisfaisante. Toutes ses réponses et ses paroles étaient tirées du Coran » (3).

En effet le Coran était la source de toute sa culture et de tous les détails des réponses qu’il donnait aux questions qu’on lui posait. Cela veut dire que, lorsque l’homme contemple dans le Coran, cherche à le comprendre, vit dans ses horizons et s’approfondit dans ses mystères, il devient capable de comprendre la vie sous tous ses aspects ; il pourrait savoir toutes ses lignes et tous ses détails, tantôt à travers l’inspiration coranique, tantôt à travers le contenu du Coran. L’Imâm (p) lisait le Coran et réfléchissait pour saisir son sens.

Il disait à ce propos : « Je n’ai jamais lu un Verset sans y réfléchir, sans réfléchir à la circonstance de sa révélation et au temps de sa révélation » (4).

Il a discuté avec beaucoup de philosophes et de soufis. Il s’adressait à chacun d’eux en prenant en compte son niveau de connaissance. Eux tous ont trouvé en lui un Imâm encyclopédiste qui n’avait de complexe vis-à-vis de n’importe quelle question, qui ne refusait de discuter d’aucune question. Il donnait plutôt sa science à tous et, comme nous l’avons dit, le Coran était toujours le point de départ de toutes ses réflexions.

Abû as-Salt a dit à ce propos : « Muhammad Ibn Ishâq Ibn Mûssâ Ibn Ja’far m’a rapporté de son père que Mûssâ Ibn Ja’far disait à ses fils : ‘Votre frère ‘Alî Ibn Mûssâ et le savant de la Famille de Muhammad. Instruisez-vous auprès de lui au sujet de votre religion et apprenez ce qu’il vous dit » (5).

L’un des compagnons proches de l’Imâm al-Kâzim (p), ‘Alî Ibn Yaqtîn, a dit : « Mûssâ Ibn Ja’far (p) m’a dit sans que ne lui pose une question : Celui-ci – en désignant du doigt son fils ar-Ridâ- est celui, parmi mes fils qui s’y connaît le plus en jurisprudence. Et je lui ai donné mon surnom » (6).

Al-Wâqidî, cité par le savant Ibn al-Jawzî, parle de l’Imâm ar-Ridâ (p) en ces termes : « Il était un homme de confiance pour ce qui est de sa science. Il prononçait des avis juridiques à la Mosquée du Messager de Dieu (p) à l’âge d’un peu plus de vingt ans ». (7). Al-Wâqidî lui-même rapporte, qu’en passant par Nishapour, lors de son voyage de Médine au Khorasan, l’Imâm ar-Ridâ (p) a été reçu par les savants de la ville comme Yahyâ Ibn Yahyâ, Ishâq Ibn Râhwayh, Muhammad Ibn Râfi’, Ahmad Ibn Harb et autres, qui étaient tous venus à la recherche des hadîth qu’il connaissait mais aussi pour être bénis par lui » (8).

Pour toutes ces raisons, nous estimons qu’il est nécessaire d’étudier toute l’œuvre de ce grand Imâm Infaillible, car son œuvre englobe tous les aspects de la philosophie, de la jurisprudence, de l’exégèse, de l’éthique et de l’action. Celui qui étudie l’œuvre de l’Imâm ar-Ridâ (p) peut ainsi acquérir une riche culture islamique multilatérale et multidimensionnelle.

C’est à cela que nous appelons lorsque nous évoquons les Traditions des Gens de la Famille (p). Nous ne devons pas nous contenter de l’aspect tragique de leur vie lorsque nous en parlons.

Nous devons parler aussi de leur patrimoine qui est une richesse pour l’humanité. Si nous l’étudions, l’expliquons et l’analysons, il nous sera possible de le présenter à l’humanité de l’époque contemporaine ; il nous sera possible d’inviter l’humanité à comprendre les Imâms (p) comme s’ils y étaient présents, comme s’ils se chargeaient eux-mêmes de traiter ses questions, de résoudre ses problèmes et, par conséquent, de la diriger sur le droit chemin.

Bibliographie

(1)- Manâqib آl Abû Tâlib, tome 4, p. 341
(2)- Bihâr al-Anwâr, tomme 49, p. 100
(3)- Al-Fusûl al-Muhimma fî Ma’rifat Ahwâl al-Umma, de Ibn as-Sabbag al-Mâlikî, p. 251
- ‘Uyûn Akhbâr ar-Ridâ, tome 2, p. 179
(4)- Ibid, p. 180
(5)- Bihâr al-Anwâr, tome 49, p. 100
(6)- As-Sadûq, ‘Uyûn Akhbâr ar-Ridâ, tome 1, p. 22
(7)- Sibt Ibn al-Jawzî, Tadhkirat al-Khawâss, p. 351
(8)- Ibid, p. 353

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