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mise a jour :Dim, 20 Aoû 2023 9pm

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Les Moyens D'accès Du Rapporteur Au Récit

Les moyens d'accès du rapporteur au récit                 


 Nous avons appris que le sanad (la chaîne de transmission) d'un récit (riwâyah) ou d'un Tradition, c'est l'ensemble des rapporteurs de ce récit, lesquels le relatent l'un à l'autre. Or, il y a plusieurs moyens qui permettent au premier maillon de la chaîne de transmission d'avoir accès à un récit qui sera transmis par les autres maillons de la chaîne. Al-Chahîd al-Thânî a mentionné dans "Al-Derâyah" différentes façons d'avoir accès au récit et de le transmettre:
 

1- L'entendre directement relaté par le chaykh:

C'est-à-dire du Traditionniste qui rapporte le récit ou la Tradition. Dans ce cas le rapporteur dit, citant le chaykh dont il a entendu le récit; «J'ai entendu Untel dire...» ou bien: «Untel m'a relaté...» ou encore: «Untel nous a informé...».

De cette façon nous apprenons que le moyen d'accès du transmetteur au récit est l'écoute directe du chaykh. Or, la connaissance du moyen d'accès au récit détermine dans quelle mesure nous pourrions adopter ce récit comme crédible.

Les uléma considèrent ce moyen comme le meilleur des moyens d'accès au récit.
 

 

2- La soumission (lecture) du récit au chaykh:

Certaines personnes qui s'intéressent à la mémorisation du Hadith, tombent sur un récit dans un livre ou entendent quelqu'un en réciter un. Elles le font entendre alors, après l'avoir mémorisé, au chaykh expert en Récit, et ce dernier en approuve l'authenticité. Le rapporteur écrit alors: «J'ai lu devant un tel (le nom du chaykh), - ou j'ai entendu quelqu'un lire devant Untel - ceci et cela... et il a approuvé».

Et le récit sera considéré comme accrédité, lorsqu'on aura établi la crédibilité de tous les maillons de la chaîne de chaykhs experts.
 
3- L'autorisation:
C'est la permission que le chaykh (l'expert en Hadith) donne à quelqu'un de citer et de transmettre le contenu d'un livre à d'autres, ou bien de relater les Récits parvenus par ouï-dire au chaykh lui-même, en lui disant: «Je t'ai autorisé à relater le livre untel...» ou bien: «Je t'ai autorisé à relater mes ouï-dire...»
 
4- La remise (monâwalah):

C'est le fait que le chaykh remet son livre - en donation ou en prêt - à son disciple en lui disant: «Ceci contient les Récits que j'ai entendus d'Untel, relate-le donc de ma part...» ou bien: «Je te donne l'autorisation de le relater en mon nom». Dès lors, le disciple peut relater, le contenu dudit livre en citant le chaykh.
 
5- L'écriture:
L'un des moyens d'obtenir un Récit du chaykh c'est l'écriture. Celui-ci écrit, ce qu'il relate, à l’intention d’une personne présente ou non, puis il l'autorise à relater ce qu'il lui a écrit. Dès lors, la personne à qui l'écrit est adressé peut en relater le contenu. Mieux, l'avis le plus répandu parmi les uléma est que cette personne peut le relater même si le chaykh ne rédige pas à son intention une lettre d'autorisation, car le fait d'avoir écrit à son intention le Récit comporte implicitement l'autorisation de le relater, à l'instar de la règle qui régit le rapport entre un muftî (quelqu'un qui émet une fatwâ - décret ou avis religieux) et la personne à qui est adressée la fatwâ (décret religieux). En effet, lorsque le muftî rédige une fatwâ, on peut valablement la transmettre et la diffuser même si le muftî n'a pas rédigé avec la fatwâ l'autorisation de sa transmission.
 
6- L'information (i`lâm):
Cela veut dire que le chaykh informe son disciple: «Les Récits figurant dans ce livre sont relatés par moi...» ou bien: «Ce hadith est relaté par moi... ou je l'ai entendu...» sans y ajouter: «Relate-le de ma part» ou «Je t'autorise à le relater».
Certains uléma ont admis l'adoption d'une telle source en se fondant sur l'information donnée par le chaykh au disciple, alors que d'autres ont refusé de l'adopter.
 
7- L'écrit trouvé (wajâdah):
C'est le fait que quelqu'un trouve un Récit relaté et rédigé par quelqu'un d'autre, sans que celui-ci le lui ait remis, ni ne l'ait autorisé à le relater, et sans qu'il l'ait entendu directement de lui. Mais un tel patrimoine requiert que l'on vérifie l'appartenance de l'écrit à celui qui est censé l'avoir écrit, avant de l'adopter comme maillon valable dans la chaîne de transmission, si, bien entendu l'auteur présumé de l'écrit trouvé est crédible.
Tels sont donc les principaux moyens de la réception du hadith d'une source directe et de sa transmission aux autres. Il est à noter que ce sont les hadith parvenus aux Musulmans à l'époque de la transmission qui ont été transmis par ces moyens.
Mais depuis que l'imprimerie a connu un développement important, que les science et les moyens de sa diffusion se sont répandus partout et que les Hadith et les Récits ont été compilés dans de grands corpus, tels que "Al-Kâfî", "Al-Bokhârî" et bien d'autres, ce sont ces corpus qui servent de source directe pour celui qui s'y réfère, et on n'a plus besoin de se référer aux chaykh du Récit ni de lui en demander l'autorisation.

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