Sam04202024

mise a jour :Dim, 20 Aoû 2023 9pm

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Chapitre 2 A la recherche du prophète (p)

Chapitre 2

A la recherche du prophète (p)


Après avoir écouté son frère, Abû Tharr dit: «Je ne suis pas satisfait de ton rapport. Je dois y aller moi-même pour le voir et l'écouter».

Abû Tharr effectua le voyage, arriva à la Mecque, entra dans l'enceinte de la Ka`bah et se mit à la recherche du Saint Prophète. Mais il n'y en trouva pas de trace et il n'en entendit pas parler non plus. Il resta là, cependant, jusqu'au coucher du soleil. Finalement, `Ali passa devant lui, et le voyant assis là, lui demanda: «Tu as l'air d'un voyageur. N'est-ce pas?»

- Abû Tharr: "Si!"

- `Ali: Viens avec moi.

`Ali l'amena chez lui. Ils marchèrent tous les deux sans échanger de paroles. Abû Tharr ne lui avait rien demandé avant d'arriver à la maison. Là, `Ali prépara la chambre d'Abû Tharr et celui-ci alla se coucher. Le lendemain matin, Abû Tharr repartit à la Ka`bah à la recherche du Prophète (ا). Il ne demanda à personne où pourrait se trouver le Prophète et personne ne lui en parla. Il attendit là avec anxiété jusqu'à la fin de la journée. `Ali arriva à la Ka`bah comme d'habitude et passa devant lui. Dès qu'il vit Abû Tharr, il lui demanda: «N'as-tu pas pu rentrer chez toi jusqu'à maintenant?»

 

- Abû Tharr: "Non!"

- "`Ali: Bon! Viens alors avec moi."

Alors qu'ils se dirigeaient à la maison sans se parler, Ali lui demanda:

-«Pourquoi es-tu venu ici?»

-Abû Tharr: "Je peux t'en dire la raison, si tu me promets de la garder pour toi."

- Ali: "Parle franchement sur tout ce que tu voudras. Je n'en dirai rien à personne."

- Abû Tharr: "Je viens d'apprendre l'apparition d'un homme qui se dit être prophète. J'avais envoyé mon frère pour parler avec lui, mais il est revenu sans pouvoir me fournir des informations satisfaisantes sur lui. A présent, je suis déterminé à le voir moi-même."

- Ali: "Cela tombe bien. Je vais justement le voir. Suis-moi. Entre là où j'entre. Si je pressens le moindre danger, je poserai mon soulier droit en restant debout près du mur. Quand je ferais ce geste, tu devras revenir sur tes pas."

Abû Tharr raconte: «Ali m'a emmené dans une maison où j'ai vu une lumière personnifiée. Dès que j'ai aperçu cet homme entouré d'un halo de lumière, j'ai été attiré vers lui et j'ai senti le désir de me jeter à ses pieds. Je l'ai salué en lui disant: «As-Salâm `Alaykum"[il était le premier homme saluant le Prophète de l'Islam d'une manière islamique avant d'avoir embrassé l'Islam].

Répondant à sa salutation, le Prophète lui dit: «Wa `Alaykum as-Salâm wa Rahmat-ullâhi wa Barakâtoh». Et de demander tout de suite: «Oui, que désires-tu?»

Abû Tharr répondit: «Je viens vers toi dans l'intention d'embrasser la foi». Le Prophète lui fournit quelques informations nécessaires et lui demanda de réciter la Formule de la conversion: «Lâ ilâha il-lal-lâh, Muhammadun Rasûl-ul-lâh».

Abû Tharr s'exécuta volontiers et entra ainsi au sein de l'Islam.

Puis, il prit congé du Saint Prophète et se dirigea vers la Ka`bah. En y arrivant, il vit un grand rassemblement d'infidèles Quraychites; il s'écria à leur adresse à haute voix: «O vous les Quraych! J'atteste qu'Allah est Un et que Mohammad est Son Prophète».

Cette voix effraya les Quraych, car elle sonna comme une insulte adressée à leurs dieux et ternit l'image de leurs "Lât" et "`Uzzâ". Ils furent profondément perturbés en ayant le sentiment que la dignité de leurs idoles étaient bafouée. Aussi, encerclèrent-ils Abû Tharr et se mirent-ils à le frapper si fort qu'il s'évanouit. Il serait bientôt mort sans l'arrivée soudaine de `Abbâs Ibn `Abdul al-Muttalib. Lorsque celui-ci vit qu'un dévoué de Mohammad était sur le point de mourir et ne pouvant pas le délivrer lui-même, il s'écria: «o gens! Que vous arrive-t-il? Vous êtes en train de tuer un grand homme de la tribu de Banî Ghifâr. Avez-vous oublié que vous entretenez des rapports commerciaux avec les gens de cette tribu et que vous leur rendez visite souvent. N'avez-vous pas peur de sa tribu?»

En écoutant ces paroles les gens cessèrent de lyncher Abû Tharr et se dispersèrent. Après leur départ, Abû Tharr qui baignait dans son sang quitta le lieu, et traînant ses pas, se dirigea vers le puits de Zamzam.

Il avait très soif en raison de ses blessures profondes et la perte du sang. Aussi se mit-il à étancher sa soif d'abord, et de se nettoyer par la suite. Puis, il alla voir le Saint Prophète en gémissant. Lorsque le Prophète (ا) le vit dans cet état lamentable, il fut affligé et lui demanda; «As-tu mangé ou bu quelque chose?»

- Abû Tharr: Maître! Je me suis senti un peu soulagé après avoir bu l'eau de Zamzam.

- Le Prophète: Il ne fait pas de doute que cette eau soulage.

Par la suite le Prophète essaya de consoler Abû Tharr et de lui offrir à manger.

Bien qu'Abû Tharr eût beaucoup souffert à cause de sa parole lancée aux visages des Quraych, sa ferveur religieuse ne lui permit pas de baisser les bras et de retourner dans son pays. Sa foi solide l'appelait à convaincre les Quraych que l'intelligence et l'entendement humains dédaignent la superstition et l'idolâtrie.

Il prit congé du Saint Prophète et se rendit à nouveau à l'enceinte de la Ka`bah. Là, il se mit sur un lieu élevé et se mit à prêcher: «O les Quraych! Ecoutez-moi. J'atteste qu'il n'y a de dieu qu'Allah et que Mohammad est le Messager d'Allah».

Mais en l'entendant, ces pervers qui avaient été déjà très choqués par le précédent discours d'Abû Tharr, sentirent s'ébranler la fondation de leurs dieux. Aussi se rassemblèrent-ils autour de lui en criant à tue-tête: «Tuez ce Ghifâri sans tarder, puisqu'il se permet d'insulter nos dieux».

Toute l'assemblée cria d'une seule voix: «Tuons Abû Tharr». Les gens se mirent à le battre si fort qu'il perdit connaissance.

`Abbâs Ibn Abdul al-Muttalib s'avança en voyant la scène, se jeta sur lui pour le protéger, comme la dernière fois, et dit: «O Quraych! Que vous arrive-t-il pour vouloir tuer un Ghifâri, alors que vous entretenez de bonnes relations avec sa tribu et que votre commerce se trouve florissant grâce à l'aide de sa tribu? Ecartez-vous! Que personne ne le touche plus».

Là encore, tout le monde fut sensible à l'argument d'al-`Abbas, et lâcha Abû Tharr, le laissant dans le coma. Lorsque ce dernier reprit connaissance, il se rendit au puits de Zamzam, pour boire de l'eau et pour nettoyer son corps taché de sang.

Selon `Abdullâh al-Subaytî, bien qu'Abû Tharr ait souffert encore de ses blessures, il continua ses prêches, conduisant les Quraych à penser que l'Islam se répandait autour d'eux, ce qui les inquiéta sérieusement.

En bref, Abû Tharr quitta le puits de Zamzam et se rendit chez le Saint Prophète. Lorsque celui-ci le vit dans cet état pitoyable, il lui dit: «O Abû Tharr! Où étais-tu et pourquoi es-tu dans cet état?». Abû Tharr répondit: «Je suis allé à la Ka`bah de nouveau. J'y ai fait un prêche et pris un bain de sang. Maintenant je viens auprès de toi, après m'être lavé avec l'eau de Zamzam».

Le Saint Prophète lui dit: «Abû Tharr! A présent, je t'ordonne de retourner dans ta ville tout de suite. Ecoute! Lorsque tu arriveras chez toi, ton oncle sera déjà mort. Et puisqu'il n'a d'autre héritier que toi, tu seras son unique successeur et le propriétaire de sa fortune. Dépense celle-ci pour la propagation de l'Islam. Bientôt j'émigrerai de la Mecque pour la ville des dattiers. Tu dois continuer ta tâche chez toi jusqu'à ce que j'eusse émigré». Abû Tharr dit: «Oui, mon maître. C'est très bien. Je vais partir rapidement pour m'occuper de la propagation de l'Islam».(1)
 
 
 

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