Sam04202024

mise a jour :Dim, 20 Aoû 2023 9pm

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Chapitre 4 Lors de l'émigration du prophète à médine

Chapitre 4

Lors de l'émigration du prophète à médine


Selon l'écrivain égyptien `Abdul-Hamîd Jawdat al-Sahar: «L'Islam se répandit à Médine comme un feu sauvage». La tribu de Ghifâr fut transportée de joie en voyant Médine accueillir l'Islam. Les Musulmans se félicitèrent de la conversion à l'Islam des Aws et des Khazraj, dont les hommes étaient considérés comme étant les plus éloquents, les plus guerriers parmi les Arabes et les meilleurs partisans de l'Islam. Chaque Musulman vit dans cet événement la Volonté d'Allah de faire triompher Sa Religion et d'aider le Saint Prophète à réaliser Sa Promesse.

Unays apporta à son frère Abû Tharr ces bonnes nouvelles et lui dit: «L'Islam s'est répandu à Médine. Les Aws et les Khazraj ont embrassé l'Islam!».

Abû Tharr annonça: «Le Messager d'Allah ira très bientôt les rejoindre et émigrera à Medine».

Unays regarda, d'un air surpris, son frère et lui demanda: «T'a-t-on déjà apporté cette information?».

Abû Tharr répondit: «Non, Pas plus que je ne savais rien jusqu'à ton arrivée, de la conversion des habitants de Yathrib (Médine) à l'Islam».

- Unays: Mais alors, comment sais-tu que le Messager d'Allah émigrera à Yathrib?

- Abû Tharr: Il m'avait dit, le jour même où je l'avais vu pour la première fois, qu'il irait à une ville de dattiers, et je pense que cette ville est Yathrib. Le Prophète avait dit la vérité.
 

- Unays: Est-il possible que sa tribu (les Quraych) le laisse partir avec les Musulmans sans penser qu'il reviendrait avec une armée pour l'attaquer?

- Abû Tharr: Les Quraych pourraient le laisser ou ne pas le laisser partir, peu importe. Mais lui en tout cas, il émigrera bientôt à cette ville. Evidemment, Seul Allah sait quand et comment cela arrivera.
* * *

Abû Tharr convertit sa tribu à l'Islam après être devenu lui-même Musulman. Puis il concentra ses efforts sur Médine. Depuis son retour de la Mecque jusqu'à l'émigration du Saint Prophète il s'occupa à prêcher l'Islam, et il continua à y appeler les masses.

Le Saint Prophète poursuivait son devoir de prêcher l'Islam et les Quraych continuèrent de faire leur devoir de le torturer pour l'empêcher d'accomplir son oeuvre. Ils le persécutèrent tellement qu'il n'y avait plus d'autre alternative que de s'en aller. Toujours est-il que l'Archange Jibrâ'îl (Gabriel) lui communiqua l'Ordre d'Allah de quitter la Mecque et de demander à `Ali de dormir dans son lit par diversion.

Le Saint Prophète s'exécuta. Après avoir laissé `Ali dans son lit pour faire croire aux Quraych qu'il dormait, il quitta la Mecque. Il se cacha pendant trois jours dans la grotte de Hirâ', puis il poursuivit sa route vers Médine.

Pendant ce temps, Abû Tharr attendait avec angoisse cette émigration, et les membres de sa tribu ne cessaient de demander à tout voyageur des nouvelles du Saint Prophète.

Lorsque les Ghifâr apprirent que le Saint Prophète était sur la route de Médine venant de la Mecque, ils furent très heureux. Abû Tharr sentit venir une vague de bénédiction vers les Musulmans. Il attendait avec impatience, comme les autres membres de sa tribu, l'arrivée du Saint Prophète à Médine. Les gens se rassemblèrent autour de lui pour lui poser des questions sur le Messager d'Allah, son tempérament, son visage etc. Il leur répondait: «Vous allez le voir très prochainement. Il est le meilleur de tous et dépasse toute l'humanité dans ses mérites».

Lorsque les gens étaient fatigués d'attendre, Abû Tharr gardait un oeil ouvert sur la route afin d'être le premier à informer les Musulmans de l'arrivée imminente du Saint Prophète, et à soulager leurs coeurs assoiffés et à en enlever la peur qu'ils éprouvaient pour lui, l'attente ayant duré très long temps.

Le temps passait. Les Ghifâr avaient un désir ardent de voir et d'accueillir le Saint Prophète. En jetant un coup d'oeil sur la route, Abû Tharr aperçut de loin un chameau. Tout le monde se mit à regarder les yeux d'Abû Tharr. Après quelques instants, Abû Tharr s'écria: «Par Allah, le Prophète est arrivé».

Al-`Allâmah al-Subaytî écrit à ce propos: «Le Saint Prophète exhalait une lumière. Tout le monde proclama d'une seule voix avec Abû Tharr «Grâce à Allah! Le Prophète est arrivé».

Abû Tharr se lança sans tarder vers le chameau du Messager d'Allah et en attrapa les rênes».

Les gens se mirent à crier avec enthousiasme: «Allâhu Akbar» (Allah est le Plus Grand) autour du Saint Prophète. Tout le monde, les femmes, les vieux, les jeunes, les garçons et les filles, criait avec joie: «Le Prophète d'Allah est venu!». «Le Prophète d'Allah est venu!».

Le Saint Prophète descendit du chameau et récita le Saint Coran. Sa voix pénétra tout de suite les coeurs des masses qui l'attendaient impatiemment. Puis, il commença à prêcher. Les gens s'avancèrent par fournées vers lui pour prêter serment d'allégeance. Abû Tharr était débout tout près du Saint Prophète, et ressentait une fierté et une joie indescriptibles.

La tribu de Ghifâr se présenta devant le Prophète (ا) et lui dit: «O Prophète d'Allah! Abû Tharr nous a appris tout ce que tu lui avais dit. Aussi sommes-nous devenus Musulmans et attestons-nous que tu es le Prophète d'Allah».

Par la suite les gens de la tribu Aslam dirent: «Nous aussi avons embrassé l'Islam de la même façon que nos frères (Ghifâr)». Le Prophète d'Allah en fut heureux, et levant ses mains vers le ciel, il pria: «O Seigneur des mondes! Accorde Ton Pardon aux Ghifâr et protège les Aslam».

La foule semblait joyeux et ne cessait de regarder le visage éblouissant du Messager d'Allah, d'après `Abdul Hamîd Jawdat as-Sahar qui écrit: «Les gens se mirent à regarder le visage du Prophète (ا) attentivement. Ils remarquèrent que c'était un homme au visage brillant, aux lèvres souriantes et au caractère agréable. Il n'était ni maigre ni mince ni gros. Il avait les traits beaux. Ses yeux étaient grands et noirs, ses cils longs, son arcade entre le noir et le brun, ses cheveux noirs, le cou long et la barbe épaisse. Il était plein de dignité lorsqu'il gardait le silence et il inspirait le respect lorsqu'il parlait. Il parlait d'une façon agréable. Il n'était ni taciturne ni bavard à la voix forte. Il paraissait plus beau de loin et plus beau de près. Il était de taille moyenne: ni tellement grand qu'il semblerait déplaisant à regarder ni tellement petit que les gens paraîtraient le regarder de haut».

Ensuite, le Prophète se mit en route vers Médine et Abû Tharr retourna chez sa tribu.

Lorsque le Messager d'Allah arriva à Médine, il eut droit à un accueil chaleureux. Dès son arrivée, il prêcha le message de l'Islam. Abû tharr qui n'avait pas pu l'accompagner à Médine resta dans sa tribu si longtemps qu'il ne put participer aux trois grandes batailles de l'Islam: la bataille du Badr en l'an 2 de l'Hégire, de Uhud en l'an 3 et d'al-Ahzâb en l'an 5.

Après la bataille d'al-Ahzâb, un verset coranique fut révélé qui conduisit Abû Tharr à partir pour Médine. En effet, un jour, alors qu'il faisait les récitations de l'après-prière du Maghrib dans la mosquée de sa ville, il entendit un homme réciter le verset: "O vous les Croyants! Vous indiquerai-Je un marché qui vous sauvera d'un châtiment douloureux?" (Sourate al-اaff, 61:10). Ayant réfléchi sur la signification de ce verset, il fut soucieux du Jihâd (Guerre Sainte), et il dit à Unays: «Je partirai à Yathrib demain».

- Unays: C'est bien! Vas-y. Qu'Allah t'y conduise sain et sauf! Mais dis-moi quand comptes- tu revenir?

- Abû Tharr: Je ne reviendrai pas. Je consacrerai le reste de ma vie au service du Saint Prophète.

- Unays: O frère! Tu es devenu un vrai croyant et la foi semble avoir pénétré ton coeur et ton âme. Ta tribu et les tiens ont énormément besoin de toi ici. Ton départ représentera une grande perte pour nous. Je crois donc que tu devrais renoncer à ton projet de partir pour Médine, et passer ta vie avec nous.

- Abû tharr: Le Saint prophète est meilleur que les gens d'ici. J'ai déjà manqué trop à de devoirs: Le Saint Prophète a livré la Bataille de Badr, et je n'ai pas pu y assister. Il a combattu à Uhud et je n'ai pas pu l'y joindre. Il s'est engagé dans la Campagne d'al-Ahzâb et je n'ai pas pu être à ses côtés. Jusqu'à quand devrais-je être au service de ma tribu en me privant des bénédictions découlant du martyre? Ce que j'ai fait jusqu'à maintenant est largement suffisant. A présent, je ne suis pas disposé à renoncer, même l'espace d'une fraction de seconde, à mon idée de partir pour Yathrib.

- Unays: A mon avis, tu devrais rester chez toi comme d'habitude. Le Saint Prophète t'appellera lui-même lorsqu'il aura besoin de toi. Réfléchis! Il y avait beaucoup de personnes qui étaient dans leurs maisons et qui sont parties vers Médine lorsque le Saint Prophète les a appelées.

- Abû Tharr: Le délai d'attente est écoulé. Même si le Prophète ne m' appelle pas, j'ai quand même une obligation dont je dois m'acquitter, et cela sans attendre que l'on m'y convie. Je n'attendrai plus, j'irai sans invitation.

- Unays: D'accord! Mais pas de précipitation. Prends les provisions nécessaires pour le voyage.

- Abû Tharr: Je n'ai besoin d'aucune provision. Quelques morceaux de pain sec me suffiront.

Abû tharr abandonna ainsi terre et maison pour gagner Médine. Une fois arrivé à destination, il eut l'honneur de rejoindre le Prophète et de rester en sa compagnie.

Il avait l'habitude de passer toute la nuit à la Mosquée du Prophète et de rencontrer les gens pendant la journée. Il mangeait avec le Prophète (P) et il ornait sa vie matérielle de piété et de vertu. Il se consacrait pleinement à l'apprentissage de Hadith (Tradition du Saint prophète) par coeur.

Après son arrivée à Médine, Abû Tharr était tombé malade à cause du changement de climat. Le Saint Prophète apprit la nouvelle de sa maladie et vint le voir. Il lui dit: «Abû Tharr! Tu dois rester quelques jours à l'extérieur de Médine, là où les chameaux, les moutons et les chèvres du Trésor public broutent. Et prends note que tu ne dois manger comme aliment que du lait pendant ton séjour à cet endroit».

Aussitôt qu'il reçut cet ordre du Prophète (P), Abû Tharr partit avec son épouse pour l'endroit désigné. Sa maladie fut dure à supporter pendant quelques jours, mais peu à peu il recouvra sa santé, ce qui lui permit de consommer son mariage avec son épouse. Là, un problème se posa. Après l'acte sexuel, l'Islam exige que l'on prenne un bain rituel (Ghosl) pour pouvoir accomplir les prières obligatoires. Or, il lui était difficile de se procurer de l'eau. Jusqu'alors il ne savait pas le mode de l'accomplissement du tayammum(2), lequel est justement prévu comme solution de rechange lorsque l'accomplissement du bain rituel est difficile ou impossible pour une raison ou une autre. Ainsi, il se trouva dans l'embarras pendant un certain temps, ne sachant pas comment s'acquitter de ses obligations religieuses. Finalement, le bons sens lui commanda d'aller voir le Prophète. Aussi enfourcha-t-il un chameau et se dirigea-t-il vers le Messager d'Allah.

Dès que le Saint Prophète aperçut Abû Tharr, il lui sourit, et avant que ce dernier ouvre sa bouche, il lui dit: «Abû Tharr! Ne te soucie pas. L'eau est préparée pour toi ici et maintenant». En effet, une servante apporta l'eau, et Abû Tharr put, ainsi, prendre le Bain Rituel. Après quoi, il revint vers le Prophète, lequel saisit l'occasion pour lui apprendre le mode de tayammum(3).

Alors qu'Abû Tharr continuait à mener sa vie en compagnie du Saint Prophète, l'heure de la Bataille de Tabûk sonna en l'an 9 de l'Hégire. Selon les historiens, lorsque le Prophète (P) apprit que les Chrétiens de la Syrie venaient de prendre la ferme résolution d'attaquer Médine avec une armée forte de quarante mille hommes envoyés par le Roi de Rome (Hercule), il décida de prévenir cette attaque en marchant à la tête d'une force armée musulmane de trente à quarante mille hommes, sur la Syrie. En même temps, il nomma `Ali Gouvernant adjoint de Médine. Une fois son armée levée, il quitta Médine pour la Syrie.

Après le départ du Prophète (P), les Hypocrites, s'évertuèrent à se moquer de `Ali en lui disant que le messager d'Allah l'avait laissé derrière lui pour porter son fardeau. Voulant se démontrer que les Hypocrites disaient là des mensonges, `Ali décida d'aller voir le Prophète. Lorsqu'il rejoignit ce dernier à Jaraf, il lui expliqua la raison de sa venue et la moquerie des Hypocrites.

Le Prophète (P) lui dit: «Les Hypocrites sont des menteurs. Je suis venu ici après t'avoir désigné comme mon député. O `Ali! N'es-tu pas content que ton grade soit monté! Tu es à moi ce que Hârûn fut à Mûsâ, à cette différence près qu'il n'y aura pas de prophète après moi».(4) Il voulait dire par là que de même que Mûsâ avait nommé Hârûn comme son député avant d'aller au Mont Tûr, de même lui (le Prophète Mohammad) l'élevait au rang de son représentant.(5)

Après cette explication, `Ali retourna à Médine et le Prophète se dirigea vers Tabûk qui se trouvait à une distance de dix étapes de Damas et de Médine à la fois, et sur la frontière de l'Empire romain de l'époque.

Lorsque le messager d'Allah atteignit Tabûk, il y resta une vingtaine de jours. Pendant son séjour dans cette localité, il s'appliqua à envoyer tout autour des brigades qui avaient pour mission principale l'appel à l'Islam. Mais aucune armée romaine ne vint à leur rencontre. Le Prophète (P) rebroussa donc chemin. Pendant son retour, alors qu'il traversait la vallée de `Aqabah Thî Fatq, les Hypocrites projetèrent d'attenter à sa vie en effrayant son chameau pour qu'il le jette par terre. Mais l'attentat fut un échec et le Prophète fut sauvé par `Ammâr Ibn Yâcir et Huthayfah Ibn Yaman. Après que le Prophète eut traversé la vallée, il divulgua à Huthayfah les noms des Hypocrites qui avaient attenté à sa vie à la faveur de la nuit, et lui intima l'ordre de garder cela pour lui. Des "Compagnons"notables figuraient sur la liste des noms divulgués par le Prophète.(6)

Selon Tah-thîb al-Tah-thîb, les gens impliqués dans cet attentat tentèrent en vain de savoir de Huthayfah si leurs noms étaient sur la liste. Finalement, l'un d'entre eux ne pouvant plus supporter sa trahison reconnut auprès de Huthayfah sa participation à l'attentat: «Que tu me le dises ou non, par Allah, lança-t-il, j'ai été l'un d'eux».

En tout état de cause, le Prophète retourna sain et sauf à Médine au mois de Ramadhân.

Au moment du départ de l'armée des Musulmans vers la Bataille de Tabûk, Abû Tharr se trouvait aux côtés du prophète. Mais son chameau étant trop faible et trop maigre, il ne put pas aller à la même allure que la caravane. Il réussit quand même à marcher sur la trace de celle-ci, mais avec un retard d'une distance de trois jours de voyage. Il fit tout son possible pour rejoindre la caravane mais sans succès. Il se sentit très affligé de ne pas pouvoir se joindre aux troupes.

Selon une autre version, lorsque Abû Tharr fut resté derrière la caravane, quelqu'un attira l'intention du Prophète sur la difficulté qu'il avait rejoindre les troupes. Le Saint Prophète répondit: «Laisse-le se débrouiller tout seul. Il réussira si Allah le veut». Ainsi la caravane avança, laissant Abû Tharr dans la perplexité et l'anxiété. Parfois, il pensait parfois revenir à Médine, et parfois il se disait qu'il fallait à tout prix parvenir à Tabûk, car l'idée de rester loin du Prophète le tourmentait. Il pressait son chameau avec excitation pour qu'il avance, mais ce dernier n'avançait pas à cause de sa faiblesse. Constatant qu'il était inutile d'essayer de forcer son chameau fatigué d'avancer, il en descendit et le déchargea pour porter lui-même ses bagages sur son propre dos et il se mit à marcher à pied. Comme il faisait très chaud à cette saison, il avait, tout le temps, une soif terrible et insupportable. Aussi se mit-il à la recherche d'eau. Lorsqu'il aperçut un peu d'eau de pluie au fond d'une fosse, il y accourut, et sans perdre un moment, il y en puisa dans le creux de sa main pour désaltérer. Mais l'eau était si fraîche qu'il pensa subitement qu'il ne convenait pas d'en boire avant que le Saint Prophète ne le fasse. A cette idée, il rejeta l'eau de sa main pour remplir une aiguière afin de l'apporter au Saint Prophète.

Malgré sa soif et son épuisement extrêmes, il continua seul sa route en portant précieusement l'outre remplie d'eau. Lorsqu'il arriva à la frontière de Tabûk les Musulmans l'aperçurent et informèrent le Prophète de l'arrivée d'un voyageur sinistré. Le Prophète dit sur-le-champ: «C'est mon Compagnon Abû Tharr. Allez vite me l'amener». Entendant cet ordre du Prophète, les Compagnons s'exécutèrent et emmenèrent Abû Tharr auprès du Messager d'Allah.

Après s'être enquis de sa santé, le Prophète lui demanda: «O Abû Tharr! Tu as de l'eau sur toi. Pourquoi donc, tu as l'air tellement assoiffé?».

- Abû Tharr: Certes, Maître, l'eau est là, mais je ne peux pas en boire.

- Le Prophète: Et pourquoi cela?

- Abû Tharr: O Seigneur! Sur mon chemin, j'ai trouvé de l'eau fraîche au pied d'une colline, mais ma conscience ne m'a pas permis d'en boire avant toi. C'est pourquoi je l'ai apportée pour toi. J'en boirai une goutte après que tu en auras bu.

Le Saint Prophète lui fit alors cette prédiction: «O Abû Tharr! Allah te couvrira de Sa Miséricorde. Tu vivras et tu quitteras ce monde seul. Tu seras ressuscité seul le Jour du Jugement. Tu entreras dans les cieux seul. Un groupe d'Irakiens seront bénis grâce à toi, car, après, ta mort, ils te laveront, t'envelopperont dans un linceul, et prieront sur toi».

Cet incident ne montre pas seulement l'amour et le dévouement incomparables d'Abû Tharr pour le Prophète, mais il offrit au Messager d'Allah l'occasion de prévoir les troubles et les calamités dont sera victime ce noble Compagnon. Il ressort clairement de l'affirmation du Savant Chiite rénovateur, Al-`Allâmah al-Majlici que le Prophète avait jeté à diverses occasions la lumière sur les événements auxquels Abû Tharr aura à faire face, prédictions qui se réalisèrent toutes. Il cite à ce propos un récit rapporté par Ibn Babwayh (citant `Abdullâh Ibn `Abbâs), et selon lequel, un jour, alors que le prophète était assis dans le Masjid de Quba, entouré d'un certain nombre de Compagnons, il dit: «Le premier homme qui va traverser la porte de ce masjid (mosquée) sera au nombre des gens des Cieux». Peu de temps après, Abû Tharr entra par cette porte. Il était le premier homme venant de l'extérieur tout seul. A son entrée, le Prophète dit: «O Abû Tharr! Tu es parmi les gens des Cieux». Et d'ajouter: «Tu seras banni de la Mecque à cause de ton amour pour les Gens de ma Famille (Maison) - Ahl-ul-Bayt -. Tu vivras sur une terre étrangère et tu mourras dans la solitude. Un groupe d'Irakiens seront bénis pour t'avoir fait le bain funéraire, pour avoir enveloppé ton corps dans un linceul, et ils seront de ce fait avec moi au Ciel».

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