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mise a jour :Dim, 20 Aoû 2023 9pm

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La Perplexité De Bilâl

La Perplexité De Bilâl


Chaque matin, lorsque le soleil se levait derrière les montagnes pour dévisager la vie humaine tumultueuse, les Mecquois donnaient l'impression de vaquer à leurs occupations quotidiennes. Toutefois, la perplexité et les mauvais desseins ne les abandonnèrent pas à leur sort, et maintinrent leurs esprits préoccupés. Ils réfléchissaient la nuit, se rassemblaient pendant la journée et se dispersaient tard le soir. L'angoisse restait le trait marquant de tout un chacun.

Bilâl ne demeurait pas à l'écart des Mecquois, et de leurs préoccupations. Tantôt il pensait sérieusement à l'Appel du Saint Prophète et tantôt réfléchissait sur sa propre foi autant que sur celle des autres. Déconcerté, il ne savait plus quoi faire ni quelle voie choisir.

Quelques fois il se disait: «Cet Appel de Mohammad satisfait l'intellect de l'homme. Toutefois, il est impossible que cette société qui se prosternait devant les idoles depuis si longtemps puisse renoncer à son objet d'adoration». Parfois il pensait: «Si les opposants le permettaient, il serait possible que la nouvelle Foi prévale. Mais que pouvait faire un individu face à ce monde d'idolâtrie?»

Après un certain temps passé dans cette incertitude, une lumière éclaira l'intellect de Bilâl, son esprit s'ouvrit et sa conscience fut réveillée et il se dit: «Il me semble que le Messager d'Allah a raison. Ce qu'il dit doit être correct».

 

Un tempête se déchaîna au plus profond de son coeur. On aurait dit que Bilâl avait atteint un autre monde et que son âme était au zénith des ciels, et survolait les hautes montagnes et les déserts arides, parcourant les prairies et les palmeraies verdoyantes pour clamer haut et fort que ces galaxies avec ces ciels et ces magnifiques étoiles et ce système minutieux qui les gouverne, que les levers et cochers du soleil et de la lune et l'apparition des quatre saisons et la création des êtres humains et des animaux de la nature, ne dépendent aucunement, dans leurs existence, d'idoles inertes, mais que leur Seigneur est certainement quelqu'un d'autre.

Ainsi Bilâl leva sa tête vers le ciel et s'écria:

«Je l'ai trouvé! Je l'ai trouvé! J'ai trouvé enfin ce qui préoccupait mon esprit pendant si longtemps. Oh! Comme j'avais tort!.

»Ces idoles sans vie pourraient-elles être les créateurs de ce monde magnifique? Ces pierres taillées et sculptées de nos propres mains pourraient-elles être nos créateurs et les créateurs de la terre et des cieux? Une idole pourrait-elle apporter le jour et la nuit? Ces statues aux formes grossières pourraient-elles entraver et nuire au mécanisme minutieux et fragile de ce monde?

»Non! Jamais! Elles ne possèdent point un tel pouvoir. J'avais tort. Les gens ont tort. Je dois aller voir le Messager divin qui a communiqué cet Appel vivifiant à l'humanité. Je peux lire cette vérité sur le visage lumineux et angélique du Messager. Je l'aime du fond du cur. C'est un homme intègre qui s'est maintenu à l'écart de cette société corrompue et de ses abominables pratiques. Les mains criminelles de la société n'ont pas pu le vaincre. Il est le seul homme à s'être élevé courageusement contre les coutumes et les traditions honteuses de cette époque, et afin de se tenir loin de l'arrogance des gens il n'hésita pas à se réfugier une bonne partie de sa vie dans une grotte de la montagne.

»Il semble qu'il ait trouvé la société tellement ignoble qu'il ne supportât plus de vivre parmi ses habitants, ce qui explique sa retraite spirituelle à l'écart de cette société et de ses pratiques viles et blâmables. Et il allait s'attacher dorénavant à réformer les mentalités et les murs dépravées de cette société corrompue».

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