1- Le besoin d'être relié à l'Absolu:
L'attitude du non-être, de la perdition, signifie pour l'homme qu'il est un être en perdition constante, n'appartenant point à un absolu sur lequel il pourrait s'appuyer pour trouver aide et vision claire du but et associer son mouvement à celui de toute l'existence. Ce mouvement vers l'anéantissement est un mouvement au hasard comparable à celui d'une plume emportée par le vent. La plume est influencée par des facteurs qui lui sont extérieurs sans pouvoir jamais influencer quoi que ce soit. Il n'y a pas d'accomplissement dans la marche historique de l'homme sans une relation à un absolu.
Mais cette dernière relation peut nous mener, par ailleurs, à l'autre attitude qui guette constamment l'homme: celle qui érige le relatif en absolu.
L'homme lie sa soumission à une sauve (se soumet à une cause) de sorte que cette appartenance lui permette de se d'avancer continuellement, mais sa loyauté se seize graduellement et perd de vue les circonstances relatives dans lesquelles elle se trouve être juste.
L'esprit humain en déduira un «absolu» sans limite pour la réponse à ses demandes. Dans la terminologie religieuse un tel «absolu» se transforme en un dieu adoré au lieu d'un besoin demandant à être satisfait.
Quand le relatif se transforme en un «absolu», en un dieu de cette sorte, il devient un facteur d'encerclement du mouvement de l'homme, il gèle ses capacités propres à créer et à se développer et il paralyse sa marche:
«Ne place point une divinité à côté de Dieu, sans quoi tu serais honni et abandonné!»
(Coran, 17: 22)
Ceci est un fait réel s'appliquant à tous les dieux que l'humanité a créés durant l'histoire, que ce soit du temps de l'adoration idolâtre ou dans les temps postérieurs.
De l'époque des tribus à celle de la science, nous trouvons une série de dieux qui empêchèrent les hommes qui les adoraient d'accomplir un progrès précis.
L'homme faisait ainsi donner (ainsi l'homme donnait) son alliance à la tribu. C'était un besoin affectif dicté par ses circonstances de vie particulière (les circonstances particulières de sa vie. Mais il exagéra, faisant un absolu de cette tribu, devenant incapable de voir les choses autrement que par le biais de son clan. Ainsi la tribu devint un obstacle dans la voie de sa progression.
L'homme moderne donne légitimement son alliance à la science qui éclaire pour lui le chemin menant au contrôle de la nature, mais il exagère parfois son attachement, en faisant une alliance absolue. Il en vient à adorer la science, refusant pour l'amour de son «Dieu-Science» tout idéal en fait ne pouvant être mesuré ou observé au microscope.
Toute chose relative, donc limitée, lorsqu'elle devient un absolu se transforme, au moment de la maturité intellectuelle, en une bride pour l'esprit qui en a fait un dieu.
Cependant la marche humaine vers l'avant requiert un absolu! Cela doit être un véritable absolu, capable d'englober et de dominer la marche évolutive, de la maintenir sur le droit chemin quelque soit son degré d'avancement et d'effacer tous les «dieux» qui pourraient l'encercler!
Ainsi le problème peut-être résolu dans ses deux aspects!