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mise a jour :Dim, 20 Aoû 2023 9pm

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Sous le Califat de 'Othman

Sous le Califat de 'Othman



C'est surtout à partir du Califat de 'Othman qu'al-Hassan, déjà mature et dépassant la vingtaine, commence à donner la mesure de sa personnalité et à présenter les signes d'un futur digne successeur du Messager. Jour après jour, les principes et les qualités que lui avaient transmis et inculqués son grand-père et son père devenaient plus évidents.

Auréolé du prestige du Prophète et imprégné du savoir, de l'éloquence et du courage de l'Imam 'Alî, il conquit vite une place de choix dans les premiers rangs des compagnons et des grandes figures de la Ummah. Grand connaisseur de la Chari'a, esprit judicieux, combattant et défenseur intransigeant de l'intégrité du message et de la Sunna du Prophète, il participa par ses actes et ses opinions aux affaires de l'Etat islamique et à la défense de son unité et de son intégralité.

S'il fut souvent présent dans les séances du Calife, il ne manqua pas de s'engager dans les armées islamiques qui s'apprêtaient à traverser le Maghreb et la lointaine Afrique pour le besoin de la cause islamique.

A diverses occasions, l'Imam al-Hassan montra en présence de 'Othman et de hauts dignitaires de la Ummah qu'il était un homme d'ijtihâd (jugement personnel déduit des préceptes de la Chari'a) et qu'il avait son mot à dire concernant les grandes affaires de l'Etat islamique. Aussi n'hésitait-il pas à dire son mécontentement de certains de l'entourage du Calife, tels les ex-Tulaqâ' qui passaient souvent outre aux règles de la Chari'a.

 

Mais ce souci de préserver l'expérience de tout ce qui constituerait un accroc à la morale islamique n'empêchait pas al-Hassan de manifester, sous l'impulsion de son père, et dès les premières années de sa maturité, un autre souci majeur: sauvegarder l'unité de l'Islam.

Aussi son mécontentement à l'égard de l'entourage de 'Othman ne le détourna-t-il pas de son devoir de défendre ce dernier, Calife officiel des Musulmans et symbole de leur unité, et de se tenir à ses côtés, prêt à se sacrifier pour le protéger contre les masses des contestataires qui, exaspérés par la corruption prolongée du gouvernement, s'apprêtaient à attenter à sa vie.

Ainsi, dès la première heure où s'est déclenchée l'émeute qui allait déboucher sur l'assassinat de 'Othman, al-Hassan fut parmi les rares médinois qui se sont battus contre les rebelles.

Lorsque, par la suite, 'Othman se voyant assiégé, écrit à l'Imam 'Alî pour l'informer de la gravité de sa situation, celui-ci malgré sa brouille avec le Calife, dépêcha al-Hassan à la tête d'un groupe de ses partisans et proches, avec armes et munitions, en leur demandant de garder la maison du Calife.

Et s'adressant à ses deux fils, il leur dit: «Prenez vos épées et tenez-vous près de la porte de la maison de 'Othman. Empêchez quiconque de l'atteindre».(60) Ainsi, al-Hassan et les siens furent là encore les premiers à venir au secours du Calife assiégé lorsque le danger commençait à se préciser.

Cette attitude suscita la gêne de quelques Compagnons restés les bras croisés et conduisit certains d'entre eux, tels Talhah et al-Zubayr, à mobiliser leurs fils, pour ne pas être accusés de manquement à la solidarité.

Paré de son épée et de tout un équipement de guerrier, al-Hassan entra chez 'Othman et lui fit savoir sa détermination à le défendre jusqu'au bout. Ce dernier, touché par cette bonne intention, protesta: «Non, rentre chez toi! J'attends que Dieu décide de mon sort».

Mais ayant reçu de son père l'ordre formel de ne quitter 'Othman sous aucun prétexte, al-Hassan se tourna vers les assiégeants et chargea avec ses compagnons pour les disperser.

Le Calife toujours soucieux de ne pas mettre en danger la vie de ses défenseurs cria à leur adresse: «Par Dieu, par Dieu! Vous êtes dégagés de l'obligation de me soutenir. Celui qui croit me devoir obéissance, doit rester chez lui, car les gens en veulent à moi personnellement».

Et voyant al-Hassan s'acharner contre les rebelles malgré sa blessure, il le supplia: «Ô neveu! Ton père doit être en plein chagrin. Je t'adjure d'abandonner ...».

Dans le camp des révoltés les flèches des combattants en colère continuaient à se diriger en direction de la maison de 'Othman. Les assiégeants ayant remarqué la blessure du petit-fils du Prophète et craint par conséquent que cela ne provoque la mobilisation générale des Banî Hâchim(61) s'éloignèrent momentanément.

Le Calife pour sa part resta à la maison et continua à adjurer la poignée d'hommes venus à son secours de se retirer, ce que la plupart d'entre eux finirent par faire. Quant à al-Hassan, ni sa blessure ni les adjurations de 'Othman ne purent entamer sa détermination de veiller à la sécurité du Calife.

Aussi resta-t-il avec quelques autres notables devant la porte du Calife pour barrer la route aux rebelles. Ceux-ci appréhendant un affrontement généralisé avec les Hâchimites, finirent par contourner la maison de 'Othman pour éviter un accrochage risqué avec les défenseurs du Calife, et la pénétrèrent en l'escaladant.

Lorsqu'al-Hassan et son frère, se rendant compte de la manoeuvre des assaillants, se précipitèrent à l'intérieur de la maison califale, ils furent consternés en trouvant 'Othman déjà assassiné.

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