Ven03292024

mise a jour :Dim, 20 Aoû 2023 9pm

Conclusion

Conclusion


Le souvenir de l'Âge d'Or de Médine est demeuré, au coeur de l'Islam, comme une impulsion vers un inaccessible idéal constamment trahi par les événements. Enrichie par les apports des Mawalis perses, et centrée autour des prétentions dynastiques des Alides, cette impulsion s'est traduite par le développement du shiisme.

l'idéalisme shiite s'est incarnée d'une part dans l'action politique. Les révoltes se sont presque toutes soldées par des défaites militaires ou des trahisons. Mais l'échec du Califat fatimide à réaliser les idéaux du shiisme fut infiniment plus tragique, car on ne pouvait ni l'imputer à un ennemi extérieur, ni invoquer un éventuel «retour du Mahdi» à venir. Il en a résulté l'éclatement du shiisme militant en factions qui ont dû se limiter à des actions de harcèlement.

D'un autre côté, le shiisme s'est éloigné de l'action politique en mettant l'accent sur la pureté de l'idéal – le report de sa réalisation dans un avenir indéfini, incarné par le retour du Mahdi – et le culte de martyrs tels Hoseyn, dont le mythe a certainement exagéré la naïveté.

Paradoxalement, si on les compare avec ceux de la branche révolutionnaire, les résultats du shiisme duodécimain semblent appréciables : une certaine domestication du pouvoir, une grande indépendance du clergé, et la survie, à long terme, de l'idéalisme shiite.

Bien sûr, le shiisme duodécimain a beaucoup été dénoncé pour ses compromissions et son esprit de collaboration avec le pouvoir. Mais sans se pencher outre mesure sur la nature et la signification d'événements qui dépassent largement le cadre de cette recherche, il faut pourtant admettre que les Islamistes se sont largement appuyés sur ses acquis pour prendre le pouvoir en 1979.

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