La contrainte et le libre arbitre

Al-Alaoui a dit: Aussi, parmi vos dérives et mensonges –vous les sunnites– concernant Dieu, à qui la gloire est due, votre allégation selon laquelle: Allah oblige les êtres humains à Lui désobéir et à commettre les péchés et ensuite Il les punie?

Al-Abbassi a dit: Cela est vrai du moment que Dieu a dit dans le Coran:«Et celui que Dieu égare ne saurait trouver d’autre guide»(sourate Ghafir, v:33). Et Il a dit aussi :«Ceux dont Allah a scellé les coeurs» (sourate at-Tawba, v:93).
Al-Alaoui a dit: Pour ton affirmation selon laquelle cela figure dans le Coran, la réponse est que, dans le Coran, il y a des métaphores et des métonymies qu’il faut comprendre. Donc, ce qu'il faut comprendre de l'expression «celui que Dieu égare» est que Dieu délaisse l'homme désobéissant  et le néglige de sorte qu’il finit par s’égarer. C’est comme d’ailleurs lorsqu’on dit: «le gouvernement a corrompu les gens », ce qui signifie qu'il les a abandonnés à eux-mêmes, sans manifester un quelconque intérêt à leur égard. Ceci d’une part. Et, d'une autre part,  n’as-tu pas lu le verset où Dieu le Très-Haut a dit: «Dieu n’ordonne jamais de commettre des turpitudes» (sourate al-A‘raf, v:28), et celui où Il a dit :«Nous lui avons indiqué le chemin à suivre, libre à lui ensuite de choisir la voie de la reconnaissance ou celle de l’infidélité»(sourate  al-Insan, v:3). Et enfin, il n’est pas concevable rationnellement que Dieu puisse ordonner de commettre le péché et ensuite en punir l’auteur. Cela n’est même pas imaginable chez les gens ordinaires, que dire alors de Dieu le Juste, l'Exalté, gloire à Lui, qui est au-dessus de ce que racontent les polythéistes et les injustes, très loin au-dessus.

Le roi a dit: Non, non, il n’est pas possible qu’Allah contraigne l'homme à Lui désobéir pour ensuite le punir. Cela relève de la pure injustice, or que Dieu est exempt d’injustice et de corruption. Le Coran a dit: «Cependant, Allah n’est point injuste envers Ses serviteur». Mais, je ne crois pas que les sunnites se conforment à l’opinion avancée par al-Abbassi?

Puis il a dit au vizir: Est-ce que les sunnites admettent ça?

Le vizir a dit: Oui, c’est ce qui est répandu entre les sunnites!

Le roi a dit: Comment soutiennent-ils des choses qui sont en contradiction avec le jugement de la raison?

Le vizir a dit: Ils ont pour cela des interprétations et des argumentations.

Le roi a dit: Quels qu’en soient les interprétations et les raisonnements, cela relève de l’insensé et je ne peux  être que de  l'avis de monsieur al-Alaoui affirmant que Dieu n’oblige personne à la mécréance et la désobéissance, puis le punir pour cela.