Sam04272024

mise a jour :Dim, 20 Aoû 2023 9pm

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La Fermeté Et Le Sacrifice

La Fermeté Et Le Sacrifice


Ainsi le plan diabolique de Omayyah ne parvenait pas à mettre à genoux cet Africain devenu fier et déterminé. Il supportait la douleur et sa condition difficile avec patience, ayant l'intime certitude qu'Allah lui trouverait la meilleure issue s'il savait patienter.

Chaque fois qu'il était soumis à la torture, l'homme libre d'Afrique dirigeait son attention vers le ciel et murmurait quelques récitations et prières dont les effets sur son âme et son esprit étaient immédiats. Il devenait ainsi indifférent à la douleur et à la pression. Plus ses difficultés et ses tourments augmentaient, et plus sa dévotion et sa foi s'affermissaient. Certes les blessures et la faim le faisaient crier et gémir, mais son âme restait intacte et éclairée.

Ce qui encourageait Bilâl , qui se sentait comme un porte-drapeau de la liberté, à endurer et à patienter, c'était son désir de montrer à la poignée de Musulmans valeureux la nécessité de rester fermes sur le chemin de leur foi, de ne pas quitter le champ à la suite d'une promesse ou d'une menace, ni être intimidés par les vociférations des ivrognes.

La fermeté et la résistance de Bilâl finirent par mettre son maître hors de lui, et fort mal à l'aise. Il voulait absolument le faire plier ou l'anéantir. Il pensait: «Comme cet esclave est obstiné! Que faire? Je l'ai torturé autant que faire se peut. Il n'est pas prêt d'abandonner sa mauvaise pensée et sa foi erronée! Alors, je jure par al-Lât et al-'Uzzâ qu'il devra mourir sous la torture. Je ferai en sorte qu'il soit enterré sous le sable avec tous ses idéaux».

 

Face aux menaces de plus en plus précises de Omayyah, Bilâl gardait son sang-froid. De temps en temps, il répliquait calmement: «Tout ce que tu peux faire contre moi, c'est me tuer. Or je n'ai pas peur de mourir. D'autre part, je me sentirais fier d'être tué sur le chemin du Prophète d'Allah et pour la délivrance des opprimés de la tyrannie et de la cruauté. Il vaut mieux mourir dans l'honneur que vivre dans l'abjection. Seuls les gens égoïstes et ne croyant pas au Jour du Jugement craignent la mort. Pour moi en tous cas, la mort n'est qu'honneur et salut!»

Ayant constaté que rien de ce qu'il avait entrepris ne pouvait entamer la foi de Bilâl, Omayyah décida de mettre à exécution son dernier plan diabolique qui devait selon lui conduire son incorrigible esclave à renoncer à sa foi ou à mourir. Il était déterminé à aller jusqu'au bout de sa logique meurtrière, car en fait son plan équivalait à la mort de Bilâl.

Il faisait une chaleur torride sous le soleil brûlant du Hijâz. Le sable du désert n'avait rien à envier à l'enfer.

Omayyah saisit la main du pauvre Bilâl et le traîna vers le désert jusqu'à ce qu'ils aient atteint une région sablonneuse et brûlante. Là, il déshabilla le maigre et famélique Bilâl et le fit allonger sur des pierres aussi brûlantes qu'un fer rouge de chaleur. Il n'oublia pas de poser par la suite quelques-unes de ces lourdes pierres sur sa poitrine. La peau de Bilâl commença à brûler et il lui était de plus en plus difficile de respirer. Mais ce ne fut pas tout, car tous ceux qui accompagnaient Omayyah se mirent à donner des coups de fouet au pauvre Bilâl , laissant deviner sur leurs lèvres un sourire de plaisir en signe de victoire.

Bilâl perdait parfois connaissance, suite aux terribles sévices qu'il subissait. Lorsqu'il reprenait ses esprits, il devait faire face à la folie furieuse de son maître qui le pressait de renier Mohammad (P) et son Seigneur. Mais à sa grande déception, Omayyah, incrédule, entendait Bilâl murmurer d'une voix tremblante, les yeux fermés: «Ahad, Ahad».(22)

En prononçant avec tant de peine les mots Ahad, Ahad, le sincère compagnon du Prophète (P) , le soldat dévoué d'Allah, mit en flammes toutes les entrailles de son maître, lequel, ahuri, ne pouvait pas croire qu'il était en face du même Bilâl qu'il connaissait. Il ne pouvait pas concevoir qu'un tel esclave puisse atteindre un si hait niveau de conscience et de foi, et une si haute position qu'il se préparait à se sacrifier pour sa foi, la foi au monothéisme. Comment cet esclave, toujours prévenant et prêt à s'aplatir devant lui, sur un simple geste, pouvait-il, avoir un tel mépris pour ses menaces, sa volonté, toutes les punitions inhumaines qu'il lui avait infligées? Mais toujours haineux et ayant à sa merci Bilâl il serrait les dents, comme pour montrer sa détermination et son pouvoir mis à l'épreuve, il dit à Bilâl: «Tu doit ou bien mourir ou bien renier le Seigneur de Mohammad». Mais le valeureux Bilâl, à qui l'Islam avait conféré une foi inébranlable et une force indomptable, répéta avec assurance et conviction: «Ahad! Ahad!»

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