Mar05072024

mise a jour :Dim, 20 Aoû 2023 9pm

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Une Conduite Sauvage

Une Conduite Sauvage


Depuis que Bilâl s'était débarrassé du joug de Omayyah, il recouvra ses forces et participa aux différentes activités de la vie avec les autres Musulmans.

La plupart des résidents de la Mecque le connaissait et était au courant de son histoire et de sa résistance aux tortures de Omayyah.

Les notables de Quraych et leurs agents persécutaient Bilâl de la même façon qu'ils le faisaient avec le Saint Prophète et les autres Musulmans. Partout où ils le croisaient, ils se moquaient de lui, l'attaquaient collectivement et le frappaient à coup de trique. Parfois ils faisaient des intrusions dans sa maison et parfois ils l'insultaient et l'agressaient.

A la longue, les menées des criminels ne permirent plus à Bilâl et aux autres Musulmans de vivre en paix. Chaque jour des plans diaboliques étaient préparés contre eux et jour après jour la conduite sauvage des idolâtres devenait de plus en plus dangereuse pour les adeptes du Saint Prophète. Leur situation devint très critique.

C'est à cette période difficile que quelques hommes venant de Médine pour voir le Saint Prophète, l'invitèrent à émigrer vers leur ville pour se soustraire aux persécutions des Quraych.

Lorsque cette nouvelle parvint aux oreilles des Quraych, ceux-ci intensifièrent la persécution des Musulmans à tel point que le Saint Prophète fut obligé d'envoyer quelques-uns de ses adeptes à Médine pour les mettre à l'abri. Un autre groupe incluant Bilâl se prépara à leur emboîter le pas, toujours sur ordre du Saint Prophète.(27)

 

Le groupe de Bilâl s'apprêta donc à quitter la Mecque pour émigrer à Médine. Il faisait nuit et une obscurité effroyable régnait partout. La seule lumière qui brillait dans ces ténèbres était celle des lointaines étoiles du ciel, qui scintillaient timidement. La plupart des personnes étaient déjà allées au lit. De temps en temps les voix de quelques vagabonds et ivrognes querelleurs brisaient le silence de la nuit. Les personnes affectées par les Mecquois pour la surveillance étaient déjà parties se coucher. Soudain, le portail de la résidence de quelques sans-abri musulmans fut ouvert lentement, et ceux-ci regardant de tous les côtés avec une extrême précaution, et échangeant entre eux quelques paroles quittèrent la maison. Le bruit des pas des marcheurs perturbait le silence dans une partie de la ville, ce qui rendait l'obscurité encore plus terrifiante. Ils traversèrent les rues, marchant les uns derrières les autres très discrètement et arrivèrent finalement à la porte de la ville de la Mecque.

Une fois à l'extérieur de la ville, ils se sentirent un peu réconfortés et soulagés. Toutefois ils étaient loin d'être au bout de leurs soucis car, rien ne leur permettait de penser qu'il n'était pas possible que quelqu'un eût pu découvrir leur plan et qu'ils eussent été suivis pour mettre en échec leur tentative de fuir la Mecque, même à l'extérieur de cette ville.

La caravane se mit en route, mais l'angoisse persista. Chaque fois qu'ils faisaient un bout de route, ils regardaient derrière eux et fixaient leurs yeux sur la porte de la ville.

Plus ils s'éloignaient de la Mecque, plus leur espoir d'atteindre leur objectif grandissait, et plus ils marchaient à vive allure. Le temps passait vite. Ils se dirent les uns aux autres: «Nous devons nous dépêcher pour nous soustraire aux griffes de nos tortionnaires».

La fatigue, les troubles de l'esprit et la peur les rendirent soucieux et angoissés. Ils furent donc obligés de prendre la décision de s'arrêter et de s'asseoir sur un morceau de sable pour se reposer, mais aussi pour pouvoir bien vérifier s'ils étaient suivis ou non. Ayant regardé aussi loin que possible sans déceler les traces d'aucun poursuivant, ils eurent un nouveau soulagement, et se mirent à penser à la Mecque, à la Maison d'Allah, au Saint Prophète, aux Compagnons du Prophète, mais aussi aux visages abominables des infidèles des Quraych.

Après quelques minutes de repos, ils se remirent en route et continuèrent leur voyage avec tristesse. Ils marchèrent jusqu'à l'aube où la lumière s'apprêtait à se répandre.

Il faisait clair et une brise vivifiante soufflait. Le ciel était devenu brillant. La caravane des émigrants s'arrêta pour la prière. Tout le monde pria avec recueillement, oubliant tous les soucis et toutes les inquiétudes, concentrant leur attention sur le Créateur,

Lorsque le temps commença à devenir plus clair, ils reprirent leur voyage. Chaque jour où cette petite caravane s'éloignait un peu plus de la Mecque et s'approchait un peu plus de Médine, ses membres devenaient plus heureux, plus tranquilles et plus optimistes. Bilâl et ses compagnons avaient quitté leur terre natale, leur pays et se dirigeaient vers une terre étrangère pour s'y réfugier, ce qui était un peu dur pour tout le monde. Mais pour un homme aussi courageux que Bilâl, qui avait tellement souffert sur cette voie, cet inconvénient était presque insignifiant.

Chaque fois que les compagnons de Bilâl se plaignaient de leur éloignement de leur terre, de leurs maisons, de leur pays natal, il les consolait en leur disant: «Quiconque marche sur cette Voie d'Allah et y persévère, il réalise une victoire décisive. Allah ne laisse pas seul celui qui marche sur Son Chemin, mais l'aide, car Allah est toujours avec les gens pieux et ceux qui font bonne oeuvre».

En effet, émigrer pour la cause d'Allah est un acte hautement recommandé et fortement souligné dans le Coran. Il suffit de méditer sur les quelques versets suivants pour comprendre combien, l'émigration dans ce but, a des mérites et des récompenses spirituelles:

- «... ceux qui ont émigré, ceux qui ont combattu dans le Chemin d'Allah: voilà ceux qui espèrent la miséricorde d'Allah...». (Sourate al-Baqarah, 2: 218)

- «J'effacerai les mauvaises actions de ceux qui ont émigré, de ceux qui ont été expulsés de leurs maisons, de ceux qui ont souffert dans Mon Chemin, de ceux qui ont combattu et qui ont été tués. Je les ferai certainement entrer dans les Jardins où coulent les ruisseaux. Ce sera une récompense de la part d'Allah». (Sourate Ale 'Imrân, 3: 195)

- «Ceux qui ont cru, ceux qui ont émigré, ceux qui ont combattu dans le Chemin d'Allah avec leurs biens et leurs personnes, ceux qui ont offert l'hospitalité aux croyants et qui les ont secourus: ceux-là sont amis, les uns des autres...» (Sourate al-Anfâl, 8: 72)

- «Ceux qui ont cru, ceux qui auront émigré, ceux qui auront combattu dans le Chemin d'Allah avec leurs biens et leurs personnes, seront placés sur un rang très élevé auprès d'Allah: voilà les vainqueurs!» (Sourate al-Tawbah, 9: 20)

- «Nous rétablirons en cette vie, dans une situation favorable, ceux qui ont émigré pour Allah après avoir subi des injustices, mais la récompense de la vie future est plus grande encore». (Sourate al-Nahl, 16: 41)

- «Cependant ton Seigneur envers ceux qui ont émigré après avoir subi des épreuves, ceux qui ont lutté et qui ont été constants; oui, ton Seigneur sera, après cela, Celui Qui pardonne et Qui fait miséricorde». (Sourate al-Nahl, 16: 110)

- «Oui, Allah récompensera d'une excellente façon ceux qui auront émigré dans le Chemin d'Allah, puis qui ont été tués ou qui sont morts. Allah est, en vérité, le meilleur des dispensateurs de tous les biens. IL les fera pénétrer dans un lieu qui leur sera agréable...» (Sourate al-Hajj, 22: 58-59)

- «Celui qui émigre dans le Chemin d'Allah trouvera sur la terre de nombreux refuges et de l'espace. La rétribution de celui qui sort de sa maison pour émigrer vers Allah et Son Prophète, et qui est frappé par la mort, incombe à Allah...» (Sourate al-Nisâ', 4: 100)

Ainsi, Bilâl eut le privilège d'être parmi les premiers Musulmans à s'inscrire sur la liste de ceux qui méritent cette précieuse récompense divine promise "aux émigrants pour la Cause d'Allah".

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