Mar05072024

mise a jour :Dim, 20 Aoû 2023 9pm

Back Vous êtes ici : Accueil Bibliothèque Les Compagnons Bilâl D'afrique Fidh-Dhah - La Mémorisatrice Du Saint Coran

Fidh-Dhah - La Mémorisatrice Du Saint Coran

Fidh-Dhah - La Mémorisatrice Du Saint Coran


Fidh-dhah était une Nubienne(80), venue en Arabie comme esclave peu après l'Emigration du Saint Prophète (P) à Médine.

Le Saint Prophète la rebaptisa Fidh-dhah, et lorsque sa fille chérie Fâtimah al-Zahrâ' lui demanda de lui trouver une servante, il lui offrit Fidh-dhah.

La Dame Fâtimah, se conformant aux enseignements du Saint Prophète, ne la traita pas en servante. Elle partageait avec elle à égalité les travaux de la maison, se chargeant en alternance de certaines tâches, chacune à son tour.(81)

Fidh-dhah était mariée avec Abû Tha'labah, un Ethiopien dont elle eut un fils. Après la mort de son mari, elle se remaria avec Abû Mâlik Ghatfânî. Son fils du premier mariage décéda lui aussi. Mais elle eut plusieurs enfants de son second mariage.

Le Saint Prophète apprit à Fidh-dhah une supplication spéciale pour qu'elle la récitât chaque fois qu'elle avait à s'acquitter d'une tâche difficile.

 

Voici ladite supplication:

«Ô L'Unique, Qui n'a pas d'égal,

Qui fait mourir tout le monde,

Qui fait périr toute chose,

Qui est le Seul Unique dans les Ciels,

Qui ne s'assoupit ni ne dort».

Fidh-dhah raconta qu'elle avait surmonté beaucoup de tâches difficiles grâce à la récitation de cette supplication(82).

Elle avait le privilège d'être concernée par le "Jeûne de Trois Jours" à propos duquel tout un chapitre du Coran fut révélé, en louanges à ceux qui l'avaient accompli.

En effet, selon un Récit, un jour l'Imam al-Hassan et l'Imam al-Hussayn, les deux petits-fils du Saint Prophète étaient tombés malades. Leur grand-père se rendit alors à la maison de sa fille Fâtimah pour s'enquérir de leur santé, et il suggéra à l'Imam 'Alî de faire le voeu d'accomplir un jeûne de trois jours au rétablissement de la santé des enfants.

L'Imam 'Alî fit ce voeu et les enfants guérirent. A cette occasion et conformément au voeu, l'Imam 'Alî, la Dame Fâtimah, al-Hassan et al-Hussayn ainsi que Fidh-dhah commencèrent à jeûner.

On prépara pour la rupture du jeûne du premier jour cinq pains d'avoine, et au moment où les cinq personnes s'assirent pour rompre le jeûne, un homme cria à la porte de leur maison pour demander à manger: «O, Membres de la Famille du Prophète d'Allah (Ahl-ul-Bayt), je suis un homme pauvre, nourrissez-moi». Tous les cinq lui donnèrent leur portion de pain. Puis ils rompirent leur jeûne avec de l'eau et dormirent sans rien manger.

Le lendemain, ils jeûnèrent aussi et Fâtimah al-Zahrâ' prépara de nouveau cinq pains. Mais là encore au moment où ils s'installèrent devant la table pour rompre le jeûne, un homme se pointa devant leur porte en s'écriant: «O Membres de la Famille du Prophète d'Allah! Je suis orphelin et j'ai faim, je n'ai rien à manger. Nourrissez-moi». Tous les cinq lui offrirent alors leur pain et restèrent sur leur faim.

Le troisième jour de jeûne, au moment de la rupture de celui-ci, une personne apparut devant la porte en criant: «O Membres de la Famille du Prophète d'Allah! Je suis un captif sans secours, et j'ai faim. Donnez-moi à manger». Une fois de plus tout le monde lui donna son pain et rompit le jeûne avec de l'eau seulement.

En restant le ventre vide pour l'amour d'Allah et en donnant en charité tout ce qu'ils avaient à manger, ces cinq personnes ('Alî, Fâtimah, al-Hassan, al-Hussayn et Fidh-dhah) eurent droit à la révélation d'un chapitre du Coran, faisant leur louange. Ce chapitre (Sourate al-Dahr, No. 76) contient 31 versets dont voici quelques-uns:

«Ceux qui accomplissent leurs voeux et qui redoutent un jour dont le mal sera universel,

»Et qui nourrissent le pauvre, l'orphelin et le captif pour l'amour d'Allah, En disant:

"Nous vous nourrissons pour plaire à Allah Seul sans attendre de vous ni récompense ni gratitude. Oui, Nous redoutons de la part de notre Seigneur, un Jour menaçant et catastrophique".

»Allah les protège du malheur de ce Jour. IL leur fera rencontrer la fraîcheur et la joie. IL les récompensera pour leur patience en leur donnant un Jardin et des vêtements de soie». (Sourate al-Dahr, 76 : 7 - 12)(83)

Fidh-dhah était une servante dans la maison des Membres d'Ahl-ul-Kisâ' et d'Ahl-ul-Bayt (les Gens de la Maison du Saint prophète: l'Imam 'Alî, Fâtimah al-Zahrâ', l'Imam al-Hassan, l'Imam al-Hussayn, les gens les plus saints et les plus vénérés après le Saint Prophète).

Fidh-dhah avait vécu dans ce milieu saint qui fit d'elle une dame d'une piété et d'une spiritualité hors du commun. Elle avait mémorisé tout le Noble Coran, et pendant les vingt dernières années de sa vie, elle n'avait prononcé aucun mot qui ne fît partie d'un verset coranique dans ses conversations.

Aboul-Qâcim al-Quraychi relata un incident très intéressant la concernant. Il affirma:

«Un jour j'étais à la traîne, loin de ma caravane, tout seul. Là, j'ai vu une dame à qui j'ai demandé: "Qui es-tu?".

- Elle m'a répondu: "Et dis Salâm (Paix, le mode de salutation en Islam), car ils le sauront bientôt!" (Sourate al-Zukhruf, 43: 89).

»Je l'ai saluée donc selon le mode islamique en lui disant "Salâmun 'Alaykum" (Paix sur vous) et je lui ai demandé: "Que fais-tu ici?".

- Elle a répondu: "Nul ne peut égarer celui qu'Allah dirige". (Sourate al-Zomar, 39: 37).

»En entendant sa réponse, je lui ai demandé: "Es-tu un être humain ou un djinn?"

- Elle a répondu: "Ô fils d'Adam! Portez vos parures..." (Sourate A'râf, 7: 31).

Je lui ai demandé encore: "D'où viens-tu?"

- Elle a répondu: "Ils sont comme si on les appelait de très loin". (Sourate Fuççilat, 41: 44)

Je lui ai demandé: "Où veux-tu aller?"

- Elle a répondu: "IL incombe aux gens d'aller en pèlerinage à la Maison d'Allah..." (Sourate Âle 'Imrân, 3: 97).

»Je lui ai demandé: "Quand t'es-tu séparée de ta caravane?"

- Elle a répondu: "Nous avons créé en six Jours les cieux, la terre et ce qui se trouve entre les deux..." (Sourate Qâf, 50: 38).

Et enfin je lui ai demandé: "As-tu faim?"

- Elle m'a répondu: "Nous n'en avons pas fait des corps qui ne mangent aucune nourriture..." (Sourate al-Anbiyâ', 21: 8).

»Sur ce, je lui ai donné à manger et je lui ai conseillé de se dépêcher pour rattraper la caravane.

- Elle a dit: "Allah n'impose à chaque être humain que ce qu'il peut porter..." (Sourate al-Baqarah, 2: 286).

»Je lui ai proposé de monter sur le chameau derrière moi.

- Elle a répondu: "Si des divinités autre qu'Allah, existaient, le ciel et la terre seraient rompus..." (Sourate al-Anbiyâ', 21: 22).

»Je suis descendu alors de mon chameau et je l'ai fait monter sur lui. Lorsqu'elle est montée sur le chameau,

- elle a dit: "Gloire à Celui Qui a mis tout cela à notre service..." (Sourate al-Zukhruf, 43: 113)

»Lorsque j'ai atteint la caravane, je lui ai demandé: «As-tu un proche parent dans la caravane?»

- Elle m'a répondu:

1- "O Dâwûd! Nous avons fait de toi un lieutenant sur la terre..." (Sourate Çâd, 38: 26)

2- "Et Mohammad n'est qu'un Prophète..." (Sourate Âle 'Imrân, 3: 144)

3- "Ô Yahyâ! tiens le Livre avec force" (Sourate Mariyam, 19: 12)

4- "Ô Mûsâ (Moïse)! Je suis ton Seigneur..." (sourate al-Naml, 27: 9)

[Ces noms sont ceux de nos Prophètes]

»J'ai commencé à appeler ces quatre noms, et en écho à mon appel quatre jeunes hommes sont sortis de la caravane et ont accouru vers Fidh-dhah.

»J'ai demandé à cette dernière qui étaient ces quatre jeunes gens, et

- elle m'a répondu: "Les richesses et les enfants sont la parure de la vie de ce monde" (Sourate al-Kahf, 18: 46)

»Lorsque les quatre jeunes sont arrivés près de leur mère,

- elle a dit: "O mon père! Engage-le à ton service, moyennant salaire" (Sourate al-Qiçaç, 28: 26)

»Sur ce, les jeunes m'ont donné un peu d'argent,

- Fidh-dhah m'a dit: "Allah accorde le double à qui IL veut". (Sourate al-Baqarah, 2 : 261)

»Les jeunes ont doublé ce qu'ils venaient de me donner. Je leur ai alors demandé qui était cette noble dame, et il ont répondu: "Elle est notre mère, Fidh-dhah, la servante de Fâtimah al-Zahrâ' ".

»Ainsi au cours de toute notre conversation, elle n'a utilisé aucun mot qui ne fasse pas partie d'un verset coranique. Et ceci elle le fit pendant vingt ans».

La Dame Fidh-dhah accompagna l'Imam al-Hussayn dans son voyage à Karbalâ' (Iraq). Lorsqu'il mourut en martyr le 10 moharram de l'an 61 A. H., il prononça les noms de ses soeurs, ses épouses, ses filles et de Fidh-dhah.

Celle-ci accompagna également les dames de la maison de l'Imam al-Hussayn, en captivité et souffrit avec elles l'humiliation et la tyrannie des soldats de Yazîd. Elle fut finalement relâchée avec les autres captifs de la famille de l'Imam al-Hussayn et se rendit à Médine avec eux.

Chaque année, les Musulmans, surtout chiites, commémorent le martyre de l'Imam al-Hussayn pendant les deux premiers mois du calendrier musulman (Moharram et Çafar) et les prêcheurs soulignent la grande piété, la connaissance, la dévotion et le sacrifice de Fidh-dhah pour la Famille du Saint Prophète. Son nom et ses sacrifices sont évoqués dans la conversation familiale de tout foyer chiite.

Vous n’avez pas le droit de laisser des commentaires