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mise a jour :Dim, 20 Aoû 2023 9pm

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L'esprit Du Monothéisme

L'Esprit du Monothéisme
Au Nom de Dieu Clément et Miséricordieux


 

Le jour où le Prophète de l'Islam porta le Message de la libération de l'homme et lança le slogan: «Point de divinité, si ce n'est Dieu», il se heurta à une vive opposition et à une résistance violente à la tête desquelles figuraient les chefs et les notables des tribus. Les autres opposants étaient les subalternes et les suivants des grands seigneurs.

Ceux-ci ont affronté le Prophète et le groupe de croyants qui l'entourait, tout d'abord par les plus simples armes d'agression: chuchotements, clins d'oeil et moqueries. Puis, à mesure que le mouvement monothéiste se développait, ils recouraient à des armes plus dangereuses et plus meurtrières. Le front de l'opposition n'a cessé de répéter, pendant les treize années qui ont précédé l'Emigration (l'Hégire), ces scènes honteuses où l'injustice s'acharnait sur le bon droit.

Cette vérité historique mérite qu'on l'examine avec plus de soin et de précision car elle constitue un indice important pour la compréhension profonde de l'Islam et de l'Unicité qui forme la colonne vertébrale de l'Islam.

Il est très regrettable et tragique pour tous ceux qui appellent à la libération de l'homme de voir la conception du monothéisme dévier à notre époque; car cette conception constitue la base la plus profonde du contenu des religions, et aucune autre conception ne l'égale quant à la profondeur de sa propension à libérer l'homme et à sauver l'humanité martyrisée tout au long de l'histoire. A notre connaissance, les messages divins ont oeuvré en général et à travers l'histoire, en vue de changer la société et de l'orienter vers une voie susceptible de servir les intérêts de l'Homme, de sauver les masses déshéritées et opprimées et de mettre fin à toutes les formes d'injustice, de discrimination et d'agression. Selon Eric Froom, le contenu moral de toutes les grandes religions aspire à la science, à l'amour fraternel, à la solidarité, à l'indépendance et au sens de la responsabilité (il y a évidemment d'autres aspirations nobles et sublimes qu'un penseur matérialiste ne pourra saisir).

 

Toutes ces aspirations et espérances sont contenues dans le principe de l'Unicité. Les prophètes présentaient tous leurs objectifs à travers le slogan de l'Unicité. Ils réalisaient ces objectifs ou facilitaient leur réalisation par un combat qu'ils menaient au nom de ce slogan.
Il est vraiment regrettable, non seulement pour les monothéistes mais également pour tous ceux qui soutiennent ces espérances et objectifs, de voir le contenu de l'Unicité tomber dans l'ignorance, le superficiel, la déviation et se restreindre au cadre intellectuel, notamment à une époque où la nécessité d'oeuvrer dans le sens de ces objectifs se fait sentir plus que jamais

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Nous avons dit que les affrontements qui ont eu lieu à l'aube de l'Islam peuvent nous révéler une vérité importante relative à la conception de l'Unicité, à savoir que le slogan "Point de divinité, si ce n'est Dieu" s'est dirigé d'abord contre ceux qui l'ont combattu et lui étaient hostiles, en l'occurrence la classe dirigeante et puissante de la société.

La réaction que manifestent les adversaires de tout mouvement de changement dans une société donnée exprime toujours clairement les orientations sociales de ce mouvement ainsi que la portée de l'influence de celles-ci. Et, pour bien connaître les orientations du mouvement en question, il suffit d'étudier la nature et l'appartenance de classe de ses adversaires. De même, on peut mesurer la portée de son influence en tenant compte du degré d'hostilité de ses ennemis à son égard.

Tout ceci nous permet d'affirmer que l'étude du front des adeptes des messages divins et du front de leurs ennemis constitue l'une des méthodes sûres pour comprendre avec pertinence ces messages.

Lorsque nous nous apercevons que les catégories des gens aisés étaient toujours à la tête de ceux qui combattaient les messages divins, nous réalisons clairement que ceux-ci s'opposent - de par leur nature - à celles-là (les catégories des gens aisés), s'opposent à leur tyrannie et à leur vie luxueuse et s'opposent surtout et fondamentalement à la discrimination de classe qui privilégie ces catégories aux dépens des autres.

Avant de traiter du monothéisme (ou de l'Unicité) sous cet angle, c'est-à-dire du combat du monothéisme contre toutes sortes de domination sociale, il est indispensable de signaler tout d'abord que ce sujet ne se limite pas au cadre d'une théorie philosophique intellectuelle, comme le laisse croire une idée répandue, mais qu'il constitue une théorie fondamentale sur l'homme et l'univers, et un programme social, économique et politique de la vie.

Il est rare de trouver dans les lexiques religieux et non religieux un vocable exprimant aussi bien que le mot "unicité", les notions révolutionnaires constructives et les dimensions sociales et historiques de l'homme. Ce n'est point par hasard si tous les messages et les mouvements théistes dans l'histoire commencent leur appel par l'annonce de l'unicité de Dieu et la limitation de la seigneurie et de la divinité à Dieu seul.

Nous pouvons résumer les dimensions du contenu de l'unicité en ce qui suit:

a) L'unicité sur le plan de la conception (la conception générale de l'unicité et de la vie) signifie:

1- L'unicité de l'ensemble du monde
, l'harmonie et la concordance dans ses composants et de ses éléments.

Le principe de la création est un, et tous les "créés" sont régis par ce principe unique. Il n'y a pas de divinité multiple derrière la création du monde et sa direction, ce qui implique l'unité de tous les composants de l'univers quant à leur constitution et leur orientation:

«...Sans que tu voies de failles dans la création du Miséricordieux.»
(Le Royaume <al-Molk>, 67: 3)

«N'ont-ils pas réfléchi en eux- mêmes? Dieu n'a créé les cieux et la terre et ce qui se trouve entre les deux qu'en toute vérité et pour un temps déterminé.»
(Les Romains <al-Roum>, 30:8)

Selon cette conception, le monde en mouvement est un convoi dont les composants sont reliés les uns aux autres, comme les maillons d'une même chaîne et comme les rouages d'un appareil fonctionnant dans un seul objectif. La signification réelle et le devoir de chacun de ces rouages (ou composants) sont déterminés par la position qu'il occupe dans l'ensemble de la composition. Tous les rouages s'entraident et se parfont dans cette marche complémentaire empressée. Chacun de ces rouages constitue un outil nécessaire au groupe. Tout arrêt, toute avarie, tout ralentissement, toute déviation dans l'un d'entre eux conduit au ralentissement, à la panne ou à la déviation de l'ensemble de l'appareil. De cette façon, tous les atomes se rattachent les uns aux autres par un lien "moral" profond.

2- Elle signifie aussi que le monde
a une finalité, qu'il est fondé sur un calcul précis et sur une précision parfaite, et que chacun de ses composants a une âme et une signification: le monde a un Créateur Avisé. Il s'ensuit que l'origine de la création, ainsi que beaucoup de ces composants, ont une finalité, une direction et un but.

«Nous n'avons pas créé par jeu le ciel, la terre et ce qui se trouve entre les deux».
(Les Prophètes <al-Anbiyâ'>, 21: 16)

Toujours selon cette conception, le monde dans son ensemble n'est ni désemparé, ni absurde. Il est plutôt comme une machine fabriquée en vue d'un but précis. On peut s'interroger sur son objectif mais point sur l'origine de cet objectif. Il est comme un poème à thèse sur lequel il faut bien méditer pour en comprendre le contenu, et que l'on ne peut guère considérer comme une voix émanant d'un mouvement fortuit.

3- Et mieux encore, elle signifie
que toutes choses et que tous les éléments de l'univers sont soumis à Dieu.

Dans cet ensemble d'éléments, aucun élément n'est ni anormal, ni rebelle. Toutes les lois de la Nature (ainsi que tout ce qu'elles régissent) sont soumises à Dieu et sont Ses serviteurs. L'existence des lois constitutives et naturelles sur le stade de l'univers n'abolit point la Seigneurie de Dieu ni le principe de Dieu:

«Tous ceux qui sont dans les cieux et sur la terre se présentent au Miséricordieux comme de simples serviteurs».
                                                                                                     (Marie <Maryam>, 19: 93)

«Ce qui se trouve dans les cieux et sur la terre Lui appartient en totalité; tous Lui adressent leurs prières».
                                                                                            (La vache <al-Baqarah>, 2: 116)

«Ils n'ont pas estimé Dieu à Sa juste mesure. La terre entière, le Jour de la Résurrection, sera une poignée dans Sa main et les cieux seront pliés dans Sa main droite. Gloire à Lui! Très Elevé au-dessus de ce qu'ils Lui associent!».
(Les Groupes <al-Zomar>, 39:67)

b) L'unicité sur le plan de la conception de l'homme signifie:

1- L'unité des êtres humains et l'égalité de leur lien avec Dieu
.

Dieu est le Seigneur de tout le monde. Personne n'entretient de rapports privilégiés - fondés sur la nature de l'homme - avec Dieu, et personne n'a de lien de parenté avec Lui. IL n'est pas le Dieu d'un peuple particulier ou d'une tribu en particulier. IL n'a pas choisi un peuple en particulier pour en faire le maître des autres peuples. Tous les hommes sont égaux devant Dieu. Personne n'a une position privilégiée auprès de Dieu si ce n'est par la bonne action et par l'assiduité à servir les gens et à appliquer les prescriptions divines qui subliment l'homme.

«Ils ont dit: "Dieu s'est donné un fils". Mais gloire à Lui! Ce qui se trouve dans les cieux et sur la terre Lui appartient en totalité: tous Lui adressent leurs prières».
                                                                                                (La Vache <al-Baqarah>, 2: 116)

«Le zèle du croyant qui accomplit des oeuvres bonnes ne sera pas effacé, car Nous l'inscrivons».
                                                                                             (Les Prophètes <al-Anbiyâ'>, 21: 94)
«O vous, les hommes! Nous vous avons créés d'un mâle et d'une femelle. Nous vous avons constitués en peuples et tribus pour que vous vous connaissiez entre vous. Le plus noble d'entre vous, auprès de Dieu, est le plus pieux d'entre vous...».
(Les Appartements privés <al-Hojorât>, 49: 13)

2- Elle signifie aussi l'unité des êtres humains et l'égalité de leur création et de leur constitution humaine.

L'humanité est une seule race qui coule de façon égale dans le sang de tous les individus du genre humain. Il n'y a pas de divinité multiple qui eût créé des catégories humaines multiples. C'est pourquoi il n'y a pas d'écarts et de différences insurmontables dans la création. De même, le dieu de la classe sociale supérieure n'est pas plus fort que celui de la classe inférieure. Tout le monde est la créature de Dieu Un et Unique, et tout le monde est semblable dans l'essence de sa création:

«O vous les hommes! Craignez votre Seigneur Qui vous a créés d'un seul être...».
(Les Femmes <al-Nisâ'>, 4: 1)

3- Elle signifie ensuite que les êtres humains sont égaux quant à leur possibilité de se transcender et de se parfaire.

Les êtres humains sont semblables quant à leur essence humaine et leur nature humaine. Celle-ci étant pétrie par la Main du Créateur Avisé, personne n'est donc incapable - de par sa nature - de gravir les échelons de la perfection. De là on comprend que l'Appel de Dieu est général et ne se limite pas à un peuple ou à une catégorie en particulier. Certes, les différentes circonstances laissent des effets différents sur l'homme. Mais ces circonstances accidentelles n'ont pas pu le transformer définitivement en un satan ni en un ange, pas plus qu'elles n'ont pu enchaîner ses mains, ni le priver de sa capacité de choisir, ni lui interdire toute possibilité de sélection et de changement.

«Nous t'avons envoyé à la totalité des hommes».
                                                        (Les Saba' <Sabâ'>, 34: 28)

«Nous t'avons envoyé aux hommes comme Prophète.»
                                                    (Les Femmes <al-Nisâ'>, 4: 79)

«O vous les hommes! Une preuve décisive vous est déjà parvenue de la part de votre Seigneur: Nous avons fait descendre sur vous une lumière éclatante. Dieu introduira bientôt dans Sa Miséricorde et Sa Grâce ceux qui auront cru en Lui et qui se seront placés sous Sa Protection. IL les dirigera vers Lui dans un Chemin Droit.»
(Les Femmes <al-Nisâ'>, 4: 174-175)

4- Et puis elle signifie que tout le monde
est affranchi des chaînes de la captivité et des chaînes de toute servitude autre que celle de Dieu; c'est là une autre façon d'exprimer la nécessité de la servitude envers Dieu.

Les êtres humains, qui sont soumis d'une façon ou d'une autre à la domination (quelle qu'elle soit: intellectuelle, économique ou politique) de tout autre que Dieu, sont asservis à des serviteurs comme eux, - au sens le plus large de la servitude-, et admettent des égaux à Dieu. Or, l'unicité refuse une telle conception de la vie, considère l'homme comme un serviteur de Dieu et rien de plus, et le libère de la servitude et la de soumission à tout régime et même à tout facteur de domination qui se met à la place de Dieu. L'unicité signifie donc la soumission à Dieu seul et, par conséquent, le refus de toute autre autorité (quelle que soit sa forme ou sa qualité) que celle de Dieu:

«Le jugement n'appartient qu'à Dieu. IL a ordonné que vous n'adoriez que Lui: telle est la Religion immuable.»
(Joseph <Yousof>, 12: 40)

«Ton Seigneur a décrété que vous n'adoriez que Lui.»
                                                                                       (Le Voyage Nocturne <al-Isrâ'>, 17: 23)

5- L'unicité, selon le sens précité, fait honneur à l'homme et le valorise.

Car la race humaine est trop sublime pour se soumettre et s'asservir à tout autre que Dieu. C'est seulement l'Existence sublime, la Beauté sublime, qui mérite la servitude et l'amour de l'homme. Cette propension sublime est un degré de la transcendance.

Rien, - si ce n'est l'Essence divine -, ne jouit d'une position digne de la prière et de l'adoration de l'homme. Toutes les idoles figées et mobiles qui se sont imposées à la pensée, au coeur et au corps de l'homme en usurpant la place de l'Autorité divine dans la vie de l'homme, ne constituent que souillure et fétiches qui entachent la pureté et la limpidité naturelles de l'être humain, le rapetissent et entravent son mouvement. Et, s'il veut revenir à sa position sublime, l'homme doit éviter absolument ces fétiches et purifier son existence de la souillure de leur adoration:

«Evitez la souillure des idoles; évitez les paroles fausses comme de vrais croyants en Dieu et non comme des polythéistes. Quiconque associe quoi que ce soit à Dieu se trouve comme s'il était tombé du ciel; un oiseau de proie le saisit alors et l'emporte, ou bien le vent le précipite dans un lieu très éloigné.»
(Le Pèlerinage <al-Hajj>, 22: 30-31)

«Ne place pas une autre divinité à côté de Dieu, sinon tu serais méprisé et abandonné.»
(Le Voyage Nocturne <al-Isrâ'>, 17: 22)

«Ne place aucune autre divinité à côté de Dieu; sinon tu serais dans la Géhenne, méprisé et réprouvé.»
(Le Voyage Nocturne <al-Isrâ'>, 22: 39)

6- Elle signifie également l'unité
et l'harmonie de la vie de l'homme et de son existence.

La vie de l'homme comprend l'esprit et la réalité, la pensée et l'action. Si l'un de ces deux aspects se soumet, - totalement ou partiellement -, aux ennemis de Dieu (c'est-à-dire si l'esprit devient monothéiste et la réalité non monothéiste ou vice versa), la dualité et le polythéisme apparaissent dans la vie de l'homme. L'homme devient, dans ce cas, comme une aiguille aimantée dans le champ de laquelle apparaît un élément étranger et qui va par conséquent, soit dévier totalement de sa direction naturelle, soit osciller à gauche et à droite. C'est dire que l'homme déviera du droit chemin qui concorde avec sa nature humaine et qu'il déviera de Dieu :

«Croyez-vous donc à une certaine partie du Livre et restez-vous incrédules à l'égard d'une autre? Quelle sera la rétribution de celui d'entre vous qui agit ainsi, sinon d'être humilié durant la vie de ce monde et d'être refoulé vers le châtiment le plus dur le Jour de la Résurrection?...»
(La Vache <al-Baqarah>, 2: 85)

7- Elle signifie enfin l'harmonie de l'homme avec le monde qui l'entoure.

Le vaste stade de l'univers est riche en lois de la création. Aucun phénomène naturel n'échappe au cadre de ces lois. C'est grâce à la concordance, à la conjugaison et à la rencontre de ces lois que la forme de l'univers est ordonnée et que le monde se voit régi par des lois générales et des lois particulières. Ces mêmes lois particulières sont compatibles et en harmonie avec les lois des autres phénomènes.

Quant à l'homme, à la différence de tous les autres phénomènes qui se meuvent d'une façon mécanique, naturelle et innée, il est doté d'une force de volonté et d'une faculté de choisir. Il doit, par conséquent, choisir volontairement sa voie naturelle et innée puisque c'est la voie de sa sublimation et de sa perfection. C'est dire qu'il est capable de dévier de cette voie naturelle:

«Que celui qui le veut croie donc et que celui qui le veut soit incrédule».
(La Caverne <al-Baqarah>, 18: 29)

L'unicité appelle l'homme à marcher sur sa voie naturelle et innée qui concorde avec tout l'univers, afin qu'il soit lié, dans son action et ses efforts, à tous les composants de l'univers et qu'il participe ainsi à son unité et à son harmonie.

«Désirent-ils une autre religion que celle de Dieu, alors que tout ce qui est dans les cieux et sur la terre se soumet à Lui, de gré ou de force et qu'ils seront ramenés vers Lui?»
(La Famille de `Imrân <Âle `Imrân>, 3: 83)

«N'as-tu pas vu? C'est devant Dieu que se prosternent ceux qui se trouvent dans les cieux et ceux qui demeurent sur la terre: le soleil, la lune, les étoiles, les montagnes, les arbres, les animaux et un grand nombre d'hommes...»
(Le Pèlerinage <al-Hajj>, 22: 18)

c) L'unicité sur le plan des programmes sociaux (économiques et politiques...)

1- Elle supprime à toute source non divine le pouvoir exclusif d'élaborer des programmes indépendants pour la vie et l'homme.

Car Dieu est le Seul Créateur de l'homme et de l'univers; c'est Lui Seul qui a élaboré cet ordre harmonieux de l'univers; Lui Seul connaît les possibilités et les besoins de l'homme.

Dieu Seul connaît les trésors enfouis et les énergies emmagasinées chez l'être humain. IL est le Seul à connaître les trésors et les possibilités que renferme l'univers. Lui Seul connaît le bilan et les portées de l'exploitation de ces trésors et possibilités et sait comment ils se rencontrent tous.

Pour cela, IL est le Seul à pouvoir élaborer un programme de mode de vie, de relations humaines et de mouvement de l'homme dans le cadre du système de l'univers, à promulguer les lois de la vie et à y déterminer la forme du système social.

La compétence de Dieu dans ce domaine découle naturellement et logiquement de la Créativité et de la Divinité. Toute autre intervention dans la détermination du déroulement pratique de l'humanité constitue donc une ingérence dans l'autorité de Dieu, une prétention à la divinité et un facteur de polythéisme:

«Non!... Par ton Seigneur!... Ils ne croient pas tant qu'ils ne t'auront pas fait juge de leurs différends. Ils ne trouveront plus ensuite, en eux-mêmes, la possibilité d'échapper à ce que tu auras décidé et ils s'y soumettront totalement».
                                                                                                (Les Femmes <al-Nisâ'>, 4: 65)

«Lorsque Dieu et Son Prophète ont pris une décision, il ne convient pas à un croyant, ni à une croyante de maintenir son choix sur cette affaire. Celui qui désobéit à Dieu et à son Prophète s'égare totalement et manifestement.»
                                                                                        (Les Factions <al-Ahzâb>, 33: 36)

2- Supprimer le droit de priorité sur la société et sur la vie de l'homme à tout autre que Dieu.

Si la tutelle de l'homme sur l'homme se fonde sur un droit indépendant et sans responsabilité, elle débouchera sur l'injustice, la tyrannie et l'agression. Car l'homme- gouvernant ou l'appareil-gouvernant ne peut se débarrasser de la déviation, de la tyrannie et de l'excès que s'il est investi pour cette tâche par une autorité supérieure et dans le cadre de responsabilités proportionnelles à ses compétences. Cette haute autorité est, dans l'école religieuse, Dieu, qui sait toute chose:

«...Le poids d'un atome ne Lui échappe ni dans les cieux, ni sur la terre;...»
                                                                                                        (Les Saba' <Sabâ'>, 34: 3)

«S'il Nous avait attribué quelques paroles mensongères, Nous l'aurions pris par la main droite, puis Nous lui aurions tranché l'aorte...»
(Celle qui doit venir <Al-Hâqqah>, 69: 44 -46)

Cette Haute Autorité ne saurait être dupée comme cela peut arriver aux masses, ni servir d'instrument de domination et de tyrannie, comme c'est le cas des partis, ni transiger, comme c'est le cas des notables et des dirigeants du peuple.

En d'autres termes, si l'ordre de la vie exigeait que tous les organismes de la vie sociale conduisent vers un point unique et qu'une seule force dominante se charge de toutes leurs affaires, cette dominante ne serait autre que le Créateur de l'univers et de l'homme.

Le pouvoir est un droit exclusif de Dieu. Il doit être conduit par ceux que Dieu désigne, c'est-à-dire ceux qui jouissent plus que les autres de qualités et de critères précisés dans l'idéologie divine et qui sont les exécutants et les gardiens des lois divines:

«Dis: "Prendrai-je pour Seigneur un autre que Dieu le Créateur des Cieux et de la terre; alors qu'IL nourrit les êtres et qu'IL n'a pas besoin qu'on Le nourrisse?" Dis: "Oui, j'ai reçu l'ordre d'être le premier à me soumettre. Ne soyez pas au nombre des polythéistes."»
                                                                                            (Les Troupeaux <al-An`âm>, 6: 14)

«Vous n'avez pas de maître en dehors de Dieu et de Son Prophète, et de ceux qui croient: ceux qui s'acquittent de la prière, ceux qui font l'aumône tout en s'inclinant humblement.
(La Table Servie <al-Mâ'idah>, 5: 55)

«Dis: "je cherche la protection du Seigneur des hommes, Roi des hommes, Dieu des hommes."»
(Les Hommes, <al-Nâs>, 114: 1-3)

3- Elle signifie que Dieu est le propriétaire exclusif,
absolu et originel de tous les bienfaits et de tous les trésors de l'univers.

Personne n'a le droit de posséder et de disposer à sa guise d'une richesse d'une façon directe et indépendante. Tout ce qui se trouve dans l'univers est un Dépôt entre les mains de l'homme, lequel doit s'en servir en vue de se transcender et de se perfectionner. L'homme favorisé n'a pas le droit d'endommager et gaspiller les biens du monde, lesquels sont les fruits des efforts de milliers de phénomènes et d'éléments de cet univers, ni de les négliger ou de les exploiter dans une voie autre que celle de la transcendance humaine.

Tout ce que possède l'homme, même lorsqu'il s'agit d'une propriété privée, est un don divin. C'est pourquoi ce don doit être exploité conformément aux prescriptions de Dieu, c'est-à-dire dans sa place naturelle, celle pour laquelle il fut créé. Utiliser ce don divin dans une autre voie, ce serait le dévier de sa direction naturelle, et ce serait une corruption.

Le rôle de l'homme vis-à-vis de ces divers biens divins consiste à les exploiter pertinemment, à les mettre en valeur et à s'en servir à la perfection:

«Dis: "A qui donc appartiennent la terre et ceux qui s'y trouvent? Si seulement vous le saviez!» Ils diront: "Dieu!...". Réponds: "Et quoi?... Ne vous en souviendrez- vous pas?"»
(Les Croyants <al-Mo'minoun>, 23: 84-85)

«C'est Lui qui a créé pour vous tout ce qui est sur la terre.»
(La Vache <al-Baqarah>, 2: 29)

«Adorez Dieu! Il n'y a pas de Dieu que Lui. IL vous a créés de cette terre où IL vous a établis.»
(Houd, 11: 61)

«Ceux qui violent le pacte de Dieu après avoir accepté Son alliance; ceux qui tranchent les liens que Dieu a ordonné de maintenir; ceux qui seront maudits; ceux auxquels la détestable demeure est destinée.»
(Le Tonnerre <al-Ra`d>, 13: 25)

4- Elle signifie aussi que les êtres humains ont un droit égal à l'exploitation des biens de la vie.

Les possibilités et les occasions d'exploiter ces biens sont offertes d'une façon égalitaire à tous les êtres humains, selon le besoin de chacun et dans le cadre de l'effort et du travail fait par chacun. Ce stade universel ne réserve pas d'emplacement privé à une catégorie particulière de l'humanité. Tout le monde doit pouvoir exploiter les diverses richesses naturelles selon l'effort consenti, et ce sans distinction de race, de position géographique et historique et même d'appartenance idéologique.

«IL a créé pour vous les bestiaux».

«Ils vous semblent beaux...»

«Ils portent vos fardeaux...»

«C'est Lui qui fait descendre du ciel l'eau qui vous sert» et «Grâce à elle, Il fait encore pousser pour vous les céréales...»

«Ce qu'IL a créé pour vous sur la terre...»

«...pour que vous en retiriez une chair fraîche.»

Ces versets, tirés du début de la sourate "Les Abeilles" (al-Nihal), s'adressent à tout le monde sans distinction et ne sont pas destinés à une catégorie ou à un groupe particulier d'individus. Ils figurent dans un contexte où d'autres versets de la même sourate s'adressent également à tous les êtres humains:

«Mais Dieu vous dirigerait tous s'IL le voulait.»

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