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mise a jour :Dim, 20 Aoû 2023 9pm

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1- les effets et les utilités de la foi:

1- les effets et les utilités de la foi:


Ce qui précède nous a permis de percevoir d'une façon relative les effets de la foi religieuse: il convient de les aborder maintenant indépendamment afin de mieux connaître les utilités de cette structure fondamentale et précieuse de la vie.

Tolstoï écrit: "La foi est la chose avec laquelle vivent les hommes".

Le sage Nacir Khosraw Al-Alawi déclare les vers suivants à l'adresse de son fils:

"J'ai tourné le dos à ce bas monde pour me réfugier dans la religion. Car sans religion, la vie est comme une prison. Je possède dans mon coeur une fortune; la religion m'en a fait don, Elle y restera - Ô mon fils! - éternellement et tiendra bon".

La foi religieuse a beaucoup d'effets psychologiques et sociaux que nous allons expliquer ci-après.

A- Les effets psychologiques:

La foi religieuse a de grands effets sur le plan psychologique. En voici quelques-uns:

a)- Optimisme:
optimisme relatif au monde, à l'univers et à l'existence. La foi religieuse inculque à l'homme une vision particulière de l'univers et de l'existence. Cette vision se résume en ceci que la nature est finaliste, qu'elle tend au bien, au bonheur et à la perfection. Il est donc naturel que la vision que l'homme croyant et pratiquant a de l'ordre, de l'existence et de ses lois devienne optimiste.
 

 

La position de l'homme croyant dans le monde de l'existence est celle de quelqu'un qui croit à la justice des systèmes et des lois en vigueur dans son pays(18) ainsi qu'à la compétence des responsables, qui estime que les occasions du développement et du progrès sont offertes à tous, et qui pense que la responsabilité de tout retard et de tout sous-développement est due à la négligence et à la naïveté des gens comme lui. Cet homme assume donc lui-même la responsabilité de son retard et de sons sous-développement et ne la rejette pas sur les règlements et les lois de son pays. S'il constate un défaut, il s'en blâme et en blâme ses semblables qui n'auraient pas assumé leur responsabilité.

Une telle façon de penser suscite chez l'homme un nouvel élan et le pousse à se mouvoir avec espoir et optimisme.

Quant à l'homme incroyant, il vit dans ce monde comme quelqu'un qui croit à l'injustice et à la corruption des lois et des règlements en vigueur dans son pays(19) et qui s'estime contraint de s'y soumettre. Un tel individu se sent toujours plein de complexes et d'animosité. Il ne pense jamais à se réformer, car il n'en voit pas l'utilité. Il se meut comme une goutte perdue dans une mer emplie d'injustice et de tyrannie.

Cet homme n'éprouve pas de plaisir dans ce monde qui représente pour lui une prison terrible.

Le Coran dit à ce propos:

"Et quiconque esquive Mon rappel, alors, oui, à lui la vie à l'étroit". (Coran: XX, 124)

C'est la foi qui élimine l'état de gêne dans lequel nous vivons et qui élargit les horizons de notre vision de la vie.

b)- L'ouverture:
l'homme croyant voit le monde éclairé par lumière de son Seigneur. Aussi la lumière brille-t-elle au plus profond de lui ainsi que de son âme, et celle-ci s'ouvre-t-elle à la vérité, contrairement à l'homme dépouillé de foi qui voit le monde vide, banal, obscur, insensible et imper-ceptible et qui vit par conséquent enfermé sur lui-même et dans le pessimisme.

c)- L'espoir:
l'homme croyant ne perd pas l'espoir de voir aboutir ses bonnes oeuvres, tandis que l'homme matérialiste considère que l'univers ne juge pas entre les justices et les injustices, qu'il ne distingue pas ceux qui suivent le chemin de la justice et de la droiture de ceux qui sont engagés sur la voie de l'injustice et de la déviation. Pour lui, le résultat d'un travail, d'une action, est lié à la quantité d'efforts déployés; ce qui n'est pas le cas du croyant, lequel ne croit pas à la neutralité du monde entre ces deux alternatives et pense au contraire que l'appareil de la création se range du côté de ceux qui marchent dans le sentier du bien, du vrai et de la justice:

"Ô les croyants! Si vous secourez Dieu, IL vous secourra". (Coran: XLVII, 7)

"Car Dieu vraiment ne laisse pas perdre le salaire des gens bienfaisants". (Coran: XI, 115)

d)- La tranquillité: l'homme est naturellement porté à rechercher le bonheur. S'il l'obtient, il saute de joie. Mais si un avenir sombre et de privations se dessine devant lui, il tremble de peur et éprouve de l'inquiétude et des troubles.

Deux facteurs suscitent le bonheur de l'homme:

1) l'effort et la persévérance

2) la quiétude des circonstances du milieu

Le succès d'un élève dépend, par exemple, de deux choses: ses efforts et les conditions de l'école: l'encouragement des responsables et l'intérêt qu'ils portent à l'élève. Si l'élève studieux perd confiance dans l'école où il étudie, dans l'instituteur qui décidera de son sort à la fin de l'année et dans le traitement qu'il reçoit des responsables, il sera troublé et angoissé tout au long de l'année.

L'homme est lucide, clairvoyant vis-à-vis de lui-même. Il n'éprouve pas d'angoisse quant à sa personne, car l'angoisse provient du doute et de l'hésitation, or l'individu n'a ni doute ni hésitation liés à sa personne.

Ce sont les comportements du monde qui suscitent l'inquiétude et les troubles de l'homme, lequel ne connaît pas l'attitude de ce monde envers lui.

La bonne action et la persévérance sur la voie du Bon Droit sont-elles utiles? L'effort, l'action et l'acceptation de la responsabilité sont-ils fructueux?

Ce sont des questions qui s'imposent à l'homme et provoquent chez lui des troubles et des angoisses profonds.

Dans l'optique de la foi religieuse, l'homme et le monde sont les deux parties d'une transaction.

Cette façon de voir suscite chez l'homme la confiance dans le monde, efface l'inquiétude et le trouble engendrés par son ignorance et l'attitude du monde à son égard, et les transforme en paix et tranquillité.

e)- La jouissance des plaisirs moraux: l'homme éprouve deux sortes de plaisirs:

1) des plaisirs déclenchés par le contact de l'un des sens de l'homme avec le monde extérieur, tel que le plaisir de la vue par l'oeil, de l'ouïe par l'oreille, du goût par la bouche, du tact par le toucher.

2) des plaisirs ayant trait à l'âme et au for intérieur et n'émanant pas d'un contact avec le monde extérieur, tels que le plaisir que procurent un service rendu, une action de bienfaisance, l'amour et le respect, le succès obtenu par soi-même ou par un proche... Ce sont là des plaisirs qui ne proviennent pas d'un sens quelconque et ne dépendent pas d'un facteur matériel extérieur direct.

Les plaisirs moraux sont plus profonds et plus enracinés que les plaisirs matériels. Le plaisir d'adorer Dieu et de communiquer avec Lui fait partie de cette sorte de plaisirs qu'éprouve l'homme spirituel et croyant.

Les serviteurs spirituels et croyants qui doublent leur adoration de soumission(20), de méditation et d'affection obtiennent, par cette adoration, les plus grands plaisirs.

Ces plaisirs sont exprimés dans les textes religieux par les vocables: "goût de la foi", "douceur de la foi".

Il y a dans la foi une douceur inégalable. Les plaisirs spirituels, tels que le plaisir d'apprendre la science, de faire oeuvre de bienfaisance, de rendre service, de réussir, croissent et se multiplient lorsqu'ils émanent d'un sentiment religieux qui vise à obtenir la satisfaction de Dieu et revêt un caractère "cultuel".

f- L'esprit de résistance: la vie des êtres humains comprend, outre la joie, les plaisirs et les succès, des difficultés, des douleurs, des échecs et des malheurs. Beaucoup des manifestations de l'amertume de la vie peuvent être évitées si l'on parvient à consentir plus d'efforts, plus de peines.

L'homme est évidement porté à affronter l'aspect amer de la nature et à le transformer en douceur; mais certaines manifestations de cette amertume ne peuvent être évitées ni éliminées - telle que la vieillesse - car l'individu est condamné, qu'il le veuille ou non, à s'acheminer vers la vieillesse. Sa vie se rétrécit progressivement et les signes de la vieillesse inexorablement s'y dessinent. De même, l'idée de mourir, d'abandonner la vie, de tout laisser aux autres, attriste l'homme.

La foi religieuse suscite chez l'homme l'esprit de résistance et transforme l'amertume en plaisir. L'homme croyant sait que toute chose dans ce monde a un compte à rendre et que Dieu panse toute "blessure" que subit l'homme, si l'attitude de celui-ci devant cette "blessure" est digne.

La vieillesse, aux yeux du croyant, n'est pas un prélude de la fin de l'existence de l'homme. Aussi celui-ci remplit-il son temps libre par la culture et le plaisir d'invoquer Dieu. De là proviennent, pour le croyant, les délices et les beautés de l'étape de la vieillesse. Celle-ci pourrait même être, chez les pieux, plus agréable que l'étape de la jeunesse.

Le croyant regarde la mort d'une façon différente de celle de l'incroyant, car il ne la considère pas comme un anéantissement ou une annihilation, mais comme le transfert d'une vie éphémère et mortelle vers une vie durable et éternelle, d'un monde petit vers un monde plus grand, d'une vie de travail et de plantation vers une vie de récolte et de cueillette.

Pour cela, en vue d'effacer l'inquiétude de la mort, le croyant oeuvre en suivant une voie fructueuse et constructive ou, selon l'expression coranique, une voie de "la bonne action".

Les psychologues sont unanimes à reconnaître que la plupart des maladies psychologiques émanant des tourments spirituels et des calvaires de la vie sévissent parmi les incroyants. Les croyants, par contre, sont immunisés contre ces maladies proportionnellement à la force de leur foi.

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