Dim04282024

mise a jour :Dim, 20 Aoû 2023 9pm

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Réflexion 10: Le mariage

Réflexion 10:


Le mariage

Je dois avouer que ce thème est l'un des plus sensibles et des plus délicats à traiter. J'y ai mis mes émotions et utilisé abondamment de brouillons pour l'écrire. Un sujet bien délicat pour un converti comme moi, d'origine chinoise, qui voudrait se marier avec une musulmane. Il fallait que je tienne compte de l'affectivité, voire de la susceptibilité de certains, mais aussi de mes propres sentiments! Qu'il est difficile de parler de quelque chose qui nous touche personnellement, intimement. Le faire d'une façon lucide, clairvoyante sans rancune à l'égard de quiconque, car il s'agit ici de respect, d'affection et d'amour pour autrui. C'est un domaine bien délicat, oui bien délicat...

Je préfère vous parler des Beatles, les quatre garçons qui chantaient si bien l'amour: «All we need is love! All we need is love! love, love! love is all we need!... ». Je pourrai ainsi me désengager de ce sujet qui m'embarrasse tant, dont il va tout de même falloir que je parle. Point de tabou en moi, oui point de tabou...

Depuis que le monde existe, et que l'homme venant d'Adam, il y a toujours eu procréation pour perpétuer la vie, la race humaine. La preuve en est que je suis et que vous êtes là. J'ai pris connaissance que l'islam commande ou recommande à chaque croyant et à chaque croyante de se marier. Notre religion nous apprend qu'un célibataire n'a que la moitié de la foi! Il faut donc qu'il la comble avec une âme-soeur!! Je ne le savais pas du tout! Il n'y a point d'abstinence ou voeu de chasteté en terme de sexualité dans l'islam! A travers mes nombreuses lectures et méditations, j'ai compris que Dieu nous a créés avec cette pulsion, cette libido. Cette envie doit être épanouie dans un cadre légal, licite. C'est le mariage devant Allah qui donne ce droit à l'homme. Autrement, cela s'appelle de la fornication ou de l'adultère.

 

J'imagine un instant que nous n'ayons pas ce désir inné, alors certainement, l'espèce humaine serait depuis bien longtemps éteinte! Puisque ce point est la pierre angulaire de toute société, je me suis demandé: quels sont les critères d'une bonne épouse ou d'un bon mari selon l'islam?!

Dans un premier temps, j'ai bien été surpris par la réponse énoncée par notre Prophète (P): LA PIÉTÉ. Par la suite au fil des années, j'ai saisi toute son importance, son rôle crucial pour nous-mêmes et pour la société! J'ai appris que la femme doit être croyante et vertueuse au sens islamique du terme. J'ai aussi découvert que l'intelligence est l'un des bons critères. Ce qui me réconforte dans ma conception du mariage! Plus une femme est intelligente et plus elle pourra être pieuse, noble. Sa grande faculté intellectuelle va lui permettre d'acquérir un plus haut degré de compréhension de l'islam. D'où, plus de chance de voir cette musulmane proche de la perfection d'âme. Cette qualité est primordiale, en particulier lorsque nous espérons avoir une descendance brillante, ce qui est mon cas. Nous connaissons tous, le très fort impact de la mère sur l'enfant. Je me suis informé davantage avec un des extraordinaires livres disponibles chez le même éditeur (Abbas Ahmad al-Bostani), intitulé «L'islam et la psychologie». Malgré toutes les précautions prises, personnellement je me reposerai à la fin sur Allah, l'Omniscient...

J'apprends également que si je veux épouser une femme, je dois observer sa famille, ses parents, ses frères et soeurs. Cela me permettra de voir le genre d'éducation qu'elle a reçue. Bien sûr comme toute règle, il y a des exceptions. L'islam me ne m'interdit de regarder sa beauté. Il faut qu'elle me plaise physiquement car c'est moi qui vais la voir tous les jours de mon existence après le mariage! Certains hommes peuvent faire abstraction de ce critère physique, je les félicite de leur travail intérieur. Mais personnellement j'en ai besoin. Lorsque je la vois sourire, j'aimerai que cela m'épanouisse. Echanger le regard seulement avec elle, doit faire vibrer mon coeur, autrement je ne pourrais pas l'aimer pleinement, éperdument...

Je pense qu'il y a de nombreux autres critères qui peuvent intervenir. Mais le plus important, comme j'ai retenu, c'est la PIÉTÉ. Notre Prophète (SAW) a mis l'accent sur ce critère en disant: «... un arabe n'est pas supérieur à un non-arabe et réciproquement. Un blanc n'est pas supérieur à un noir et réciproquement. SAUF par la PIÉTÉ!...». Cela dit, rien ne m'empêche d'épouser une femme pour son argent, dans ce cas, il va falloir que j'assume les conséquences qui s'ensuivent! Maintenant que j'ai donné succinctement un aperçu de ma compréhension globale du problème, je vais décrire ce que j'ai vécu personnellement dans ce domaine.

J'ai vu qu'il y a des mariages mixtes. Peut-être qu'il y a plus de mixité en islam qu'ailleurs...! Je ne connais pas réellement les statistiques dans le domaine. Mais ce que j'ai pu observer depuis huit ans, en règle générale, c'est que les différents groupes qui composent le monde musulman, comme tous les autres peuples, se marient entre eux : entre les gens de même race, de même ethnie, de même clan, de même village, de même tribu etc... Il n'y a absolument aucun reproche dans cette remarque, c'est juste un constat. C'est dans la plupart des cas, «un esprit conservateur» qui règne. Ce point peut être positif, à condition que nous unissions deux personnes par le critère islamique pour préserver notre religion, mais j'ai constaté que ce n'est pas toujours cela qui prime! Mes amis musulmans me donnent comme argument qu'il est plus facile de se comprendre avec ses semblables (ne serait-ce que par le même langage) et cela permet de diminuer les facteurs de risques. A savoir, épouser un homme d'un pays que nous connaissons très peu, c'est être imprudent car nous allons à la rencontre de l'inconnue, de la culture et des traditions différentes. Oui! Je leur accorde ces pertinences.

Il est vrai qu'il est habituel et plus aisé d'épouser sa compatriote. Mais moi, je parle de l'islam, cette religion si extraordinaire (dont j'ai appris et que j'aime tant), qui a mis la piété en priorité sur les autres facteurs. Je parle de priorité d'importance! Si des musulmans des premiers temps de l'islam ne s'étaient pas mariés avec des femmes d'autres contrées qui ne parlaient même pas leur langue, certainement que notre religion ne se serait pas répandue de cette façon sur la terre! Vous pouvez me répliquer: «mais c'était le premier temps de l'islam, désormais nous sommes au XXIème siècle... !». Oui mais, le dâ'wa (le prêche de la foi islamique) est de tout temps, tout lieu jusqu'à la fin du monde! En tant que croyants, j'estime que nous devons accomplir correctement notre devoir à l'égard des non-croyants, autrement nous aurions à répondre de cela devant le Seigneur des mondes. De plus, cette expansion de notre religion, si elle est bien faite, ne laissera aucune excuse aux mécréants devant le Juge-Suprême et ils ne pourront pas dire qu'ils ignoraient l'existence de cette guidance.

Pour ma part, j'ai eu deux chances de me présenter à des soeurs dont j'étais éperdument amoureux, pour leur parler de mon projet de mariage. J'écris ceci avec beaucoup de respect, de tendresse et d'affection pour elles. Et elles m'ont répondu l'une après l'autre, avec toute sincérité et honnêteté que certes, elles me considèrent comme un très bon croyant et que je pourrais être un excellent mari et un père formidable, cependant jamais leurs parents ne pourront m'accepter!! Je leur ai demandé la raison de ce scepticisme. Elles m'ont simplement répondu que je n'étais pas de la bonne nationalité, du bon idiome.

La sentence est tombée comme un couperet, un glaive, une bombe. Mon coeur s'est brisé, mon esprit s'est embrouillé, mes larmes se sont répandues... Je ne savais que penser de cette réponse. Elles étaient toutes deux très sincères et très honnêtes avec moi. Sans rancune dans mon coeur, je les ai remerciées pour cette franchise. Mais le mal était fait. A chaque fois que je pense à cela, j'y verse encore des larmes... J'en porte encore des cicatrices, des séquelles... Je suis devenu très sensible à ce mot de «mariage», en particulier si j'ai des sentiments pour une soeur musulmane. J'ai peur à chaque fois d'entendre la même explosion qui va me torturer, me faire souffrir. Ma crainte est légitime, compréhensible... Si l'on me disait que j'étais laid ou que je n'étais pas intelligent ou que je n'étais pas assez croyant... je pouvais encore l'accepter. Mais pour cette raison-ci, la blessure s'est gravée, cristallisée en moi...

Bien sûr, nous pourrions régler le problème facilement en disant que je pouvais trouver une autre famille! Oui, c'est vrai que je le pouvais. Mais le cur a ses raisons que la raison ne peut comprendre. Le coeur a ses raisons qui vont imposer à la raison de l'entendre et de l'admettre. Je ne peux épouser une femme pour qui je n'ai pas de sentiments très forts, très profonds. Cela est inconcevable pour moi. Vous pouvez me dire, peut-être que l'amour viendra avec le mariage! Peut-être ou bien peut-être pas, dans ce dernier cas je pense que je serais très peiné, et je pourrais rendre une personne bien malheureuse vivant à mes côtés. Je n'ai nullement envie de prendre ce risque.

Par la suite, seulement par la suite, les deux soeurs ont évoqué des raisons économiques, sociales... Mais la première phrase s'est déjà constellée dans ma mémoire. Alors comment appréhender désormais d'autres facteurs, d'autres arguments...? Moi qui aime tant l'islam, ses principes, sa justice, sa justesse, sa sagesse, et je me retrouve devant ce dilemme. Faire abstraction de ce que les musulmans font et ne retenir que ce qui est dit dans l'islam. C'est facile à dire, mais difficile à faire, surtout lorsque la chose touche le fond de votre âme. De plus, si les musulmans n'appliquent pas leurs propres préceptes, alors qui va le faire à leur place?? Dites-moi, o! vous qui êtes plus savants que moi...! J'ai besoin, à cet instant même, de baumes qui puissent réconforter mon coeur blessé. Oui, j'en ai tant besoin. Ce que je redoute, c'est que cette histoire se reproduise encore avec moi. Oui, je redoute tant...

Certainement que Dieu nous a créés en différents peuples, pour que nous nous connaissions entre nous. Cela est écrit dans le Coran. Mais je ne pense pas que cela signifie qu'il faille rester cloîtré dans son clan ou son village ou sa communauté ou son pays exclusivement! Ce serait de la pauvreté d'esprit!! Dans ce cas, pourquoi l'islam dit que tous les être humains sont frères entre eux, surtout dans la même religion??!

Pour parler de l'inconnue en épousant un homme ayant une culture et des traditions différentes. Si les musulmans le voulaient vraiment, la solution serait simple: regardez-le, observez-le, étudiez-le, donnez-lui la possibilité de vous prouver qu'il respecte tous les bons critères de l'islam. Donnez-lui cette chance, peut-être qu'en retour, il vous rendra des bienfaits et de la bonté dont vous ne pourriez même pas imaginer...

De cette expérience, j'en ai déduit que les critères «des semblables» et/ou de la diminution des facteurs de risque de l'inconnue, peuvent être valables mais pas toujours. La plupart du temps, par ces arguments, j'ai constaté que les gens concernés camouflent profondément trois défauts qu'ils ne veulent pas que l'on touche.

A savoir, leur fermeture d'esprit et/ou leur faiblesse d'amour pour l'islam et/ou leur manque de confiance en Dieu. Oui, mes amis! Certains d'entre nous ont une constipation d'esprit incroyable! Un manque d'ouverture inextricable! D'autres, par manque d'amour pour l'islam, font passer LEUR culture bien avant la religion. Tout ce qu'ils entreprennent, ils appliquent, ils satisfont d'abord LEURS traditions. Pour cette catégorie de musulmans, l'islam est devenue une identité et non une religion! Mais comme le mariage se fait devant un imam et que nous lisons des versets du Coran, alors les gens sont leurrés et croient qu'il s'agit réellement de l'islam! J'espère un jour que ces croyants pourront revenir sur leurs erreurs, changer d'avis et se corriger pour qu'ils ne blessent plus, à l'avenir, d'autres convertis à l'islam...

Enfin, en ayant intelligemment étudié au préalable le terrain, inconnu ou pas, si nous avons une réelle confiance en Allah, nous n'aurions pas peur de l'avenir quel qu'il soit!! Puisque nous avons la certitude que notre Seigneur est Celui qui détient tout dans Son pouvoir, et que toute chose dépend de Lui.

Alors, pourquoi être effrayé par l'inconnu?! De plus, qui peut m'assurer que le fait d'épouser un homme de sa propre nationalité peut éviter les conflits, les disputes et les divorces? Qui peut me dire que le fait d'épouser un homme pieux, sincère, honnête venant d'un lieu étranger ne vous donnera pas des bienfaits, des richesses, de la joie, du bonheur et beaucoup d'amour?? Ainsi, de nationalité bien étrangère, un converti comme moi vous a présenté son vécu de la question du mariage. Peut-être que d'autres ont-ils eu plus de chance que moi...?

En ce qui concerne ce point, je crois que j'en ai trop dit. Ce sujet me dérange et me blesse. Je préfère vous dire que j'ai totalement, sincèrement confiance en Allah, mon Guide-Suprême. Et que l'avenir ne m'inquiète pas outre mesure, car Dieu seul pourvoit à mes besoins. Sûrement, Il m'emmènera vers une famille qui me mérite, qui mérite ma piété, ma sincérité, ma tendresse, ma grande affection et mon amour qui déborde... Je donne humblement ma vie au Créateur, nul autre divinité que Lui, l'Unique, le Tendre...

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