Mar04302024

mise a jour :Dim, 20 Aoû 2023 9pm

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La langue arabe - la terminologie islamique

La langue arabe - la terminologie islamique



1- Nous définissons ces trois termes:

a)- La langue arabe,

b)- La terminologie juridique (Shar'î) ou islamique et

c)- L'appellation islamique.

4)- est consacré à la question du sens propre et du sens figuré.

A­ La langue des Arabes:

Nous en parlons en particulier parce qu'elle est la langue coranique.

La plupart des mots arabes usités actuellement avaient les mêmes sens avant et après l'Islam; exemple: manger, dormir, le jour, la nuit ...

Dans cette langue, on trouve aussi des homophones. Le mot Ghunm par exemple signifiait d'abord l'acquisition du Ghanam (têtes de troupeau) puis il fut utilisé dans le sens de gain remporté sans grand effort; ensuite, dans l'Islam, il finit par signifier le gain tout court c'est à dire obtenu avec ou sans effort.

 

Parfois une tribu arabe donne un certain sens à un mot qui signifie autre chose dans une autre tribu. Ainsi "Al-Athlab" signifie au Hijâz de la prière et à Tamîm de la terre.(58) A notre époque, le mot "mabsût" signifie en Iraq "battu", frappé et en Syrie, au Liban "gai", joyeux. Dans ce cas, il faudra alors déterminer d'avance le sens du terme employé.

B­ La terminologie Shar'î ou islamique:

Avec l'apostolat du Sceau des prophètes Muhammad (SAW), celui-ci dut employer des mots arabes ayant d'autres sens que ceux usités par les Arabes de cette époque. Açalât (la prière), par exemple, qui signifiait la simple évocation est employée par le Messager d'Allah (SAW) dans le sens d'un acte religieux spécifique comportant de paroles particulières accompagnées de stations physiques différentes telles l'inclination et la prosternation, ce que les Arabes ne connaissaient pas auparavant! C'est ce qu'on entend par terminologie Shar'î ou islamique, que le sens du mot usité soit une modification du sens initial comme Açalât (prière) ou tout à fait nouveau comme "Ar-Rahmân", un nom divin employé par le Législateur islamique. On peut donc définir le terme islamique comme étant le mot employé par le Saint Coran ou par le hadîth prophétique. Sans cet emploi, le mot ne saurait faire partie de la terminologie islamique.

C- La terminologie musulmane usuelle:

On trouve chez les Musulmans des mots utilisés dans des sens particuliers tels "Lijtihâd" et "Al- Mujtahid" relatifs respectivement à la jurisprudence islamique et au faqih musulman (le jurisconsulte, le docte). Initialement; dans la langue arabe, les deux mots (le substantif et le participe présent) signifiaient simplement le déploiement d'efforts (lijtihâd) en vue d'atteindre un but - al-Mujtahid (le studieux) -. C'est ce dernier sens qu'on trouve dans un certain nombre de hadîths. Ainsi, le Messager (SAW) dit: «De cent degrés, l'homme savant dépasse en mérites l'homme studieux».(59)

Dans la biographie du Prophète (SAW), il est dit: «pendant les dix dernières nuits (du Ramadan), le Messager d'Allah (SAW) fournissait plus d'efforts (yajtahidu) plus qu'il ne faisait pendant les autres jours».(60)

Dans le sens de jurisprudence et de jurisconsulte, les deux mots Ijtihâd et mujtahid ne figurent ni dans le Sait Coran ni dans le noble hadîth du Prophète. L'appellation est venue plus tard, c'est à dire qu'elle est une terminologie musulmane (et non islamique).

Quand la terminologie est répandue en particulier dans une contrée musulmane telle cette expression: le jeûne de Zakaria(61), il ne convient pas de la qualifier de "musulmane" mais il faut spécifier son lieu d'origine ou l'usage courant en disant par exemple que l'expression signifie ceci à Bagdad ou au Caire sans pouvoir l'étendre ou la généraliser.

De même, quand la terminologie est spécifique à l'un des rites ou des groupes musulmans, il faudra en préciser l'origine en disant qu'il s'agit par exemple d'une expression Kharijite ou usitée dans l'Ecole des califes ou dans celle d'Ahlul-Bayt

Ainsi le mot 'Ashshârî signifie d'après les Kharijites seulement "Al-Mujâhid" celui qui fait du jihâd. Mais "Al-Mushrik" (le polythéiste) signifie tout musulman qui ne partage pas leur opinion et ne fait pas partie de leur rite.

"Arrâfidî" (le réfractaire) signifie, d'après l'Ecole des califes, tout adepte de l'Ecole d'Ahlul-Bayt (a. s).

"An-naçibî" (le rebelle) signifie, d'après cette dernière, celui qui prend les Imams d'Ahlul-Bayt en aversion.

Si l'on rencontre donc de telles appellations en dehors des Ecoles où elles sont nées, il ne faudra pas les charger des significations précédentes.

D- Le sens propre et le sens figuré:

Quand un mot est usité dans un sens déterminé de telle sorte que seul ce sens est donné au mot par la personne qui l'entend, tel le mot "lion" qui signifie l'animal féroce qu'on connaît ou "la prière" qui est pour tous les Musulmans l'ensemble des actes particuliers accomplis en conjugaison avec des invocations particulières.

Dans cas on dit que le mot "lion" est au sens propre dans la terminologie linguistique tandis que le mot "prière" est au sens propre dans la terminologie Sha'î (scientifique).

Quand le mot "lion" signifie dans une phrase "l'homme courageux", il est alors utilisé au sens figuré mais il est nécessaire alors de trouver dans la phrase ou dans le contexte un indice susceptible d'orienter l'esprit vers le sens figuré du terme. Ainsi dans cette phrase: "le lion parlait dans la mosquée", étant donné que le "lion" (le fauve) ne parle pas, l'on sait que c'est de l'homme courageux qu'il s'agit et non de l'animal féroce.



2- La compilation des recueils de langue arabe

Dans les 2è et 3è siècles de l'hégire, les linguistes qui procédaient à la compilation de la sémantique arabe notaient pour chacun des termes étudiés le sens et son évolution depuis l'époque antéislamique jusqu'au temps où ils vivaient.

Après les sémanticiens, les jurisconsultes musulmans déployèrent de louables efforts pour définir la terminologie juridique et en préciser les données, telles la prière, le jeûne, le pèlerinage et d'autres. Aussi ces termes sont-ils devenus clairement entendus par tous les Musulmans. Par contre comme les termes qui ne s'apparentaient pas à la langue juridique n'avaient pas bénéficié des mêmes efforts dans leur étude, certains d'entre eux sont encore méconnus des Musulmans qui, ne sachant pas en définir l'origine linguistique ou juridique, se trouvent, à cause de l'ambiguïté des sens, dans l'incapacité se saisir les concepts islamiques et de connaître les jugements y afférents. A titre d'exemple, on peut citer, à ce propos, les deux termes de compagnie et de Compagnons (du Prophète SAW).
 

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