Mar04302024

mise a jour :Dim, 20 Aoû 2023 9pm

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Le Premier Champ de Recherche Les approches respectives des deux Ecoles

Le Premier Champ de Recherche


Les approches respectives

 des


deux Ecoles



Quant aux termes de compagnie et de Compagnons:

1- La définition du "Compagnon" donnée par chacune des deux Ecoles

2- L'équité des Compagnons dans les deux Ecoles

A- La définition du ''Compagnon'' dans les deux Ecoles

1- Dans l'Ecole des califes

Ibn Hajar dit dans l'introduction de son Içâbah, chap. 1 (la définition du terme Compagnon): c'est celui qui rencontra le Prophète (SAW) en croyant en lui puis mourut en musulman. Cela englobe ainsi ceux dont la compagnie était de longue durée ou courte, qui avaient ou non rapporté ses hadiths, qui avaient ou non combattu avec lui, qui l'avaient simplement vu sans pouvoir l'aborder et ceux qui n'ont pu le voir à cause d'un empêchement quelconque comme la cécité.(62)

 

Le même auteur ajoute les précisions suivantes: Lors des conquêtes musulmanes seuls des Compagnons étaient chefs d'expéditions.

En l'an 10 (dix) de l'hégire, tout homme originaire de la Mecque ou de Tâ'if embrasse l'Islam et participe au pèlerinage de l'Adieu, effectué par le Prophète (SAW).

A la fin de l'apostolat du Prophète, tous les membres d'Al-Aws et d'Al-Khazraj (les deux tribus d'Al-Ançars) étaient devenus musulmans de telle sorte qu'à la mort du Prophète aucun d'eux ne manifestait d'incrédulité.(63)

Par ailleurs, dans notre livre (150 Compagnons inventés), le chercheur pourra voir les méfaits de cette indulgence sur les hadiths prophétiques.

2- La définition du "Compagnon" dans l'Ecole d'Ahlul-Bayt (a. s.)

Selon cette Ecole, le sens du Compagnon est celui qu'on trouve dans les dictionnaires de langue arabe: As-çâhib, plur : çahb, Açhâb, çihâb et çahâbah, celui qui vit avec, qui tient compagnie pour une durée assez importante.(64)

Comme toute compagnie implique l'existence de deux personnes au moins, il est évident que le terme compagnon doit être suivi du complément de nom comme cela est utilisé dans le Sait Coran: «Ô mes compagnons de prison!», «Les compagnons de Mûssâ (Moïse)» et dans la Sîrah et les hadîths: «compagnon du Prophète, les Compagnons (Açhâbu) du Messager d'Allah», «les Compagnons de l'allégeance prêtée sous l'Arbre», «les compagnons d'As-çuffah». Le qualificatif "compagnon" n'était pas, à l'époque du Prophète (SAW), utilisé comme nom comme il le sera plus tard chez les adeptes de l'Ecole des califes. Le terme compagnon devient alors porteur d'une terminologie propre venant s'ajouter à son sens primitif.

3- Leur critère quant à la détermination du "Compagnon".

Ibn Hajar rapporte la position des adeptes de l'Ecole des califes et donne dans son livre Al-Içâbah le critère choisi pour distinguer ce qui fut compagnon de ce qui ne le fut point:

«D'après les dires des imams (ulémas), le qualificatif par lequel on reconnaît le Compagnon du Prophète est celui rapporté par Ibn Abî Shaybah dans son Muçannaf, d'après une chaîne de récits valables, à savoir que lors des premières conquêtes (futûh), seul un Compagnon (du Prophète) était désigné pour être à la fête d'une expédition».(65)

Le récit dont il s'agit, qu'Ibn Hajar qualifie de valable, est celui rapporté par At-Tabarî et Ibn 'Assâkir à partir de Sayf, Abî 'Uthmân, Khâlid et 'Ubâdah. Le même At-Tabarî rapporte, à partir du même Sayf que le calife 'Umar ne désignait comme chefs (commandants, gouverneurs) que des Compagnons tant qu'il en trouvait(66), sinon, il nommait, à cet effet, des Tâbi'îne (disciples des Compagnons). Ceux qui ont connu la rébellion de l'apostolat (après la mort du Prophète) ne pouvaient accéder à ce genre de postes...(67)

Critique:

L'origine des deux récits précédents est Sayf accusé d'hérésie et d'invention de hadiths.(68)

Par ailleurs, Abû 'Uthmân cité par Sayf est une pure imagination de ce dernier. Il s'agit de Yazîd b. Ussayd Al-Ghassânî qui était une fabrication de Sayf.(69)

Quoi qu'il en soit, la réalité historique rapporte à ce sujet des informations contraires. Ainsi, dans Al- 'Aghânî, l'auteur rapporte ceci: «le nommé Mru'ul-Qays embrassa l'Islam devant 'Umar (le 2e calife) qui le nomma aux commandes avant qu'il ne fît une rak'ah - (une prière). Quand il accepta d'adopter l'Islam que 'Umar lui eut proposé, il lui donna l'autorité sur les Musulmans originaires de Qudâ'ah en Syrie. L'homme repartit alors avec l'étendard (du chef) qui flottait au-dessus de sa tête».(70)

De même, 'Alqamah b. 'Ilâthah al-Kalbî qui, après avoir renié l'Islam et regagné Bizance, revint à l'époque de 'Umar le calife, réembrassa l'Islam devant lui et se vit attribuer l'autorité sur la province de Hurân, une région de Damas (en Syrie).

C'est la réalité que nous enseigne l'histoire, mais les 'Ulémas de l'Ecole des califes s'appuyèrent sur des récits tels que ceux rapportés par Sayf et consorts (étudiés dans notre livre: 150 compagnons inventés) et en puisèrent leur critère relatif à la reconnaissance des compagnons.

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