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Le retranchement dans la maison de Fatima (a. s.)

Le retranchement dans la maison de Fatima (a. s.)


'Umar b. al-Khattâb dit: «Après la mort du Prophète, 'Ali, Az-Zubayr et ceux qui étaient avec eux se sont retranchés dans la maison de Fatima».(113)

Les historiens citent les noms de ceux qui étaient avec 'Ali et Az-Zubayr:

1- Al-'Abbâs b. 'Abdel-Muttalib

2- Utabah b. Abî Lahab

3- Salmân al-Fârissî

4- Abû Dhar al-Ghifârî

5- 'Ammâr B. Yâssir

6- Al-Miqdâd b. al-Aswad

7- Al-Barâ' b. 'Azib

8- 'Ubay b. Ka'b

9- Sa'd b. Abî Waqqâs

10- Talha b. 'Ubaydillah

 

et des groupes de Hashimites, d'al-Muhâjirîne et d'al-Ançars.(114)

Ce retranchement est rapporté d'une façon régulière et inaltérée par un grand nombre de narrateurs dans les livres de la Sîrah, de l'histoire, des hadîths, de la littérature de la théologie, des biographies ... mais, ayant mal apprécié ce qui s'était passé entre les retranchés et le parti vainqueur, ces auteurs clarifièrent rarement les événements en question.

Al-Balâdhurî par exemple, rapporte que lorsque 'Ali (a. s.) s'est abstenu de l'allégeance en faveur d'Abû Bakr, celui-ci envoya 'Umar b. al-Khattâb avec l'ordre de le lui amener avec rigueur et sévérité. Une fois arrivé chez 'Ali, celui-ci dit à 'Umar après une vive discussion: «Tu procèdes à une traite dont tu auras la moitié. Par Allah! tu n'insistes aujourd'hui pour consolider son investiture que pour qu'il te la lègue demain!»(115)

Au cours de la maladie qui précéda sa mort, Abû Bakr dit: «Je ne regrette dans cette vie d'ici-bas que trois actes que je n'aurais pas dû commettre. D'abord j'aurais aimé ne pas avoir découvert la maison de Fatima même s'ils s'y étaient retranchés avec l'intention de déclarer la guerre».(116)

Quant à la manière dont on avait procédé pour découvrir la maison de Fatima et contrecarrer les hommes qui s'y étaient retranchés, des historiens rapportent que certains Muhâjirîne n'étaient pas contents de l'allégeance prêtée à Abû Bakr. Parmi eux 'Ali et Az-Zubayr qui se retranchèrent avec des armes dans la maison de Fatima.(117)

Dans une autre version, ils s'y étaient réunis pour prêter allégeance à 'Ali(118). Abû Bakr leur envoya 'Umar b. al-Khattâb pour les en sortir bon gré mal gré. 'Umar y alla avec une torche de feu allumé pour incendier la maison (en cas de besoin).

Fatima lui demanda: «Viens-tu, ô 'Umar pour brûler notre maison?». «Oui, répondit-il, à moins que vous entriez dans le giron de la Communauté».(119)

Selon Al-Ya'qûbî, «Ils y sont allés ('Umar et son groupe), investirent la maison, après que l'épée de 'Ali eut été cassée» (Al-Ya'qûbî, 2/126). Selon At-Tabarî c'était Zubayr qui sortit de la maison, l'épée brandie, tituba et perdit l'épée que les envahisseurs finirent par récupérer.(120)

Al-Jawharî (Abû Bakr) rapporte que: 'Ali répétait: «Je suis le serviteur d'Allah et le frère du Messager d'Allah», tout au long du chemin jusque devant Abû Bakr. Quand on lui ordonna de prêter allégeance, il dit: «C'est moi qui suis l'ayant droit. Je ne vous prêterai pas d'allégeance. C'est vous qui devez le faire pour moi. Vous avez évincé les Ançars en avançant que vous êtes les proches du Messager d'Allah. Si vous êtes justes, comme les Ançars ont reconnu le bien fondé de votre argumentation, faites de même en reconnaissant que je suis plus proche de lui que vous. Craignez Allah, soyez équitables sinon-vous le savez bien, l'injustice sera votre lot».

'Umar dit alors: «Tu ne partiras qu'après avoir prêté allégeance!». 'Ali répondit: «Procède, ô! 'Umar à une traite dont tu auras la moitié; consolide aujourd'hui son pouvoir pour qu'il te le lègue demain. Non, par Allah, je n'accepte pas ton propos et ne le suis point». Abû Bakr dit alors: «si tu ne prête pas allégeance je ne t'y forcerai pas». Abu 'Ubaydah intervient alors et dit: «Ô Abûl-Hassan ('Ali)! Tu es encore jeune et tu n'as pas encore l'expérience et le savoir-faire des anciens de Quraysh ton peuple. A mon avis, Abû Bakr est plus à même que toi d'assumer cette affaire, concède la lui et sois en content car si tu vis longtemps, tu es certes digne, intègre, méritant par ton lien de parenté, ton passé glorieux et ton jihâd».

'Ali répliqua et dit: «Ô les Muhâjirîne! Allah! Allah! Ne sortez pas le pouvoir de Muhammad de sa maison pour l'installer dans les vôtres. N'évincez pas sa famille de son rang dans la Communauté. Je jure par Allah, ô les Muhâjirîne, que nous les Ahlul-Bayt sommes les ayants droits bien avant vous. N'était-ce pas parmi nous qu'il y avait le liseur du Livre d'Allah? Le docte dans la religion d'Allah? L'érudit de la sunnah? L'apte à gérer les affaires publiques? Par Allah! C'est chez nous qu'il réside; ne succombez donc pas à vos passions, sinon vous vous éloignerez encore plus du droit et de la justice!».

Bachîr b. Sa'd lui dit alors: «Ô 'Ali! Si les Ançars avaient entendu ton propos avant de prêter allégeance à Abû Bakr, ils n'auraient pas hésité à te soutenir mais, c'est trop tard (cela est fait)». 'Ali est reparti chez lui sans avoir prêté allégeance (Al-Jawharî selon An-Nahj, 2/3-5).

Ce dernier rapporte aussi qu'après avoir réalisé ce qui était arrivé à 'Ali et à Zubayr, Fâtimah (a. s) s'est tenue au seuil de sa maison et dit: «Ô Abû Bakr! Pour envahir la famille du Messager d'Allah vous êtes allés vite en besogne. Par Allah, je n'adresserai jamais la parole à 'Umar, jusqu'à ce que je rencontre Allah».(121)

Dans une autre version: Fatima est sortie de chez elle, en pleurs. Elle criait et les gens s'en abstenaient.(122)

Al-Ya'qûbî, (relatant les événements de la maison) rapporte qu'elle (Fatima) devança les intrus au seuil de sa porte et dit: «Par Allah! Ou bien vous sortirez ou bien je découvrirai mes cheveux et crierai à Allah». Tout le monde sortit alors de la maison.(123)

Al-Mas'ûdî rapporte ceci: quand Abû Bakr a bénéficié de l'allégeance des gens à la Saqîfah et qu'on la lui a renouvelée le mardi, 'Ali alla à sa rencontre et lui dit: «Tu as gâché l'état des choses; tu n'as pas consulté et tu n'as eu aucune considération à notre égard!». «Si, répondit Abû Bakr, mais j'ai craint la fitnah (la tentation, la sédition)».(124)

Al-Ya'qûbî rapporte aussi qu'un groupe (de musulmans) proposa à 'Ali de lui prêter serment d'allégeance. Ce dernier leur dit alors: «Rendez-vous tôt chez moi les têtes rasées». Le lendemain matin, seules trois personnes s'étaient rendues chez lui.(125)

Par après, 'Ali porta Fatima sur un âne, se rendit de nuit avec elle chez les Ançars pour leur demander de le soutenir. Fatima leur demandait la même chose. Tous disaient: «Ô fille du Messager d'Allah! Notre allégeance a été prêtée à cet homme! Si ton cousin avait précédé Abû Bakr chez nous, nous ne l'aurions pas laissé pour un autre». 'Ali leur rétorqua alors: «Est-ce-que j'aurais pu laisser la dépouille mortelle du Messager d'Allah (SAW) chez lui, sans procéder aux opérations funèbres nécessaires! Aurais-je dû sortir à ce moment là disputer aux gens le devenir de son pouvoir?». A son tour, Fatima dit: «Adûl-Hassan ('Ali) n'a fait que ce qu'il devait faire. Quant à eux, ils ont fait ce dont ils sont responsables devant Allah».(126)

Mu'ammar rapporte à partir d'Az-Zuhrî citant Aïsha, la mère des croyants, le récit relatant ce qui s'est passé entre Fatima et Abû Bakr au sujet de l'héritage légué par le Prophète (SAW): «Fatima a donc rompu avec lui (Abû Bakr) et, jusqu'à sa mort, ne lui adressa point la parole. Elle a vécu six mois après la mort du Prophète (SAW). Son époux l'a enterrée, a prié sur elle sans prévenir Abû Bakr. De son vivant, 'Ali jouissait parmi les gens de certains égards. Après mort, ils l'ont ignoré et délaissé. Un homme demanda à Az-Zuhrî: pendant six mois, 'Ali n'a donc pas prêté serment d'allégeance à Abû Bakr? - Non, répondit Az-Zuhrî, les Banî-Hâshim, non plus. Lorsque 'Ali a pris acte du changement d'attitude à son égard, il se résolut à prêter allégeance et les Banî-Hâshim lui emboîtèrent le pas».(127)

Al-Balâdhurî dit: quand des Arabes avaient manifesté leur apostasie (après la mort du Prophète) 'Uthmân alla voir 'Ali et lui dit: «Ô mon cousin! Personne n'ira combattre l'ennemi tant que tu ne prêtes pas allégeance». Il lui parlait ainsi jusqu'à ce qu'il se décidât finalement à aller voir Abû Bakr et à lui prêter serment d'allégeance. Les Musulmans manifestèrent alors leur joie, s'activèrent pour le combat et cessèrent d'envoyer des délégations ...(128)

Même après avoir prêté allégeance, 'Ali continuait à se plaindre de ce qui s'est passé après la mort du Prophète. Ses plaintes furent notées même au cours de son califat. Le prouve son sermon célèbre appelé Ash-Shiqshiqiyyah.

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