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L'Imam 'Ali (a. s.) savait que le califat fut volontairement écarté de lui

L'Imam 'Ali (a. s.) savait que le califat fut volontairement écarté de lui


L'Imam 'Ali savait qu'on le repoussait volontairement du califat. Toutefois, il continuait de participer aux délibérations pour qu'on ne prétendît pas qu'il se désintéressait du califat. Le récit suivant prouve que l'Imam savait ce qu'on tramait contre lui.

Al-Balâdhurî (Ansâbul-Ashrâf, 5/19) rapporte que 'Ali s'est plaint auprès de son oncle Al-'Abbâs de l'injonction de 'Umar, selon laquelle l'investiture devrait échoir dans le groupe où se trouvait 'Abdur-Rahmân b. 'Awf. 'Ali dit: «Par Allah, la partie est perdue pour nous!». Al-'Abbâs demanda alors: «Ô mon neveu! comment le sais-tu?» 'Ali répondit: «Sa'd n'ira pas à l'encontre de son cousin 'Abder-Rahmân b. Awf; ce dernier est l'égal de 'Uthmân et son beau-frère c'est à dire que l'un ne s'opposera sûrement pas à l'autre. Même si Az-Zubayr et Talhah étaient de mon côté, cela ne me profiterait pas du moment qu'Ibn 'Awf se trouve avec les autres». (Voir Al-'Iqdul-Farîd, 3/74).

Dans la référence précédente (p. 21), Abû Mikhnaf rapporte ceci: quand 'Umar fut enterré (un dimanche le 4e jour de son assassinat), les candidats à la délibération s'abstenaient de tout acte pendant qu'Abû Talhah guidait leur prière (faite en commun à la Mosquée). Un matin, Abû Talhah les incita à la délibération dans la maison du "Trésor public" (ou dans la maison d'al-Miswar b. Makhramah). Quand leur discussion lui paraissait interminable, 'Abdur-Rahmân b. 'Awf leur dit: «Écoutez-moi: moi, je me retire ainsi que Sa'd (b. Abî Waqqâs) pourvu que les quatre restants finissent par choisir. Sachez que cela est devenu trop long, que les gens (les Médinois) s'impatientent de connaître leur calife et imam et que les provinciaux ici présents attendent d'en être informés avant de revenir dans leurs contrées ...». Les candidats au califat répondirent: oui, à l'exception de 'Ali qui s'est contenté de dire: «je vais voir».

 

'Abdur-Rahmân informa Abû Talhah de la proposition qu'il avait faite aux candidats et des réticences de 'Ali. Abû Talhah s'adressa à ce dernier et lui dit: «Ô Abûl-Hassan! Sache qu'Abû Mohamed (Abdur-Rahmân b 'Awf) est un homme de confiance pour toi et pour les Musulmans. Dis pourquoi tu chicanes alors qu'il s'est retiré de la candidature! il ne pourra donc pas mal agir au profit d'autrui!». 'Ali fit alors jurer 'Abder-Rahmân b. Awf qu'il ne se laisserait pas guider par ses passions, qu'il préférerait le juste et le Vrai et qu'il ferait de son mieux pour servir la Ummah (la communauté) et qu'il ne ferait pas preuve de favoritisme au profit d'un proche parent. Quand 'Abder-Rahmân jura à l'Imam 'Ali, celui-ci lui dit: «Choisis alors, bien guidé!».

Ensuite 'Abdur-Rahmân fit jurer chacun des candidats qu'il ne s'opposerait pas à lui s'il venait à prêter allégeance à l'un d'eux, qu'ils seraient avec lui contre celui qui se rebifferait.

'Abder-Rahmân prit alors la main de 'Ali et lui dit: «T'engages-tu par le pacte d'Allah, si tu es investi du califat, de ne pas porter Banî 'Abdel-Muttalib (son clan, sa famille) sur les nuques des gens (les favoriser) et de suivre la Sîrah du Messager d'Allah (SAW) sans en dévier ni y manquer!». 'Ali répondit: «Je ne porterai pas le pacte d'Allah ainsi. Qui pourra suivre (à la lettre) la Sîrah du Messager d'Allah (SAW)? Néanmoins, je ferai de mon mieux, selon ma capacité et dans les limites de la science que j'ai». Abder-Rahmân lâcha alors la main de 'Ali. Ensuite, il fit de même avec 'Uthmân qu'il fit jurer, par le pacte d'Allah (conclu avec les Musulmans) qu'il ne favoriserait pas Banî Umayyah (son clan, sa famille) au détriment des gens, qu'il suivrait la Sîrah du Messager d'Allah (SAW) et celle d'Abû Bakr et de 'Umar sans s'y opposer. 'Uthmân jura. 'Ali dit alors: «Abû 'Abdillahi ('Uthmân) a accepté volontiers ce que tu as demandé! Prête-lui allégeance si tu veux».

Par après 'Abdur-Rahmân revint auprès de 'Ali, lui demanda de jurer de suivre la sîrah du Messager d'Allah et celle d'Abû Bakr et de 'Umar. 'Ali répondit: je devrai faire preuve d'ijtihâd (effort personnel basé sur la science)». Mais 'Uthmân continuait à jurer qu'il se conformerait à la politique du Prophète et à celle d'Abû Bakr et de 'Umar sans s'en écarter ni y manquer. 'Abder-Rahmân battit alors la main sur la sienne et lui prêta serment d'allégeance. Les autres candidats lui emboîtèrent le pas. 'Ali qui était debout s'assit. 'Abder-Rahmân le menaça alors en disant: «Prête allégeance, sinon tu seras exécuté!».

On rapporte que 'Ali est sorti très fâché. Les hommes de la délibération le rejoignirent et le menacèrent de mort s'il ne prêtait pas allégeance. 'Ali revint avec eux auprès de 'Uthmân et lui prêta allégeance.

Dans le récit précédent, il y a une altération des propos de l'Imam 'Ali (la suppression dans la 1ère proposition faite à 'Ali, du groupe nominal et "la sîrah des deux Sheikhs (Abû Bakr et 'Umar)".

Le récit est plus complet dans l'histoire d'Al-Ya'qûbî, 1/162: Abder-Rahmân emmena 'Ali b. Abî Tâlib à l'écart, lui demanda de jurer par Allah de se conformer, si le califat venait à lui échoir, au Livre d'Allah, à la sunnah de Son Prophète et à la sîrah d'Abû Bakr et de 'Umar. 'Ali répondit: «Je me conduirai, dans les limites de ma capacité, conformément au Livre d'Allah et à la Sunnah de Son Prophète». 'Abder-Rahmân répéta alors la même proposition à 'Uthmân qui répondit: «Oui, je me conduirai parmi vous selon le livre d'Allah, la sunna de Son Prophète et la sîrah d'Abû Bakr et de 'Umar». De nouveau 'Abder-Rahmân alla voir d'abord 'Ali, ensuite 'Uthmân pour leur réitérer les mêmes propos. Chacun des deux candidats réaffirme sa première réponse. En troisième lieu, 'Ali lui dit: «Sache qu'avec le Livre d'Allah et la sunnah de Son Prophète, on n'a pas besoin de la tradition d'autrui». «En effet, ajouta 'Ali, tu t'acharnes à m'éloigner de cette affaire (à écarter le califat de moi)». Finalement 'Abder-Rahmân battit de la main sur celle de 'Uthmân (en guise d'allégeance).

Dans l'histoire d'At-Tabarî (Événements de l'année 23, 3/297) ainsi que d'après Ibn al-Athîr (3/37), l'Imâm 'Ali dit à 'Abder-Rahmân, le 3e jour de l'investiture de 'Uthmân: «Tu lui as fait un don séculaire! En fait, ce n'est pas la première fois que vous faites cause commune contre nous. «Douce patience! Allah est Celui dont l'aide est demandée contre ce que vous débitez» (V. 18/XII). Par Allah! Tu ne l'as investi que pour qu'il te favorise de retour! Mais «Allah crée chaque jour quelque chose de nouveau». (V. 29/LV) (voir aussi Al-'Iqdul-Farîd, 3/76).


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