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mise a jour :Dim, 20 Aoû 2023 9pm

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Le Rôle De La Foi Dans La Prise De Conscience Des Responsabilités

Le rôle de la foi dans la prise de conscience des responsabilités

 

Le sentiment de responsabilité et l'acceptation des obligations qui touchent à tous les aspects de la vie sociale sont à la base même du bonheur de l'homme comme de celui de la collectivité. C'est ainsi que l'éducation musulmane s'articule autour de cet axe qu'est le sentiment de responsabilité.
 

Chaque musulman doit se référer à sa foi et à ses bonnes actions pour garantir son bonheur dans la vie. L'lmam Al-Sajjad (que le salut soit sur lui) qualifie les obligations humaines, en toute chose, de la manière suivante:

"Sache que Dieu t'accorde Sa Miséricorde, que Dieu a sur toi des droits pour tout acte que tu entreprends, pour tout immobilisme de ta part, pour toute position que tu occupes, pour tout outill que tu utilises, certains plus grands que d'autres".3

L'Islam affirme que chacun est responsable de ses actes et que personne n'est tenu pour responsable des actes d'autrui, car le Coran repporte: "Quiconque se guide ne se guide que pour lui-même; et quiconque s'égare ne s'égare que contre lui-même. Et nul porteur ne porte le port d'autrui."4

Au fond de chaque être humain, il existe une force qui le pousse à s'acquitter de ses devoirs et de ses responsabilités. Et lorsque l'homme répond positivement à sa conscience, cette force intérieure le soutiendra et le remplira de joie et de quiétude. Cette force c'est la conscience qui naît au plus profond de la nature humaine et qui nous porte à éviter le mal et à oeuvrer pour le bien. On pourrait s'imaginer que la conscience, à elle seule, pourrait garantir l'actions du bien par l'homme et qu'elle soit le pilier sur lequel reposerait l'exécution des obligations, nous évitant ainsi la référance aux préceptes religieux. Le fait est que la conscience morale, avec ce qu'elle a comme valeur pour la réalisation du bonheur humain, ne peut, pour toutes les situations et dans tous les contextes, empêcher l'homme de tomber dans l'erreur et la déviance.
Nous devons donc, avant toute chose, nous pencher sur le champ d'activité de la conscience, car ses ordres diffèrent selon les traditions locales et les conditions contextuelles, même quand il s'agit d'une même question.

L'activité de la conscience s'exerce essentiellement en ce qui concerne des sujets pour lesquels les us et les coutumes et les traditions sociales ont tranché de manière favorable, même s'il s'agit, en fait, de sujets répréhensibles en soi ou bien rejetés et blâmés par d'autres sociétés. Ainsi, le démon a travesti aux yeux de l'homme un certain nombre d'actions qui sont, en réalité, plus malveillantes qu'il ne le pense. Mais sous couvert d'activités bénéfiques, les hommes ont admis celles-ci comme telles. Le Coran rapporte cette réalité dans ses versets: "Dis: pouvons-nous apprendre lesquels en fait d'oeuvrer sont les plus grands perdants? Ceux dont l'effort, dans la vie présente, s'égare tandis qu'ils comptent bien faire?"5

Il ajoute: "Mais leurs coeurs s'étaient endurcis et le Diable enjolivait à leurs yeux ce qu'ils faisaient."6

Il faut également rappeler que la conscience, sans se référer à quelque chose de particulier, ne pourra résister face à une multitude de tentations de l'âme et à une foule de penchants, dont l'amour de l'or et du pouvoir, car elle manque, dans cette lutte, de conviction et de résistance. Parfois, elle rompt dès le premier choc face aux tentations et aux penchants, car l'âme traîtresse peut travestir les réalités et tromper la conscience, éteignant ainsi la lumière qui brille à l'intérieur de chaque être humain.
Certes, c'est cela la "foi" qui guide la conscience et oriente l'être. Elle constitue, par là même, la base solide sur laquelle l'homme s'appuie; elle est le tribunal qui juge les traditions et coutumes de sa société et peut lui commander de ne pas s'y soumettre. Ceux qui se sont éveillés à l'unicité et croient en Dieu de manière inébranlable ont répondu à l'appel de leur conscience et voient dans leur obéissance à cette conscience une obéissance à la vérité divine. Ils se sentent ainsi dégagés du poids des obligations et dôtés d'une force et d'une activité qu'ils ne ressentaient point auparavant.

Lorsqu'il n'y a pas de dissentions entre l'âme et les instincts, l'obéissance aux commandements de la conscience est. chose aisée. Le problème se pose au moment où l'obéissance à la conscience oblige l'homme à réprimer une tentation de l'âme. La force des instincts, avec l'étendue de son influence, et lorsqu'elle ne repose pas sur la croyance religieuse, domine généralement la conscience et l'être. Toute prétention humaine qui n'a pas sa source dans la vie matérielle et n'est, dès lors, qu'une notion et une utopie irréalisable.
Ainsi, les ambitions humaines, en Islam, qui se sont réalisées et ont ouvert une page glorieuse dans l'histoire de l'Humanité ne l'ont été que grâce à la conscience spirituelle et la nécessité de légiférer, pour le bien de l'homme, ainsi que par la foi en Dieu. Autrement, l'homme n'aurait pas accepté, quels que soient les ambitions ou le message, s'il n'avait été convaincu en son for intérieur de leur justesse et de leur bon sens.

Le célèbre psychologue américain William James nous dit:

"Le moraliste pur (agnostique) obéit aux lois, règles générales et globales qui régissent les créatures en toute connaissance de cause et n'ignorant point leurs conséquences. Mais cette obéissance est pénible et ennuyeuse alors que dans son coeuril n'existe aucune passion ou engagement. Il est toujours accompagné de ce sentiment que ces jugements sont comme un couperet au-dessus de sa tête.
Au contraire, dans la religion, cette obéissance est soutenue par un sentiment d'engagement qui donne à toute chose dans la vie un caractère de bonté, de dynamisme et de disponibilité.
Toutes nos références morales sont comme le bandage qui recouvre une blessure, mais elles ne constituent pas un baume pour celle-ci. Ici, la religion s'empresse de nous apporter son aide pour ce qui est de nos problèmes cruciaux. Elle nous apporte un état spirituel que nous ne retrouverons nulle part ailleurs."7

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