Lun04292024

mise a jour :Dim, 20 Aoû 2023 9pm

L'ignorance Des Signes De La Viel

L'ignorance des signes de la vie


Parmi les éléments essentiels qui transforment le trouble et l'incertitude en une plénitude, il est celui de l'ignorance à propos des signes de la vie. L'homme sage sait pertinement que la vie humaine est un mélange savant de malheurs et de bonheurs qui appelle l'homme à rester sur ses gardes et à conserver son sang-froid à tout instant.
Pour cette raison, l'homme doit se préparer aux dures épreuves de l'existence avant d'y faire face. car c'est en gardant son esprit en alerte qu'il peut d'une certaine manière les affronter avec plus de sang-froid. Dès lors, si un évènement survient, son effet sera plus faible, contrairement à ce qui pourrait arriver si l'individu n'était pas préparé, car alors la surprise sera totale et l'effet désastreux.

 

Walter disait:

"L'homme doit avancer dans la vie en étant bien armé et ne pas affronter le danger sans armes. Ceux qui agissent ainsi sont des gens faibles que l'on voit toujours se plaindre des aléas de la vie, de ses difficultés et de ses obstacles. Tant que l'on est prêt et disposé à faire face à toute éventaulité, gardant espoir de surmonter l'obstacle quel qu'il soit, ne montrez ni faiblesse ni découragement, mais résistez bravement autant que possible".

La connaissance et la recherche des pourquoi des choses est un moyen susceptible de réduire la peur qui nous étreint. L'homme voit la pression de la peur qui l'habite diminuer à mesure qu'il progresse dans la science et le savoir et que se développe sa raison. Ainsi, plusieurs facteurs qui étaient, auparvant, source de peur pour l'homme primitif ou demi-civilisé ont disparu chez celui qui, aujourd'hui, jouit des fruits de la connaissance et de la raison.

Les expériences ont démontré que la connaissance transforme la solitude destructrice en paix et quiétude. Selon cette vérité établie, tous les psychologues affirment que la connaissance de l'objet étranger et des raisons de l'apparition de la peur est la condition sine qua non du traitement des troubles psychologiques et des phobies inexpliquées.
Nous ne devons pas oublier un point important, à savoir que l'ancienne peur, bien qu'ayant diminuée avec les progrès scientifiques, persiste sous de nouvelles formes qui sont en rapport avec les développements industriels nouveaux. Dans les sociétés industrielles modernes qui se sont formées, où l'individu ignore son semblable, les hommes vivent toujours dans l'isolement, en dépit de leur promiscuité et de leur nombre, privés de solidarité et de compréhension mutuelles. Les relations humaines qui existaient dans le passé se sont transformées en un sentiment de profonde solitude, car le nombre et la densité de la population ont engendré l'indifférence, le vide spirituel et le sentiment d'être étrangers à des hommes qui vivent les uns à côté des autres.
L'absence de valeurs telles que l'équité, la bonté et le renoncement de soi et la piété sont les raisons de la peur et de l'anxiété. La peur-en réalité-est une punition infligée à l'homme à cause de son abandon du chemin de la vertu.

Un penseur américain disait: "Tout rejet de l'amour et de l'égalité dans les relations sociales et les amitiés amène une punition extrême qui est-comme nous le verrons-la peur et l'angoisse. Du moment que j'ai de bonnes relations avec mes parents ou mes semblables, je n'ai rien à craindre lorsque je les rencontre, car nos esprits s'accordent conformément aux lois qui régissent la nature; tout comme l'eau rencontre l'eau et que l'air se mélange à l'air. Cependant, dès l'instant où l'un d'entre nous abandonne la simplicité, la sincérité et la bonté, pour tendre à se dissocier, comme par exemple lorsqu'un voisin souffre et que l'on n'aura pas fait pour lui ce que l'on voudrait que les gens fassent pour soi-même, alors il s'éloignera de nous autant que nous nous serions éloignés de lui. C'est alors le début d'une animosité qui engendrera méfiance et peut être même peur.

"Toutes les formes d'injustice sociale, d'une manière générale, de même que l'accumulation des richesses et des forces sont l'objet de la vengeance de la nature. Quand apparait le mal apparait la peur. La peur est un rapace qui est à la recherche de cadavres à dévorer et donc là où se trouve la peur se trouve la mort. La peur a, durant des siècles, été présente dans nos lois et nos coutumes et a dominé ceux qui nous gouvernaient. L'existence de ce rapace détestable n'est pas fortuite, car, en vérité, elle prouve la présence de zones d'ombre qu'il faut dissiper".2

La peur et l'espérance humaine

"La peur et l'espoir" se chevauchent chez tout être humain pour se développer et croître côte à côte. La peur de la maladie, de la douleur, de la pauvreté et de l'impuissance sont des sentiments qui plongent leurs racines au plus profond de l'être. D'un autre côté, l'homme espère en la sécurité, la sérénité, le pouvoir... Chaque fois qu'un espoir se réalise, une plus grande espérance se développe dans son coeur.
La peur et l'espoir ensemble dessinent les contours de nos pensées, nos objectifs et nos principes, l'homme choisissant sa voie dans la vie en conséquence. Son esprit est souvent tiraillé entre le gain de l'argent, la puissance et la position sociale pour réaliser des objectifs choisis, car il entreprend ce qu'il espère atteindre et arrête les moyens par lesquels il pense parvenir à cela.

Au contraire de celui dont l'esprit s'est libéré des contingences et désirs matérialistes qui ne dispersera pas son énergie à réaliser de tels objectifs, sans se fixer des conditions et des limites.
L'Islam, à travers la peur et l'espoir, soulève le poids de la peur infondée qui pèse sur le croyant et qui n'a aucun effet sur la réalité de son existence, car la peur qui ne change rien aux faits est une peur déplacée. L'Islam a donc libéré l'esprit du croyant d'une peur touchant à des choses terrestres et à l'attachement aux loisirs matériels de la vie et le porte à oeuvrer concrètement dans l'existence pour éliminer tout espoir irraisoné.

L'Islam observe que quel que soit le motif de la peur ordinaire, celui-ci ne saurait être le plus nocif ou le plus bénéfique et donc ne mérite pas qu'on en ait peur. Craindre Dieu mérite plus d'attention, comme le dit le Coran: "Dis: Oui vous attribue la nourriture du ciel et de la terre? ou qui est ma ître de l'ouie et des regards et qui du mort fait sortir le vivant et du vivant fait sortir le mort et qui administre le commandement? Ils vous diront "Dieu". Dis alors: N'allez vous donc pas vous comporter en piété?".3

D'autre part, l'homme ayant aussi des désirs matériels et physiques, l'Islam n'a pas interdit à quiconque de prendre des plaisirs et des loisirs dans un cadre licite et moral, n'empêchant personne de s'intéresser aux choses terrestres. Il tente, cependant, de mettre en garde contre tout espoir trompeur et d'inciter l'homme à adopter des principes nobles. Il attire son attention afin qu'il ne soit pas trompé par les plaisirs passagers et qu'il ne sombre pas dans un état de soumission totale aux instincts. Le Coran dit: "Et cette présente vie n'est qu'amusement et jeu. La demeure dernière, cependant, C'est elle la vivante! S'ils savaient".4

L'insistance des préceptes islamiques prônant la crainte de Dieu est, en réalité, liée à la peur des conséquences des actes de l'homme. Cette peur n'est pas nuisible quand elle a un interêt certain et concerne tous les domaines d'activité utile de l'homme. la peur des conséquences d'actes malveillants décuple l'attention et la réflexion de l'homme dans son comportement. Elle canalise les instincts et penchants nuisibles pour les réduire et transforme l'homme en un être bien structuré et discipliné. La foi en Dieu qui n'est pas accompagnée d'une crainte de sa personne ne peut que conduire à de terribles déboires.
Lorsque le coeurs de l'homme est rempli d'espoir en Dieu, tous ses actes seront accomplis sans honte ou doute, avec espérance et foi. Il peut même s'orienter dans la mauvaise voie sans rien perdre de son espoir En conséquence, l'absence de crainte du Seigneur mène à l'égarement dans les actes et c'est pourquoi nous remarquons que les principes religieux insistent pour que l'homme soit dans une situation intermédiaire entre la peur et l'espoir Tout en espérant en la miséricorde de Dieu, il craint la conséquence de ses actes et, dès cet instant, il ne tirera pas gloire de ses actions de bien.

Al Faydh Al-Kachani rapportait dans son encyclopédie morale que l'Imam Al-Sâdiq disait:

"La peur est le gardien du coeur et l'espoir est l'intercesseur de l'âme. Qui connait la réalité de Dieu le craint et espère en Lui car ces deux sentiments sont les ailes de la foi qui porteront l'homme vers l'agrément de Dieu. Ils sont les yeux à travers lesquels l'homme discerne la promesse de Dieu et ses menaces afin de faire le bien et d'éviter le mal. L'espoir en la bonté divine illumine le coeur, tandis que la peur détruit l'âme".5

Ainsi, l'élément motivant, chez les gens de savoir et de foi, qui craignent le juste châtiment de Dieu et qui se conforment à ses commandements, est cette même obéissance et soumission à leur Créateur. La crainte des conséquences des actes que l'on entreprend représente un avertissement qui pousse l'homme à rester sur ses gardes et à réfléchir aux différentes traductions de ses responsabilités afin de se protéger de la souillure des pêchés.

Le Coran affirme que la science conforte la crainte du Seigneur, crainte qui apporte le discernement au croyant: "Rien d'autre: craignent Dieu, parmi Ses esclaves, ceux qui savent".6

Nul doute q ue la science qui fait franchir à l'être humain les degrés de la connaissance est, pour Dieu, un moyen de purification et de rédemption. C'est cette science consacrée à la plénitude de l'âme qui conduit le savant à l'adoration de Dieu et à la soumission à Son pouvoir absolu. Cette science préserve la raison et l'esprit de la souillure, c'est même un élément central dans la pensée et la réflexion sur la création et la puissance divine: "Qui, debout, assis, couchés, se souviennent de Dieu et méditent sur la création des cieux et de la terre: Seigneur, Tu n'as pas crée cela en vain. Pureté à Toi! Garde-nous donc du châtiment du feu".7

Plus encore, le Coran insiste sur le fait que le salut et le discernement sont un bienfait découlant de la crainte de Dieu: "Bientôt se rappellera quiconque craint".8

Aicha interrogea le Prophète (que le salut soit sur lui):
"Ô Messager de Dieu! Les paroles de Dieu: "et qui donnent ce qu'ils donnent tandis que leurs coeurs redoutent".9

Est-ce qu'il s'agit de l'homme qui fornique, vole et boit le vin et qui quand même craint Dieu? Que le salut soit sur lui dit: "Non pas. Mais l'homme qui jeûne, donne l'ôbole et prie et qui craint malgré cela que Dieu ne l'accepte pas".10

Cheikh Tabrassi rapportait que l'Imam Al-Sâdiq a dit:
"Cela signifie: craindre qu'il ne leur soit pas accepté".11

La peur réprouvée est cette peur qui naît de la faiblesse et de l'immobilisme qui n'empêche pas seulement l'homme de progresser mais lui barre le chemin du bonheur. C'est pourquoi les savants musulmans ont toujours tenté d'exhorter leurs correligionnaires à secouer le joug de la peur par des programmes éducatifs en puisant dans la force de la raison et de la foi.
Lorsque le Calife Ali (que le salut soit sur lui) résolut de marcher vers les Kharidjites, certains "devins" lui dirent: "Ô Calife, si tu ne reviens pas sur tes pas maintenant nous craignons que tu n'obtienne pas ce que tu cherches". Il leur répondit:

"Prétend-tu que tu peux ressentir l'instant où l'attaque se solde par la victoire ou l'instant néfaste où l'attaque se solde par la déroute? Qui se fiera à toi alors aura renié le Coran et renoncé au recours à Dieu dans la recherche de la chose souhaitée et dans le rejet du malheur. Tu cherche à ce que celui qui croît à tes dires te loue en lieu et place de Dieu, car par tes propos tu prétends l'avoir orienté vers l'instant où il aura obtenu le meilleur et évité le pire!
"Ensuite, il harangua la foule des soldats et leur dit: "Ô gens, prenez garde à ne pas apprendre les sciences des astres autrement que pour vous orienter sur terre et sur mer, car elles conduisent à la déviation et l'astrologue est comme le devin, le devin est comme le magicien, le magicien est comme l'impie et l'impie est voué à l'enfer. Marchez en évoquant le nom du Tout-Puissant".12

Sur ce, le Calife ordonna à ses troupes de marcher sur l'ennemi en se reposant sur Dieu, sans prendre en compte ces dires fallacieux et sans conséquences. La bataille tourna en défaveur des Kharidjites et consacra la victoire des armées de l'Imam Ali (que le salut soit sur lui).

Le Calife Ali (que le salut soit sur lui) avait aussi coutume de dire à ses compagnons:
"Si vous avez peur de la difficulté d'une chose, alors raffermissez-vous pour qu'elle vous paraisse plus aisée et parlez aux gens de plus dures besognes pour que celle-ci vous soit plus facile".13

Les psychologues disent:

"Nous rencontrons, quotidiennement, une multitude de gens que domine la peur et qui se sont soumis à son étreinte. "Nombreux sont ceux qui se sont abstenus de participer aux activités sociales du fait de leur peur et de leurs angoisses et c'est pourquoi ils renoncent aux responsabilités qui sont les leur.

"Beaucoup d'étudiants interrogent leurs professeurs avec crainte et c'est ainsi que ce sentiment les étreint lors des examens, au point qu'ils ne peuvent ni s'exprimer ou écrire ce qu'ils ont appris. De même, un grand nombre de gens ne reconnaissent pas leurs erreurs par peur d'être l'objet de critiques tandis que d'autres ne peuvent pas dire "non" de crainte des conséquences.
"Ce genre de comportement ouvre la voie à la peur qui prend possession de l'esprit et de la raison et diminue ainsi la capacité de réagir et de vaincre ce sentiment, faute de réaction saine et forte, et sombrera, de jour en jour, dans des situations inextricables qui peuvent s'avérer fatales à l'homme.

"Chacun dans sa vie a besoin de courage et d'audace, d'une façon ou d'une autre, et il est préférable que ces qualités apparaissent dès le stade de l'enfance car quiconque désire vivre selon la raison doit s'armer de courage et de témérité, nécessaires en cas de besoin.
"Nous devons entreprendre tout ce qui est nécessaire pour dominer et vaincre notre peur et notre terreur pour que dès lors nous puissions nous atteler à des tâches que la peur et la crainte nous empêchaient d'envisager auparavant.
"Par exemple, vous avez eu l'occasion de vous exprimer en classe, mais vous ne l'avez pas saisie, car vous aviez peur ou que votre camarade vous a exposé une hypothèse qui allait à l'encontre de vos principes et de vos convictions, sans que vous n'arriviez, par peur de le blesser à le contredire, ou que vous avez commis une erreur sans vouloir l'admettre, toujours par peur.
"Si vous aviez su et aviez entrepris ce qu'il fallait, vous auriez pu cultiver en vous le courage, car c'est le moyen de devenir entreprenant. Chaque fois que vous répétez cette opération, vous augmenterez alors, peu à peu, votre courage et parviendrez à vaincre votre peur. C'est par l'acquistion du courage nécessaire et son enracinement en vous que vous pourrez dès lors résoudre vos problèmes".14

Aujourd'hui, bien que les hommes aient obtenu de grands succès sur les éléments naturels, ils demeurent malgré cela dans la crainte de l'avenir, de la maladie, de la désillusion et de l'échec dans la vie.
Beaucoup d'intelligences actives et créatrices qui sont touchées par la peur et la crainte des évènements et des choses de la vie, demeurent paralysées et apathiques, de même que les opinions justes et les innovations inestimables que la peur a coiffé de la chape de l'oubli.

Le Prophète (que le salut soit sur lui) disait à ce sujet:
"Le pire en l'homme c'est une avarice sordide et une peur inexpugnable".15

La faiblesse de la volonté

La faiblesse de la volonté trouve sa source dans une peur irraisonée. Ainsi, l'état de doute et d'hésitation est l'introduction à une peur profonde, car là où s'installent le doute et l'incertitude disparait la foi. C'est pourquoi l'homme n'a pas une foi totale devient la proie et le jouet de ses phobies et de ses angoisses, au point où celles-ci vont profondément marquer sa personalité et son caractère. Au contraire, le croyant n'éprouve ni doute ni hésitation car la peur n'a pas accès à son coeur.
L'homme croyant dont le coeur déborde de foi et de loyauté et qui est lié à Dieu de manière indéfectible est plus fort que tout malheur, car dans sa faiblesse il n'est point seul, lié qu'il est à l'espoir en Dieu et à la foi en Sa toute puissance.
Parmi les éléments décisifs dans l'Islam, c'est que la foi peut orienter les pêcheurs vers la voie juste et éviter à l'esprit du croyant de se perdre dans les labyrinthes sombres de la vie inutile, par le recours à dieu et la foi en Sa miséricorde et en Sa toute puissance.

Le Calife Ali (que le salut soit sur lui) disait, à cet égard aux gens d'Egypte, par le biais de Malek ben Achtar Al-Nakhï:

"Et après, je vous ai envoyé un homme de Dieu qui ne dort pas le jour de peur, ne recule pas devant l'ennemi au jour de se défendre, plus dur envers les malfaiteurs que le feu de l'enfer et qui est Malek ibn-el-Hareth, frère de Modhéje. Ecoutez-le et obéissez à ses ordres en ce qui est juste, car il est une des épées de Dieu".16

Lors des évènements de "Ciffin", quand les soldats de Mouawiya bloquèrent la "Chariaa" et empêchérent les hommes d'Ali d'y accéder, le Calife Ali tenta de résoudre le problème par la négociation, afin d'éviter le combat, Cependant, Mouawiya croyait que la conquête par ses soldats de ce puit d'eau était une grande victoire pour lui et refusa ainsi de négocier. Voyant que ses compagnons souffraient de la soif, Ali les harangua en des termes si convaincants et si prenants, fouettant leur courage et leur ardeur, que son discours enflammé souleva dans l'esprit de ses soldats une tempête, ou plutôt une révolution. Leur sang bouillonna de courage et de témérité et ils repoussèrent les hommes de Mouawiya du puit en un seul assaut. Après quoi,ils concèdèrent à leurs adversaires le droit de puiser de l'eau selon leurs besoins.17

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