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mise a jour :Dim, 20 Aoû 2023 9pm

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Pourquoi a-t-on procédé à la classification du hadith?

Pourquoi a-t-on procédé à la classification du Hadith?     


La classification du Hadith visait les objectifs suivants:
1- Eliminer le hadith de faible crédit qui ne peut servir de référence légale.
2-Lorsqu'un hadith classé dans une catégorie supérieure s'oppose à un autre classé dans une catégorie inférieure, on adopte le premier à l'exclusion du second.88
Les récits à sources uniques ont été classifiés selon les qualités des rapporteurs de la chaîne: l'intégrité, la louange (mad-h) et la faiblesse, de la façon suivante:
 

1- Çahîh (sain, authentique)

2- Hasin (beau-bien)

3- Mowath-thaq (accrédité)

4- Dha`îf (faible)
 

 

Les uléma adoptent les trois premières catégories. Quant à la quatrième catégorie, “le faible”, ils l'ont divisé en plusieurs sous-catégories dont les plus importantes sont: morsal (à chaîne amputée), mawdhou` (inventé), modallas (frelaté).

Lorsqu'on étudie la chaîne de transmission des récits, les livres de Rejâl, et les théories de la Science de Rejâl, chez les uléma de l'Islam, on constate que chacun des spécialistes et des rapporteurs de Hadith a sa voie propre qui lui permet de remonter au Prophète. Ainsi, al-Bokhârî, par exemple, adopte des rapporteurs qu’il lui-même. Il en va de même pour Muslim, al-Tirmithî, Ahmad Ibn Hanbal, al-Châfi`î, Abû Hanîfah, al-Kulaynî, al-Çadûq, al-Tûcî etc. Ces uléma ont retenu, chacun selon ses propres convictions et après enquête, vérifications et recherches, des rapporteurs en qui ils ont placé leur confiance. Mais tous ces uléma s'accordent sur la crédibilité d'un groupe de rapporteurs et en adoptent les récits, tout en différant sur la crédibilité d'autres.

C'est ainsi que Muslim, par exemple, récuse certains rapporteurs adoptés par al-Bokhârî, qui lui-même récuse certains de ceux qui ont la confiance d'Ahmad Ibn Hanbal. De même, on peut remarquer qu'al-Bokhârî par exemple pose des conditions pour l'acceptation d'un récit, différentes de celles posées par Ahmad Ibn Hanbal et par d'autres spécialistes du Hadith. Le même problème de divergence et de convergence sur la crédibilité de certains rapporteurs de Hadith ou sur les conditions de l'acceptabilité d'un récit, existe chez les uléma de Hadith de l’École Chiite.

C'est pourquoi, Chaykh al-Islâm commentant Mosnad Mâlik, écrit: «Le livre de Mâlik est “sain” à ses yeux- et pour ceux qui ont la même opinion que lui sur la valeur d'argument du hadith morsal (à chaîne amputée) ou monqati` (qui est rapporté des compagnons89 des Compagnons) etc- et non aux yeux de ceux qui ont une autre définition du hadith sain.»90

On peut lire dans "Tadrîb al-Râwî" d'al-Suyûtî sur cette divergence entre les grands savants du Hadith: «Il y a quatre cent trente et quelques rapporteurs de hadith adoptés par al-Bokhârî mais exclus par muslim. Quatre-vingts parmi eux rapportent des récits faibles. Et il y a six cent vingt rapporteurs adoptés par Muslim et exclus par al-Bokhârî. Cent soixante d'entre eux rapportent des hadith faibles»91

Ainsi, les uléma musulmans ont des vues divergentes relativement aux rapporteurs de Hadith et au Hadith lui-même. C'est pourquoi chacun d'eux a élaboré sa théorie, ses définitions et ses conditions propres, concernant les rapporteurs et l'acceptabilité du Récit (riwâyah).

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